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D. M. Keïta : “Je crois que les autorités maliennes ne font pas face (…) aux vrais problèmes du pays.”

REGARD D’UN ÉCONOMISTE. Doussou Mohamed Keïta revient sur les faits marquants de l’actualité socio-économico-politique de la semaine en Guinée, en Afrique et dans le Monde en répondant aux Questions de la Rédaction de Farafinainfo.com [ACTU DE LA SEMAINE EN 3 QUESTIONS]

 

Doussou Mohamed Keïta, Economiste

 

      « Évitons à ce pays d’être une République de slogans. Nous sommes un grand peuple. »

1) – Que pensez-vous aux mouvements de soutien au Général Mamadi Doumbouya, Président de la Transition Guinéenne, poussent, jour après jour, comme des champignons ?

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À chaque cycle de gouvernance dans notre pays,  on assiste à l’éclosion d’une horde de mouvements de soutien. Très malheureusement,  ce phénomène prend de l’ampleur de façon inquiétante. Pour revenir au contexte de 2025, je puis dire que ces fameux mouvements, c’est simplement de la distraction; ils n’ont aucune valeur ajoutée à la gouvernance ni à la cohésion sociale.

La question qu’il faille poser porte sur la sincérité des auteurs de ces mouvements. La cadence de leur versatilité est une alerte qu’à tout moment, ils peuvent se débiner et trouver de nouveaux parrains. On se rappelle, il y a quelques temps sous la Gouvernance du Président Alpha Condé, observer les mêmes acteurs sur le terrain avec d’autres slogans. Cela montre simplement l’insérieux de ces mouvements. Évitons à ce pays d’être une République de slogans. Nous sommes un grand peuple.

Je crois que très sincèrement, le Président Mamadi Doumbouya n’en a pas besoin. Les différents chantiers engagés, les réformes visibles et autres représentent de véritables leviers d’action de promotion et de vulgarisation de sa gouvernance.  Rappelons que nous sommes en 2025, les enjeux sont d’une autre nature avec son corollaire d’exigences.

 

          « Sa réputation et ses performances lui valent à juste titre sa notation financière « Triple A ». »

 

2– Les États-Unis d’Amérique, sous l’administration Donald Trump, se retirent de la Banque Africaine de Développement (BAD), laissant un manque à gagner, estimé à plus de 500 millions de dollars US. Quel impact pour les économies africaines ? Comment l’Afrique peut-elle surmonter cette épreuve ?

 

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Une annonce qui tombe à un moment sensible à quelques jours des Assemblées annuelles de la BAD, prévues du 26 au 30 mai 2025 à Abidjan. Un rendez-vous décisif qui verra l’élection du futur président de la banque, alors qu’Akinwumi Adesina arrive au terme de son second mandat.

Et justement, la BAD s’apprête à lancer une campagne de mobilisation de 25 milliards de dollars pour la période 2026-2028. Une levée de fonds essentielle pour poursuivre les projets sur le continent, en particulier dans les pays les plus vulnérables.

Dans la lignée de sa politique de recentrage des priorités budgétaires, le président américain Donald Trump prévoit de mettre fin à la contribution des États-Unis au Fonds africain de développement (FAD).

Cette décision cible directement le guichet concessionnel de la Banque africaine de développement (BAD), destiné aux pays à faible revenu. Inscrite dans le projet de budget 2026 transmis au Congrès, elle est justifiée par un manque d’alignement avec les priorités de l’administration Trump.

Concrètement, cela signifie la suppression de 555 millions de dollars de contributions américaines aux institutions multilatérales africaines, dont la BAD.

L’administration Trump souhaite réorienter l’aide américaine vers des instruments d’investissement jugés plus rentables, via la DFC (U.S. International Development Finance Corporation), et abandonner les financements liés au climat, à l’égalité ou à la gouvernance, considérés comme « radicaux » ou « idéologiques ».

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Depuis sa création, elle s’est distinguée en tant que Banque du savoir et acteur majeur du financement des projets d’investissement, avec 6 575 projets financés à travers le continent, et un capital de 318 milliards de dollars. Sa réputation et ses performances lui valent à juste titre sa notation financière « Triple A ».

Si les financements venaient à diminuer, c’est toute une stratégie de développement qui risquerait de ralentir. Alors à la BAD de procéder à des reformes à l’interne, de s’ouvrir à de nouveaux marchés afin de trouver des capitaux additionnels pour soutenir les différents projets qu’elle finance à travers le continent. Trouver de nouveaux membres financiers non régionaux avec plus de capitaux. Le retrait américain ne doit pas surprendre, ce sont les réalités du business.

L’administration Trump est dans une nouvelle logique de réalisme d’investissement américain.

En République de Guinée par exemple,  une mission de la Banque panafricaine a séjourné à Conakry du 28 avril au 2 mai et qui était conduite par le Directeur général de la BAD pour l’Afrique de l’Ouest, Lamin Barrow a indiqué qu’au 30 avril 2025, le portefeuille actif de la BAD en Guinée-Conakry comptait 32 opérations pour des engagements de 725,2 millions de dollars américains.

 

                          « Dans une situation de crise,  il y a lieu d’éviter la juxtaposition des crises,… » 

 

3)– Quel regard portez-vous sur la suspension des activités des partis politiques pour “des raisons, dit-il, de l’ordre publicen République du Mali par le Général Assimi Goïta, Président de la Transition ?

 

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Je crois que les autorités maliennes ne font pas face ou ne veulent pas faire face aux vrais problèmes du pays. La crise sécuritaire,  la qualité de la gouvernance, l’exode rural, le pouvoir d’achat,  l’éducation,  la santé, la justice, l’électricité doivent être le combat de tous les jours du Président Assimi Goïta. Mais suspendre,  les activités des partis politiques,  c’est se tromper d’adversaires et nier les objectifs qu’ils se sont assignés en prenant le pouvoir.

Déjà,  procéder ainsi,  c’est tordre le cou à la charte, c’est ouvrir un nouveau front. Dans une situation de crise,  il y a lieu d’éviter la juxtaposition des crises,  elle peut déboucher sur des imprévus complexes et difficiles à saisir. Un fait, la Constitution malienne prône le multipartisme , et la création de partis politiques ne datent de 2025 là, c’est bien avant.

Ce grand pays historique du continent vit une crise profonde, l’idéal,  c’est ouvrir des pistes de dialogues en vue de trouver une solution de sortie de crise. Ce pays a connu combien de coups d’état? Du Président Modibo KEITA  au Président IBk, c’est trop pour un pays indépendant en 1960. Les maliens méritent mieux. Que les autorités analysent la portée de leur responsabilité,  la forme de l’Etat du Mali, les aspirations de son peuple.

La suspension de l’activité des partis politiques a-t-elle un impact sur le panier de la ménagère? Sur la desserte de l’électricité à Bamako qui vit dans le noir? Sur le système éducatif? L’éducation pour tous ? L’emploi? Sur le système de santé? Sur l’ IDH ?

La réglementation de la vie politique est une autre réalité avec laquelle, aucune structure politique ne peut se dérober mais quand c’est fait dans les regles de l’art et non dans un registre de freiner la culture de partis politiques.

Dans un régime d’exception,  les troubles à l’ordre publics ne peuvent avoir lieu,  c’est con u de tout le monde. Donc l’argument avancé par les autorités n’est pas fondé. Une chose à préciser,  le vernis des régimes d’exception,  c’est l’exemplarité dans tous les actes. On ne peut pas interdire un tel acte et autoriser un tel autre acte surtout les mouvements de soutien qui pullulent tous les jours.

Que les autorités maliennes acceptent de s’aligner sur les dispositions de Constitution de juillet 2023, le débat sera clos.

Rédaction de Farafinainfo.com

 

Farafinainfo à l’honneur : Le journaliste Chahreddine Berriah, lauréat