#ACTU_AFRICAINE. Alors que les combats s’intensifient dans l’est de la RDC, Kinshasa et Kigali ont signé un accord de paix à Washington, salué mais loin de faire consensus.
Par Moussa Diop, Journaliste Farafinainfo.com
La signature d’un accord de paix entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, sous médiation américaine et qatarie, intervient dans un contexte explosif. Le groupe armé M23, soutenu selon Kinshasa par Kigali, contrôle désormais Goma et Bukavu, malgré les efforts de la MONUSCO. L’envoyée spéciale de l’ONU, Bintou Keïta, y voit une « avancée significative », mais son bilan reste sombre : violences sexuelles, destructions d’écoles, famine et exode massif. Le plan humanitaire reste financé à peine à 11 %.
Kinshasa, par la voix de son représentant Hippolyte Mfulu, accuse le Rwanda de continuer ses opérations militaires illégalement, de soutenir une « administration parallèle » du M23, et exige des sanctions internationales en cas de récidive.
Kigali, de son côté, invoque la légitime défense face à la menace persistante des FDLR, un groupe hutu armé issu du génocide de 1994. L’ambassadeur Martin Ngoga affirme que le Rwanda « exercera toujours son droit à se défendre ».
La MONUSCO, critiquée par les deux camps, tente de garder un rôle d’arbitre. Kinshasa souhaite reconditionner son mandat, Kigali l’accuse de parti pris. La mission onusienne, en phase de retrait, évolue sur une ligne de crête.
Derrière les promesses de paix, la méfiance persiste. L’accord signé devra se traduire par des actes concrets : retrait des troupes, désarmement du M23, et reconnaissance des droits civils pour les populations affectées. En attendant, la population congolaise reste la grande oubliée d’un bras de fer diplomatique qui n’a pas encore dit son dernier mot.
M.D
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