Dr. M.M Diakité : « La lutte contre les groupes terroristes, fabriqués de toutes pièces par les, … »
REGARD D’UN UNIVERSITAIRE-ECRIVAIN. Dr. Mory Mandiana Diakité – écrivain et enseignant-chercheur à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia de son état – s’est prêté au jeu des Questions de Farafinainfo.com et a posé son regard sur l’actualité marquante de la semaine du lundi 23 au dimanche 29 juin 2025 en Guinée, en Afrique et dans le Monde pour ce site panafricain d’informations générales [ACTU DE LA SEMAINE EN 3 QUESTIONS].
Dr. Mory Mandiana Diakité, Universitaire – Écrivain
« … l’Afrique noire, notamment celle Francophone, n’a jamais été indépendante au sens réel du terme. »
1) – [MALI-RUSSIE] – « Une délégation malienne, dont le dirigeant du pays (le Général Assimi Goïta) a été reçu lundi 23 juin au Kremlin par le chef de l’Etat (Vladimir Poutine). Cette rencontre s’est notamment achevée par la signature de documents de coopération entre Moscou et Bamako. Elle a aussi donné lieu à une officialisation de la coopération de défense, quelques jours après le départ de Wagner remplacé par l’Africacorps. », rapporte RFI. Que peut-on retenir de cette visite d’amitié et de travail du Général Goïta en terre russe après la signature de documents de coopération entre ces deux pays ?
Je crois que les autorités du Sahel sont du bon côté de l’histoire, qui est le combat pour recouvrer la souveraineté de leurs nations. C’est ce qui les permet aujourd’hui de nouer des relations bilatérales avec qui elles veulent sans demander l’avis des dirigeants occidentaux, notamment ceux de l’hexagone. À vrai dire, l’Afrique noire, notamment celle Francophone, n’a jamais été indépendante au sens réel du terme. Les quelques rares pays qui l’ont été, ont vite fini par être domptés et maintenus dans la dépendance comme les autres. Les dirigeants qui avaient une vision éclairée et qui voulaient réellement gouverner en faveur de leurs peuples, les États occidentaux les ont tous anéantis afin qu’ils servent d’exemples à ceux qui tenteront l’aventure. Ils ont ensuite fabriqué des opposants, qu’ils ont aidé à accéder au pouvoir, d’où la colonisation par procuration. C’est l’avènement d’Assimi Goïta au pouvoir qui a porté un coup dur à ce système machiavélique de colonisation à distance. Donc, la France ne tolèrera jamais à Assimi pour son choix souverain. En fait, les autorités du Sahel font ce que leurs peuples veulent qu’ils fassent pour eux. C’est pourquoi ils les soutiennent indéfectiblement. Ces régimes militaires sont progressistes et porteurs d’espoir. Sinon, la manière dont l’Occident est déchainé contre eux, s’ils étaient illégitimes aux yeux du peuple et n’avaient pas son soutien, aucun d’eux n’aurait pas résisté aux nombreuses tentatives de renversement dont ils font l’objet.
La visite d’État du Président Assimi Goïta en Russie s’inscrit donc dans ce cadre de souveraineté recouvrée. Elle est avant tout une visite de renforcement des liens d’amitié et de fraternité entre les deux États, par ricochet, entre la Russie et l’espace AES, fortement ébranlé par le fléau du terrorisme. Assimi, il faut le rappeler, est le Président en exercice de l’AES. Étant accompagné par les ministres de la défense et celui du Commerce, les questions d’ordre sécuritaire et économique devaient donc figurer au menu des discussions. Au total, trois accords avaient fait l’objet de signature, dont celui portant sur l’utilisation de l’énergie atomique à des fins pacifiques, en partenariat avec la société russe dénommée ROSATOM. Avec Vladimir Poutine, nous avons surtout discuté de la création de la force unifiée de l’Alliance des États du Sahel composée de 5 000 hommes et nous avons demandé son accompagnement. A-t-il lancé au micro d’un journaliste du media d’État à sa descente d’avion. La lutte contre les groupes terroristes, fabriqués de toutes pièces par les puissances étrangères à des fins politiques, est une priorité pour chacun des pays de l’AES. Et, la coopération militaire avec l’État de la Fédération de Russie a permis de désarticuler le fonctionnement des mouvements terroristes, qui ne savent plus à quel saint se vouer. Je crois que nous ne sommes plus loin de la proclamation de la victoire sur le terrorisme au Sahel, qui surviendra, probablement, avant la fin de l’année prochaine. Au lieu d’une milice privée, c’est désormais Africa Corps, qui relève directement du ministère de la défense russe, qui évoluera désormais aux cotés des vaillants soldats des pays de l’AES pour venir à bout des forces du mal.
Bref, on peut dire que cette visite, qui a débuté à Moscou et qui s’est bouclée en République du Tatarstan, a été fructueuse.
« En toute sincérité, je crois que nous assistons à une pratique de confiscation du pouvoir par manipulation constitutionnelle à laquelle s’adonnent les dirigeants des pays francophones d’Afrique ce dernier temps. »
2) – [GUINÉE]- Le Projet de la Nouvelle Constitution a été solennellement remis, ce jeudi 26 juin 2025, au Palais Mohammed V, au Général Mamadi Doumbouya, Président de la Transition en République de Guinée. Quel enseignement tirez-vous de cette cérémonie solennelle de remise dudit Projet de la Nouvelle Constitution ?
La nouvelle constitution a été effectivement remise officiellement au Président de la Transition, le Général Mamadi Doumbouya, lors d’une cérémonie solennelle à laquelle étaient conviés le gouvernement, les chefs religieux ou encore les ambassadeurs accrédités à Conakry. N’étant pas juriste et n’ayant pas participé à cette cérémonie, tout ce que je sais, c’est que les responsables des partis politiques ont également été invités, mais plusieurs d’entre eux ont préféré boycotter que d’y assister. Parmi eux, certains sont en exil comme le Président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo. Les frondeurs campent sur leurs positions et continuent de clamer que la transition aurait dû prendre fin le 1er janvier 2025. Additionnellement, faut-il rappeler qu’en 2020, précisément le 22 mars 2020, la population avait été appelée à se prononcer sur l’adoption d’une nouvelle constitution proposée par le président Alpha Condé. Cinq (5) ans plus tard, c’est une nouvelle constitution qui est élaborée et qui va bientôt faire l’objet de consultation pour son adoption par voie référendaire. La question qu’on se pose est la suivante : qu’est-ce qui fait la particularité de cette nouvelle constitution par rapport à la précédente, qui avait été vantée comme la panacée des maux congénitaux dont souffre le pays ? En toute sincérité, je crois que nous assistons à une pratique de confiscation du pouvoir par manipulation constitutionnelle à laquelle s’adonnent les dirigeants des pays francophones d’Afrique ce dernier temps. Les civils l’ont inventé, les putschistes s’en procurent et en fait usage. Toutefois, personnellement, je suis plus favorable à un régime militaire progressiste et autonome qu’un régime pseudo démocratique et ravageur.
« C’est une situation qui ressemble un peu à celle qu’on assiste en Ukraine. N’ayant pas de carte en main, Le Président Félix Tshikedi a préféré ce deal que de tout perdre y compris son régime. »
3) – [RD CONGO-RWANDA] – « Ce vendredi 27 juin 2025, la République Démocratique du Congo et le Rwanda ont signé, sous les auspices des États-Unis, un accord de paix. Il vise à mettre fin au conflit dans l’est de la RDC, qui a fait des milliers de morts », rapporte TV5MONDE. N’est-ce pas un ouf de soulagement pour les habitants de Goma ?
Le président américain, Donald Trump, en présence du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération du Rwanda, Olivier Nduhungirehe, et de la ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo, Thérèse Kayikwamba Wagner, a annoncé la signature d’un accord de cessez-le-feu, ce 27 Juin 2025. La rencontre s’est déroulée au bureau ovale de la Maison-Blanche. Cet accord de paix s’inspire d’une déclaration de principes approuvée en avril dernier entre les deux pays et prévoit des dispositions sur le respect de l’intégrité territoriale et l’arrêt des hostilités dans l’Est de la RDC, après l’offensive menée par le groupe armé M23. Trois (3) mois plus tard, il est finalement signé lors d’une cérémonie à Washington en présence du secrétaire d’État américain, Marco Rubio. Cet accord sonne comme une simple cessation des hostilités, mais cela pour combien de temps ? À mon avis, on assiste à une partition de la RDC, et probablement à un agrandissement territorial du Rwanda avec la conquête récente des territoires grâce à ses milices opérant impunément dans la zone. À défaut, on assistera à la naissance d’une nouvelle république entre ces deux pays. Les hostilités risquent de refaire surface quand le mandat de Trump arrivera à son terme. Tout dépendra du regard que portera son successeur sur cette affaire. C’est une situation qui ressemble un peu à celle qu’on assiste en Ukraine. N’ayant pas de carte en main, Le Président Félix Tshikedi a préféré ce deal que de tout perdre y compris son régime. Est-ce que la RDC aura la force de reconquérir ces territoires perdus ? Personnellement, je n’y crois pas.
Rédaction de Farafinainfo.com




