L’Étudiant & activiste F. Kaké : “Ce prix ne célèbre donc pas uniquement le talent d’Angélique (…) il reconnaît … »
REGARD D’UN PHILOSOPHE EN DEVENIR. Fallah Kaké, étudiant & activiste de son état, s’est prêté au jeu des 3 Questions de Farafinainfo.com et a posé son regard sur l’actualité marquante de la semaine du lundi 30 juin au dimanche 06 juillet 2025 en Guinée, en Afrique et dans le Monde pour éclairer la lanterne des internautes du site panafricain d’informations générales [ACTU DE LA SEMAINE EN 3 QUESTIONS].
Fellah Kaké, étudiant en philosophie

“ …, Assimi Goïta et ses compagnons d’armes sont à l’origine de la révolution en cours dans l’espace AES (Alliance des États du Sahel), qu’il dirige actuellement.”
1)– [MALI] – “Le Général Assimi Goïta a obtenu ce jeudi 3 juillet un mandat de cinq ans renouvelable plusieurs fois, sans élection. Il va pouvoir rester à la tête du Mali jusqu’en 2030, voire d’avantage, grâce à l’adoption d’un projet de loi validé par le conseil des ministres en juin.”, rapporte TV5 MONDE. Qu’en pensez-vous ?

Toute personne dotée d’un minimum d’intelligence et de bon sens devrait comprendre que toutes les conditions ne sont pas réunies aujourd’hui pour la tenue d’élections au Mali. Dans cette période cruciale, la priorité des autorités maliennes ne devrait donc pas être les élections, mais la sécurisation du pays et la restauration de sa souveraineté.
Cependant, ceux qui sont formatés et fascinés par les normes imposées par l’Occident ne peuvent pas comprendre cette réalité. Leur esprit reste conditionné par le respect de principes standards, même lorsqu’ils ne s’adaptent pas aux spécificités de la situation malienne.
Quant aux politiciens et leurs partisans, animés par une soif de pouvoir, leur seul objectif est de remplacer les militaires à la tête de l’État. Et cela, sans proposer de véritables alternatives face aux crises sécuritaires ni aux enjeux de souveraineté nationale. Pour y parvenir, ils mobilisent tous les arguments possibles, même les plus faibles, dans l’espoir de convaincre l’opinion que la tenue d’élections constitue la seule voie de salut pour le Mali.
Mais malheur pour eux : le peuple malien est désormais averti et résolument engagé à poursuivre la lutte entreprise par les forces armées.
Le mandat de cinq ans accordé à Assimi Goïta et à son équipe, à l’issue des Assises nationales, ne devrait pas être perçu comme une confiscation du pouvoir, pour deux raisons fondamentales :
Premièrement, le Mali est engagé dans une lutte pour sa souveraineté et la reconquête de son territoire, menacé depuis plus d’une décennie par le terrorisme. Or, qui parle d’élections, parle de citoyens libres, capables de s’exprimer dans un climat propice à la prise de décisions fondamentales sur la gouvernance du pays. Pour que ces conditions soient réunies, il faut une sécurité effective et une souveraineté pleinement restaurée sur l’ensemble du territoire national. Ce qui, à ce jour, est loin d’être acquis.
Deuxièmement, Assimi Goïta et ses compagnons d’armes sont à l’origine de la révolution en cours dans l’espace AES (Alliance des États du Sahel), qu’il dirige actuellement. Confier cette mission à des politiciens ayant déjà montré leurs limites, aussi bien en matière de souveraineté que de sécurité, serait un recul majeur. Cela risquerait de freiner l’élan révolutionnaire et de replonger le pays dans des crises profondes.
C’est pourquoi nous estimons que ce mandat est légitime, à condition qu’il soit bien géré pour permettre la reconquête du territoire et la restauration complète de la souveraineté nationale. Tous les Africains conscients devraient soutenir ces militaires, car ils démontrent sur le terrain leur efficacité à travers une armée mieux équipée et plus offensive.
La reprise de territoires naguère occupés, comme Kidal, ainsi que les récentes victoires contre les groupes terroristes – notamment lors de l’attaque à Kayes et dans les environs – illustrent cette dynamique positive.
Cependant, il convient aussi de rappeler aux militaires que s’ils bénéficient aujourd’hui de la confiance du peuple malien, c’est grâce à leurs actions concrètes. Cette confiance doit être préservée. En aucun cas ils ne doivent trahir leur mission. Le peuple reste le seul détenteur du pouvoir réel, et il saura leur demander des comptes si nécessaire.
Avoir un mandat de cinq ou dix ans importe peu ; ce qui compte véritablement, ce sont les actions posées durant ce mandat, dans l’intérêt du peuple.
L’histoire nous enseigne : Bokassa Ier s’était autoproclamé président à vie, puis empereur, sans améliorer la condition de son peuple. À l’inverse, d’autres dirigeants comme Sékou Touré ou Mouammar Kadhafi, bien qu’ayant exercé de longs mandats, ont marqué l’histoire par leur gestion orientée vers le bien-être de leurs peuples.
En résumé, les élections ne doivent pas être une priorité au Mali tant que la souveraineté et la sécurité ne sont pas pleinement rétablies. Assimi Goïta doit gérer ce mandat avec responsabilité, comme un soldat conscient de sa mission, ayant déjà affronté la mort au front.
“Si les ennuis judiciaires qu’il a connus sous Macky Sall ont été largement perçus, par une partie de l’opinion et des observateurs, comme une instrumentalisation de la justice à des fins politiques pour écarter un adversaire redouté, …”
2)- [SÉNÉGAL] – “ Au Sénégal, les avocats d’Ousmane Sonko sont en colère. Quand l’actuel Premier Ministre était encore dans l’opposition, il avait été condamné pour diffamation contre le ministre du Tourisme de l’époque. Cette condamnation avait valu au chef de file du Pastef d’être inéligible à la présidentielle. Mais voilà que la Cour suprême a confirmé, mardi 1er juillet, cette condamnation Ousmane Sonko demande désormais la révision de son procès (…) En conséquence, la cour suprême confirme la régularité de la condamnation d’Ousmane Sonko pour diffamation et l’obligation de payer une amende de 300 millions de francs CFA à l’ancien ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang.”, rapporte RFI. Quel commentaire faites-vous de cette confirmation de la condamnation du Premier Ministre sénégalais ?
Ousmane Sonko, farouche opposant au régime de Macky Sall, s’est imposé comme une figure emblématique du panafricanisme. Connu pour son audace et sa détermination à défendre ses idées, il n’a jamais reculé face aux menaces, affirmant son ambition de transformer le pays une fois au pouvoir.
Son engagement et son discours tranchant ont attiré l’attention de l’opinion publique, notamment lorsqu’il a été confronté à de nombreuses affaires judiciaires, qui ont d’ailleurs empêché sa candidature à l’élection présidentielle pour succéder à Macky Sall.
Malgré cette période tumultueuse, Sonko a su rebondir. En stratège, il a contourné les obstacles en plaçant sa confiance en son compagnon de lutte, Bassirou Diomaye Faye, aujourd’hui président de la République. Sonko occupe désormais le poste de Premier ministre et s’impose comme un acteur central dans la conduite de l’action gouvernementale.
Si les ennuis judiciaires qu’il a connus sous Macky Sall ont été largement perçus, par une partie de l’opinion et des observateurs, comme une instrumentalisation de la justice à des fins politiques pour écarter un adversaire redouté, il est plus difficile aujourd’hui d’interpréter sa nouvelle condamnation dans le même sens.
En effet, malgré son statut actuel de Premier ministre et de figure de premier plan du pouvoir, Sonko a de nouveau été condamné par la justice sénégalaise. Cela suggère, dans une certaine mesure, que la justice sénégalaise conserve une forme d’indépendance, du moins plus marquée que dans d’autres pays de la sous-région. Cette situation mérite réflexion sur l’importance capitale de l’indépendance du pouvoir judiciaire, seule garante des droits fondamentaux de tous les citoyens face aux abus de l’exécutif.
Il faut reconnaître que, dans le champ politique, certains acteurs n’hésitent pas, en l’absence d’arguments solides ou par pur calcul stratégique, à recourir à la diffamation pour discréditer un adversaire. C’est malheureusement devenu monnaie courante. Pourtant, cette pratique est condamnable car elle porte atteinte à la réputation des personnes, ce qui est inacceptable dans toute société de droit.
Ainsi, si la justice sénégalaise a estimé que les propos tenus par Ousmane Sonko à l’encontre de l’ancien ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, relevaient de la diffamation, et qu’elle l’a condamné à lui verser 300 millions de francs CFA, condamnation confirmée par la Cour suprême, cela peut être perçu comme un signe que la justice est encore capable de résister aux pressions politiques, même lorsqu’elles viennent du sommet du pouvoir.
Néanmoins, cette décision, à elle seule, ne permet pas de conclure définitivement à l’indépendance et à la pleine crédibilité de la justice sénégalaise. Elle constitue toutefois un indicateur encourageant, qui devra être confirmé à travers d’autres actes, dans la durée.
“L’art dépasse ces considérations : il est l’expression du génie créateur de l’homme au service de la société.”
3)– [BÉNIN] – “ (L’autrice-compositrice d’origine béninoise), Angélique Kidjo recevra en 2026 une étoile sur le Hollywood Walk of Fame. Née au Bénin, vivant depuis 1998 entre la France et les États-Unis, la star de la musique devient la première chanteuse africaine honorée à Los Angeles. Et elle n’en revient toujours pas, a-t-elle confié à RFI.” N’est-ce pas une reconnaissance planétaire d’une artiste musicienne sans frontières ?

C’est à la fois un honneur et une grande fierté qu’une artiste africaine soit désignée pour recevoir ce prix, en reconnaissance de son talent et de son engagement citoyen. Pour la toute première fois, l’Afrique brille également à la tribune du prestigieux prix « Étoile sur le Hollywood Walk of Fame ». Cette distinction vient non seulement récompenser les 40 années de carrière d’Angélique Kidjo, mais doit aussi interpeller les autres artistes du continent sur l’importance de la persévérance et de la dignité dans leur parcours artistique.
Il convient toutefois de rappeler que la culture, et l’art en particulier, ne doit pas être perçue uniquement comme un moyen d’accumuler des récompenses ou des prix. L’art dépasse ces considérations : il est l’expression du génie créateur de l’homme au service de la société. Toutefois, il ne faut pas non plus ignorer que cette distinction est la conséquence logique d’un mérite nourri, entretenu et affirmé pendant des décennies.
Ce prix ne célèbre donc pas uniquement le talent d’Angélique Kidjo, icône de la musique africaine ; il reconnaît également tout ce qu’elle représente pour la culture africaine et son engagement constant, notamment en faveur de l’éducation des jeunes filles sur le continent.
Elle mérite sincèrement d’être félicitée. Il est essentiel que les artistes féminines de la nouvelle génération puissent s’inspirer des valeurs qu’elle a incarnées tout au long de sa carrière, afin de suivre ses pas et, peut-être un jour, atteindre le même sommet. Comme elle l’a elle-même si bien dit : << Je suis la première, mais je n’espère pas être la dernière >>
Rédaction de Farafininfo.com
Farafinainfo à l’honneur : Le journaliste Chahreddine Berriah, lauréat

