Farafinainfo.com
Reporter, témoin des faits

L’Économiste D.M. Keïta : « … une note B+ de Standard & Poor’s signale un titre de qualité médiocre, avec un risque de crédit… »

REGARD D’UN ÉCONOMISTE. Doussou Mohamed Keïta, Économiste de son état, s’est prêté aux Questions de Farafinainfo.com et a posé son regard sur les trois (3) faits marquants de l’actualité africaine de la semaine du lundi 15 septembre au dimanche 21 septembre 2025 en Guinée, en Afrique et dans le Monde pour votre site panafricain d’informations générales [ACTU DE LA SEMAINE EN 3 QUESTIONS].

 

Doussou Mohamed Keïta, Économiste

 

 

« En 2023, la note B+ avec perspective stable fut attribuée au Bénin. À ce jour, les avancées enregistrées par ce pays sont palpables. »

 

1-[GUINÉE]- « L’État guinéen se félicite de cette notation inaugurale qui constitue une étape décisive dans le déploiement du programme Simandou 2040. Ce rebasage nous offre également une base solide pour mieux planifier, mieux investir et accroître l’attractivité de la Guinée auprès des investisseurs », a déclaré Djiba Diakité, président du Comité Stratégique de Simandou 2040 après la Guinée soit notée « B+ » par l’agence internationale de notation financière Standard & Poor’s (S&P). Cette bonne notation pourrait-elle améliorer le contenu du panier de la ménagère ?

 

Notons que le projet Simandou est gigantesque et constitue un projet phare pour la Guinée. Si tous les mécanismes contractuels, le design bien défini de l’orientation des recettes fiscales et autres sont bien structurés avec des garde-fous, l’avantage sera énorme sur plusieurs plans de notre économie.

Il y a aussi de préciser que les agences de notation classent la capacité des États à rembourser leur dette en utilisant des grilles de notation, où AAA est la meilleure note possible et D représente un défaut de paiement.

La notation B+ de Standard & Poor’s indique que l’émetteur a une capacité de paiement présente mais plus vulnérable face à des conditions défavorables. Ce type de notation est dans la catégorie des obligations « spéculatives » ou « non-investment grade », ce qui signifie un risque de crédit plus élevé et une rentabilité attendue plus importante pour l’investisseur.

Cette notation B+ se situe juste en dessous de la catégorie « investment grade » (BB+ et plus) et au-dessus des notes les plus mauvaises (CCC, C, D).

Cela signifie que l’entité émettrice (l’entreprise ou l’État) est capable d’honorer ses obligations financières, mais cette capacité pourrait être menacée en cas de détérioration de l’environnement économique, commercial ou financier.

Pour les investisseurs, une notation B+ signifie un risque de crédit élevé. Le risque de défaut de paiement est plus important qu’avec des notes plus élevées, comme les BBB- et plus.

En contrepartie de ce risque plus important, les obligations notées B+ offrent généralement un rendement (une rentabilité attendue) plus élevé que les obligations « investment grade ».

En résumé, une note B+ de Standard & Poor’s signale un titre de qualité médiocre, avec un risque de crédit significatif, mais une capacité de remboursement encore existante.

C’est une évidence scientifique, la performance économique d’un pays a un impact direct sur le pouvoir d’achat des ménages, qui détermine leur capacité à s’approvisionner en biens et services essentiels, représentés par le « panier de la ménagère ».

Ce dynamisme doit être soutenu par la mise en œuvre du Programme d’envergure d’action du gouvernement et tiré notamment par les investissements dans les secteurs de l’énergie et des infrastructures, ainsi que par la bonne performance agricole et le développement des services ».

En 2023, la note B+ avec perspective stable fut attribuée au Bénin. À ce jour, les avancées enregistrées par ce pays sont palpables.

 

« Mais Wadagni restera-t-il dans ce registre ? En voyant Wadagni, on lit le Président, il aura à se défaire de cette illustration et imposer son leadership … »

 

2-[BÉNIN]- Romuald Wadagni, Ministre béninois de l’Économie et des Finances, est le dauphin du Président Patrice Talon et le désormais candidat de la majorité présidentielle à l’élection présidentielle au Bénin. Pouvez-vous faire un commentaire sur cette désignation ?

Le Président Talon et son dauphin désigné

 

 Le paysage politique béninois vient de connaître un tournant majeur avec le choix de Romuald Wadagni, ministre de l’Économie et des Finances depuis 2016, comme candidat des deux grands partis de la mouvance présidentielle, l’Union Progressiste le Renouveau (UPR) et le Bloc Républicain (BR), à l’élection présidentielle de 2026. Un choix qui confirme la volonté du Président Patrice Talon de maîtriser sa succession, en privilégiant un profil technocratique, loyal et étroitement associé à son bilan. Mais cette désignation soulève aussi de nombreuses interrogations : Wadagni peut-il incarner une figure politique de rassemblement ? Est-il vraiment le « bon joker » de Talon ? Et quelles sont ses chances face à une opposition qui, malgré ses divisions, espère capitaliser sur la fin du mandat de l’homme fort de Cotonou ?

Clair, Talon joue la carte de la prudence : plutôt qu’un baron politique susceptible de s’émanciper, il propulse un « gestionnaire » dont l’avenir politique restera étroitement lié à son mentor. C’est une stratégie classique dans les régimes où le président sortant veut s’assurer que sa succession ne devienne pas un procès de son bilan.

Mais Wadagni restera-t-il dans ce registre ? En voyant Wadagni, on lit le Président, il aura à se défaire de cette illustration et imposer son leadership qui ne peut pas être un sujet de parrainage. Le cas angolais en est une illustration parfaite entre le président sortant San Santos et son successeur de son choix Lourenço.

 

« L’Afrique du Sud se trouve devant la nécessité d’adopter ce système performant qui facilite les procédures et sert de data base. »

 

3-[AFRIQUE DU SUD]- Le Ministre sud-africain de l’Intérieur, Léon Schreiber, a présenté ce jeudi le nouveau système d’autorisation électronique de voyage (ETA), accompagné de premières illustrations de la nouvelle plateforme en ligne. Destiné à simplifier les formalités d’entrée en Afrique du Sud, il sera mis en service dès la mi-octobre pour les participants du G20. Qu’en pensez-vous ?

Le nouveau système d’autorisation électronique de voyage (ETA)

Vous savez que le monde évolue assez vite. Les pays se dotent d’outils informatiques et technologiques de grandes envergures afin de faciliter certaines opérations courantes comme l’ETA. N’oublions pas aussi le volet sécuritaire pour tracer tous les mouvements d’entrée et sortie du territoire surtout dans les aéroports qui enregistrent fort trafic.

Dans ce cadre, le système d’autorisation électronique de voyage appelé ETA est conçu comme une alternative numérique au visa classique, l’ETA doit à la fois moderniser la gestion des flux aux frontières et améliorer l’expérience des voyageurs. Pour les ressortissants soumis à visa, il constituera un passage obligé à terme ; pour les voyageurs exemptés, une option supplémentaire pour fluidifier leur entrée dans un pays.

L’Afrique du Sud se trouve devant la nécessité d’adopter ce système performant qui facilite les procédures et sert de data base.

L’Afrique du Sud a accueilli 8,9 millions de touristes en 2024, selon Statistics South Africa, ce qui représente une augmentation de 5,1 % par rapport à 2023. Le pays vise à atteindre un record de plus de 10 millions de visiteurs pour l’année fiscale 2024-2025.

Accueillir un événement comme le G20, nécessite de s’aligner sur des process efficaces et performants, ce pays a ses moyens en termes de ressources humaines, de ressources financières, logistiques et autres.

Rédaction de Farafinainfo.com

 

Farafinainfo à l’honneur : Le journaliste Chahreddine Berriah, lauréat