#Farafinainfo_ActuTribune. Une dangereuse dérive menace aujourd’hui notre vivre-ensemble : celle de transformer des problèmes personnels en conflits communautaires.
Une querelle entre deux individus devient soudain une affaire d’ethnie, de région ou de religion. Et plus grave encore, un désaccord entre un citoyen et l’État se mue souvent en tension entre l’État et toute une communauté, comme si les institutions appartenaient à un groupe plutôt qu’à la nation entière.
Ce glissement est non seulement injuste, mais profondément destructeur.
L’État est une entité républicaine, il n’a ni ethnie, ni région, ni religion.
Lorsqu’un citoyen conteste une décision publique, c’est son droit, mais cela ne doit jamais devenir un prétexte pour opposer les peuples ou semer la méfiance entre les communautés.
Il faut le dire avec clarté : tous les conflits ne sont pas communautaires, et tous les différends avec l’État ne sont pas des guerres ethniques.
Ce ne sont pas les Peuls, les Soussous, les Malinkés, les Forestiers ou les autres qui se disputent, ce sont des individus, avec leurs opinions, leurs intérêts ou leurs frustrations.
Nous devons, collectivement, refuser cette instrumentalisation des identités.
Refuser de généraliser, refuser d’être manipulés.
Car chaque fois que nous confondons responsabilité individuelle et appartenance communautaire, nous affaiblissons notre cohésion nationale.
La diversité est une richesse, pas un risque.
Notre pays s’est construit sur le brassage et la solidarité.
Protégeons ce qui nous unit, car l’unité est notre première force et la division, notre pire faiblesse.
À nos leaders politiques, religieux et sociaux : ayez le courage de parler vrai, de calmer les émotions, d’appeler à la raison.
Car une nation ne se défend pas par la haine, mais par la justice et la fraternité.
Soninké Diané
Citoyen
Farafinainfo à l’honneur : Le journaliste Chahreddine Berriah, lauréat
