#Farafinainfo_ActuSantéGN – Le mercredi 19 novembre, la semaine mondiale de la RAM 2025 a été officiellement lancée à Coyah. L’événement s’est déroulé en présence de nombreuses personnalités notamment les autorités publiques et a permis aux organisatrices de sensibiliser le public. Il a servi aussi de rappeler, si besoin était : « En Guinée, notre combat contre la RAM est freiné, non par un manque de volonté politique (…) mais par un déficit d’information, de formation et de mobilisation concrète sur le terrain … »
Par Fatoumata Binta Barry, Journaliste Farafinainfo.com
« Aujourd’hui (mercredi 19 novembre 2025), nous ne lançons pas une simple semaine de sensibilisation. Nous déclarons l’état d’urgence sanitaire face à un ennemi silencieux, mais mortel : la résistance aux Antimicrobiens (RAM). La RAM n’est pas une théorie, c’est une réalité qui tue. Elle concerne tout le monde. Selon les données de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), en 2019, plus d’un million de vies ont été perdues directement à cause à cette résistance. Selon l’étude The Lancet de 2024, en 2021, ce sont près de 5 millions de décès qui étaient associés à ce phénomène. Ce sont des mères, des pères, des enfants que nous perdons. Ici, en Guinée, la menace est croissante, cachée par la faiblesse de nos systèmes de surveillance. Mais nous savons que dans nos communautés, l’automédication, l’achat illicite de médicaments dans la rue et le manque d’information font de chaque infection une loterie potentiellement fatale. Nous avons les clés de la guérison, mais nous risquons de les perdre si nous n’agissons pas. » C’est ainsi que Tambalou Jacqueline Dobé, Fondatrice-président de l’ONG STOP RAM, a entamé son discours de lancement de la semaine mondiale de la Résistance aux Antimicrobiens (RAM).
« Notre mission est claire et se déploie sur trois piliers »
Et d’exprimer à haute et intelligible voix : « En Guinée, notre combat contre la RAM est freiné, non par un manque de volonté politique dont votre présence, Messieurs et dames, atteste mais par un déficit d’information, de formation et de mobilisation concrète sur le terrain : C’est là qu’intervient STOP RAM, une initiative citoyenne née du refus de l’impuissance. Notre mission est claire et se déploie sur trois piliers : 1. L’Information fiable : Briser le mur du silence et fournir à chaque Guinéen – aux jeunes, aux femmes, aux éleveurs, aux agriculteurs, des messages scientifiques clairs pour comprendre le danger. 2. La sensibilisation de Proximité : Quitter les bureaux pour les marchés, les écoles, les fermes. Utiliser les théâtres-forums et les causeries éducatives pour changer les comportements à la source. 3. La Formation : Transformer les acteurs locaux (agents de santé, éleveurs, leaders communautaires) en sentinelle formées pour garantir une prévention durable. » tout en soulignant : « La problématique centrale n’est pas la surveillance limitée, mais l’urgence d’éduquer, d’équiper et de responsabiliser nos communautés. La RAM ne s’arrête pas aux portes de l’hôpital. La réponse doit être multisectorielle. Elle est résumée dans notre approche : « Une Seule Santé »
« Le temps n’est plus à l’attente. Agissons maintenant ! »
La fondatrice -présidente de l’ONG STOP RAM a su mettre à profit son discours de circonstance pour délivrer efficacement trois messages forts à trois autorités de la transition en ces termes : « Monsieur le Conseiller au Conseil National de la Transition (CNT), votre présence témoigne de la haute importance que le corps législatif accorde à cette problématique de santé publique. Nous sollicitons votre appui institutionnel pour l’accélération et le renforcement du cadre règlementaire visant à sécuriser l’approvisionnement en médicament et à endiguer le fléau de la contrefaction sur nos marchés. » Quant à la première personnalité de la préfecture de Coyah, elle lui a dit de vives voix : « Monsieur le Préfet, votre autorité est la clé de voûte de notre mobilisation locale. Nous comptons sur votre leadership fédérateur pour assurer la coordination effective et l’alignement stratégique des services de l’Etat et des acteurs locaux, garantissant ainsi le succès de cette approche multisectorielle sur l’ensemble de la préfecture. »
« Messieurs les Maires, votre rôle est fondamental pour la prévention de proximité et la salubrité publique engageons à intégrer prioritairement le renforcement de l’hygiène, la gestion optimisée des déchets et la lutte rigoureuse contre les ventes illicites de médicaments dans vos politiques communales afin de préserver durablement la santé de vos administrés. Le thème de cette année nous donne une feuille de route : « Agissons maintenant : protégeons notre présent, sécurisons notre avenir. En tant que Présidente de STOP RAM, je réaffirme notre engagement total à accompagner chaque autorité, chaque acteur institutionnel dans cette lutte. Nous avons un devoir sacré : protéger l’efficacité des médicaments pour que nos enfants et nos petits-enfants ne meurent pas d’une infection qui était guérissable. Pour terminer mes propos, permettez-moi de remercier les autorités nationales et les partenaires pour leur soutien à la lutte contre la résistance antimicrobienne. Mes remerciements vont à l’endroit des autorités préfectorales et communales ainsi que les populations pour leur présence à cette cérémonie. », tout en laissant entendre solennellement : « Le temps n’est plus à l’attente. Agissons maintenant ! »
F.B.B
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