Ce samedi 12 décembre 2020, Bana Korel– de son vrai nom Bana Sow, qui est jeune styliste qu’on ne présente plus en Mauritanie et dans la sous-région – présente sa nouvelle collection de 15 modèles en respectant les mesures barrière. Cette présentation sera suivie par une exposition-vente. Elle a plusieurs défilés de mode et des années d’expérience à son actif. Mieux, Bana Korel est issue d’une famille d’artistes et a évidemment baigné dans cet univers artistiquement créatif.
L’artisan mauritanien à l’honneur
Bana Korel organise, ce samedi 12 décembre 2020, un «petit» défilé de mode pour présenter sa toute nouvelle collection appelée «Londe magique» (londe veut dire «cruche» en Peulh). Comme en attestent ses propres dires: «C’est un petit défilé, une présentation de 15 modèles suivie d’une exposition et vente de ma toute nouvelle collection.» Bien que jeune créatrice de mode, Bana effectue un travail de recherche dans la Mauritanie profonde et tente de donner un coup de jeunesse aux vielles techniques de teinture. Et elle en parle fièrement: «C’est une ancienne technique, qu’on utilisait pour la teinture. On trempait du tissu dans une cruche pendant des semaines. Bien sûr que cette technique n’existe plus, mais je tiens à l’idée que la teinture est une magie de tremper un tissu blanc (avec du pigment nécessaire) le faire sortir quelques secondes après. Le tissu se transforme en autre couleur». Évoquant sa marque «sans frontière» enracinée dans la culture mauritanienne, elle fait preuve d’une grande ouverture d’esprit : «Ma marque, je la définis comme liberté. Je fais de la haute couture, la mode urbaine, je n’ai pas de frontière. Je valorise surtout l’artisan de notre pays. Tout est fabriqué en Mauritanie. J’associe les cultures d’ailleurs aux miennes.» Les siennes, elle fait évidemment allusion à la diversité culturelle de sa Mauritanie natale.
La créativité, la chose la mieux partagée
Sa mère est une grande styliste et sa grande sœur, Amy Sow, une artiste-plasticienne. Autant dire que Bana Korel est issue d’une famille d’artistes. Cette petite fille, qui passait ainsi le plus clair de son temps dans l’atelier de sa mère sis dans la demeure familiale, a été baignée dans cette atmosphère de créations artistiques. Elle plonge dans ses souvenirs et rappelle sa petite enfance : «Toute petite, quand je revenais de l’école, je ne sortais plus de l’atelier de maman. Et j’y restais jusqu’à très tard la nuit en train découper les coupons des tissus pour habiller mes poupées. Admise au collège, je commençai d’ores et déjà à ciseler et à coudre mes propres habits. Après l’obtention de mon baccalauréat, j’ai commencé à pratiquer assidûment la couture pour démontrer mes talents de styliste notamment à mon entourage». Et depuis, Bana Korel est train de se faire un nom parmi les stylistes connus et reconnus en Afrique.
Camara Mamady