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Mohamed Ahmed EL KORY, Economiste : «Aujourd’hui, la dette publique africaine est estimée à… »

Ce lundi 24 mai 2021, la Rédaction de Farafinainfo.com a fait réagir l’un de ses chroniqueurs, Mohamed Ahmed El Kory, Économiste et Expert en Propriété Intellectuelle de son état, aux faits marquants de l’actualité de la semaine écoulée en République de Guinée et dans la sous-région – Actu de la Semaine en 3 Questions – Entretien …

Le Sommet sur le financement des économies africaines – qui s’est tenu, mardi 18 mai 2021, à Paris – a évidemment regroupé plusieurs Chefs d’Etat africains dans la capitale française. Quel bilan peut-on tirer de ce sommet de financement des économies africaines ?

                           Selon Cheikh Yérim Seck, «cette rencontre n’a aucun sens. LA solution est d’avoir à tout prix une souveraineté monétaire». Partagez-vous le point de vue du journaliste sénégalais ?

De prime abord, il est important de rappeler ici que le sommet sur le financement des économies africaines, qui s’est ouvert à Paris, le 18 mai courant avait pour objectif  de lancer un « New Deal » pour reprendre l’expression du Président français, et de relancer les économies africaines qui pâtissent du poids de leur dette extérieure et des effets pervers de la pandémie de la Covid-19.  Même si sur le plan sanitaire, l’Afrique  a été moins touchée que les autres continents, la pandémie a eu des conséquences économiques et sociales désastreuses sur le continent.

Dans le cadre de ce sommet, cent milliards de dollars était la barre fixée pour couvrir en partie les besoins de financement du continent africain. En effet, le Fonds monétaire international  avait estimé que, de 2021 à 2025, l’Afrique aura besoin de 285 dollars de financements supplémentaires pour absorber le choc de la pandémie.

Aujourd’hui, la dette publique africaine est estimée à 365 milliards de dollars repartie entre une kyrielle de créanciers, avec un coût de service très élevé. La Chine s’est hissée au premier rang des créanciers de l’Afrique, avec une stratégie économique et géopolitique percutante, adossée à son grand projet des « nouvelles routes de la soie ». Elle détient, à elle seule, un encours accumulé depuis 2000, représentant 40% du stock de la dette africaine.

Par ailleurs, 40 % de la dette africaine est contractée vis-à-vis du secteur privé ; et la Chine, faut-il le rappeler, ne fait pas partie du Club de Paris. Pour rappel, ce dernier est une institution intergouvernementale de pays créanciers, qui se donne pour mission d’aider les pays endettés demandeurs à sortir de leur situation de crise par le rééchelonnement, voire l’annulation partielle, de leur dette publique bilatérale externe. Il y a bien évidemment le club de Londres est un groupe informel de créanciers bancaires privés qui s’occupe également du réaménagement de la dette publique des pays en développement.

S’agissant du bilan proprement dit de ce sommet ; à mon avis,  les points suivant peuvent être retenus :

  • Les participants ont promis d’engager des discussions autour des « droits de tirage spéciaux » (DTS) du Fonds monétaire international. Ces actifs monétaires du FMI peuvent être convertis en devises et dépensés, sans créer de dette. Les DTS peuvent être échangés entre les pays en contrepartie de liquidités ou d’espèces et peuvent également servir pour rembourser la dette d’un pays « équivalents à une planche à billets du FMI » ;
  • Un « accord politique » au sujet des DTS serait attendu au prochain sommet du G7, soit à celui du G20, soit entre juin et octobre prochain ;
  • La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen s’est déclarée favorable à une redistribution des DTS dans un communiqué, sous réserve que l’usage des fonds soit « transparent et responsable » ;
  • La communauté internationale s’est déjà accordée sur le principe d’une émission globale de DTS de 650 milliards de dollars, dont 33 milliards au profit de l’Afrique, suivant les quotes-parts au sein de l’institution de Washington ;
  • À côté des DTS, la communauté internationale devrait mobiliser d’autres moyens, tels les plans d’aides, bilatéraux ou multilatéraux, mis en œuvre par les organisations internationales, sous condition de réformes ;
  • La proposition de l’éventuel effacement d’une partie des créances a été mise sur la table, dans une démarche coordonnée, sous l’égide du G20 ;
  • Un soutien de la communauté internationale sur le plan sanitaire pour la levée des brevets sur les vaccins, réclamée notamment par l’Inde et l’Afrique du Sud, après la mobilisation des USA et de l’Europe pour cette cause ;
  • Les participants avaient décidé une « initiative très forte pour produire massivement des vaccins en Afrique », avec en particulier des « financements de la Banque mondiale » ;
  • A court terme, les participants au sommet avaient convenus de « pousser l’ambition de Covax (organisation de distribution de vaccins aux pays pauvres) de 20 % à 40 % de personnes vaccinées en Afrique ».

Pour conclure, ce sommet sur le financement des économies africaines a suscité une forte mobilisation sur la question de la dette de l’Afrique, notamment de la part d’autres institutions  et de la société civile.

Ainsi un groupe de réflexion nommé « A New Road », vient d’être crée à Abidjan, et travaille exclusivement sur les questions des dettes publiques et du financement des économies africaines.

Peut-être que tout cet engouement sur la question de la dette africaine débouchera à termes sur de nouveaux modèles économiques où le secteur privé africain aura son mot à dire pour que l’Afrique se libère de l’assistance publique internationale et son corollaire de réformes socialement contraignantes.

S’agissant de la déclaration de Monsieur Cheikh Yérim Seck qui estime que ce sommet sur le financement des économies africaines est intempestif, et que la solution de l’endettement des pays africains passe d’abord par leur souveraineté monétaire, ma position est mi-figue mi-raisin.

En effet, la Zone Franc est une zone monétaire se caractérisant par la gestion commune de la monnaie et du crédit. Et la France dispose, à elle seule, d’un droit de véto sur les décisions monétaires dans la Zone. Cependant, aujourd’hui, ce sont les grands ensembles économiques qui fonctionnent le mieux dans une économie mondialisée. Ce n’est pas un hasard si d’autres pays comme la Mauritanie ou le Maroc font les yeux doux à la CEDEAO.

La zone Franc a également ses avantages en termes de rigueur dans la gestion de la monnaie, la facilitation du commerce et l’intégration régionale.

Aujourd’hui, le pouvoir d’achat local du Franc cfa est plus fort que celui des consommateurs d’autres pays africains qui eux ont opté pour la souveraineté monétaire depuis de longues décennies.

Taleb Ould Sid’Ahmed, Ministre mauritanien de l’Emploi, de la Jeunesse et des Sports, sillonne la Mauritanie  pour inaugurer les guichets de l’emploi dans plusieurs wilayas  du pays. N’est-ce pas une bonne initiative de Mohamed Cheikh El Ghazouani, Président de la République Islamique de Mauritanie pour relever le défi de l’emploi des jeunes ?

Pour relever l’employabilité des jeunes, le Président de la République Islamique de Mauritanie, SEM Mohamed Cheikh El Ghazouani, a chargé le Ministre de tutelle de mettre en place un « Guichet de l’emploi » dans toutes les capitales régionales du pays. Depuis le Ministre de l’Emploi, de la Jeunesse et des Sport, Monsieur Taleb Sid’Ahmed Mbareck, sillonne tout le pays pour cette mission pour laquelle il est totalement engagé.

Pas plus tard que le18-5-21, le Ministre a assisté à Nouakchott, à la cérémonie officielle d’ouverture des guichets « TECHGHIL ».

Ces guichets constituent un nouveau départ pour un service public, capable de contribuer efficacement à la création d’emplois.

Le ministre a indiqué que l’ouverture des guichets « Techghil » en Mauritanie, et le lancement d’un nouveau système d’information sur l’emploi dénommé « DELIL », sont deux évènements qui marquent le début de la mise en œuvre de la réorganisation de l’Agence Nationale de Promotion de l’Emploi des Jeunes (ANAPEJ) devenue Agence TECHGHIL, fruit d’un travail acharné et de longue haleine

Dans les semaines qui suivront, ce processus se poursuivra afin de permettre le déploiement des guichets au niveau de chaque capitale régionale avant de s’étendre aux moughataas. Au total, plus de 50 guichets TECHGHIL seront implantés sur l’ensemble du territoire national.

Depuis l’avènement de l’actuel gouvernement, d’autres programmes, concourant tous à l’amélioration de l’employabilité des jeunes, ont vu le jour :

Programme SAFIRE

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  • Augmenter l’insertion socioprofessionnelle durable et décente à travers le soutien à la Formation professionnelle et à l’accompagnement de l’emploi ;
  • Renforcer la résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle à travers une meilleure prise en compte de l’environnement et une augmentation de la production Agro-Sylvo-Pastorale (ASP) ;
  • Promouvoir les complémentarités économiques et sociales entre territoires urbains et ruraux et les opportunités liées aux dynamiques migratoires.

Bénéficiaires cibles : Jeunes et femmes en situation vulnérable dont 7650 en accueil/orientation, 2758 bénéficiaires de formations techniques, 2960 bénéficiaires de formations en entreprenariat/gestion, 1285 bénéficiaires d’accompagnement coaching, 565 bénéficiaires d’appui financier et soutien technique à 4700 agropasteurs.

Zones d’intervention : les Deux Hodhs, Gorgol, Guidimagha, Brakna, Trarza et Nouakchott

Programme WACOM

  • Améliorer la performance et la croissance des chaines des valeurs ciblées (volaille, cuirs et peaux, et gomme arabique) en soutenant les associations les associations professionnelles et les principaux acteurs tout au long de la chaîne de valeur.

L’action s’attaquera en particulier au problème de matières entrantes de piètre qualité, aux problèmes de financement, à l’absence de liaisons de marché durables et à la faiblesse des compétitions entrepreneuriales.

Bénéficiaires cibles : Acteurs intervenants dans les chaînes de valeur ciblées, notamment PME, coopératives, jeunes et femmes entrepreneurs.

Zones Géographiques : Guidimagha et Assaba pour la Gomme Arabique, Nouakchott pour l’aviculture et les peaux et cuirs.

Projet d’Appui à l’Employabilité des Jeune Vulnérables en Mauritanie (2020-2025)

  • Améliorer l’employabilité des jeunes vulnérables, en particulier des femmes, dans les zones sélectionnées.

 Bénéficiaires : Les jeunes (âgés de 15 à 24 ans) ayant atteint au maximum le niveau d’éducation secondaire qui sont : sans emploi, ni éducation ni formation ; ou dans des situations d’emploi précaire.

Guichets pour l’emploi des jeunes: n’est-ce pas une bonne initiative de SEM Mohamed Cheikh El Ghazouani, Président de la République Islamique de Mauritanie ?

Ma réponse est oui car je considère que toute cette dynamique montre que le gouvernement est soucieux de disposer d’instruments pertinents et efficaces pour activer les politiques de créations d’emplois productifs et décents, notamment en faveur des couches sociales particulièrement frappées par les effets du chômage et de la pauvreté.

Le conflit israélo-palestinien repart de plus belle et continue malheureusement de faire de nombreuses victimes innocentes. Des marches de solidarité avec le peuple palestinien ont été organisées dans plusieurs pays dont la Mauritanie. Ces marches sont-elles suffisantes pour faire plier l’armée israélienne ?

Cela fait plus de 70 ans que le conflit israélo-palestinien perdure au Proche-Orient à cause de deux nationalismes juif et musulman exacerbés par sa dimension religieuse. Les Nations Unies ont, à ce jour, émis près d’une centaine de résolutions par le Conseil de Sécurité et l’Assemblée générale, afin de résoudre le conflit. De nombreuses négociations et conférences de paix ont également eu lieu. La communauté semble impuissante devant les démons de la discorde et leurs chants funèbres.

Cependant, aujourd’hui, la solution à deux Etats semble être l’option la plus partagée et la plus à même de mettre fin à ce conflit qui n’a que trop duré.

Les violences qui ont éclaté dans des villes mixtes en Israël et à Jérusalem-Est sont dues principalement aux menaces d’expulsion de familles palestiniennes au profit de colons juifs.

Selon l’AFP, malgré la trêve, de nouveaux affrontements ont éclaté vendredi entre fidèles palestiniens et policiers israéliens sur l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam, à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé par Israël, faisant une vingtaine de blessés parmi les Palestiniens. Depuis le 10 mai, les violences ont fait plus de 243 morts côté palestinien, dont 66 enfants, et 12 côté israélien.

L’ampleur des frappes contre Gaza a suscité un élan de sympathie de par le monde en faveur des palestinien, tout particulièrement du fait qu’Israël était une puissance militaire alors que Gaza n’était qu’une enclave soumise depuis des décennies à un blocus implacable.

À l’appel de diverses organisations, des rassemblements de soutien au peuple palestinien ont été organisés dans plusieurs pays, réunissant des milliers de personnes : Paris, Londres, Madrid, Berlin, Tunis, Bagdad… Les manifestants mobilisés ont défilé, notamment pour interpeller leurs gouvernements respectifs.

À Berlin, les manifestants scandaient « Libérez Gaza », « Palestinian live matter » ou encore « Sauvez Cheikh Jarrah », quartier de Jérusalem-Est où des familles palestiniennes sont menacées d’éviction par des colons israéliens.

Des centaines de Sud-Africains, soutiens historiques du peuple palestinien depuis la fin de l’apartheid, se sont aussi rassemblés au lendemain des affrontements sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem, comparant l’occupation israélienne au régime de l’apartheid.

Des joueurs de football ont aussi posté des messages de solidarité sur les réseaux sociaux, à l’endroit des Palestiniens du quartier de cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, le secteur de la ville sainte occupé par Israël.

Ces marches de soutien au peuple palestinien sont-elles suffisantes pour faire plier l’armée israélienne ? Ma réponse est non et oui ! Non parce que toutes ces manifestations ne sont que des vœux pieux. Oui parce qu’aujourd’hui les israéliens, eux qui étaient hier victimes des nazis, passent aujourd’hui pour des occupants, des bourreaux face à des adolescents palestiniens armés de pierres. L’ampleur des manifestations de soutien au peuple palestinien démontre que l’opinion publique internationale a choisi son camp : la Palestine occupée.

Rédaction de Farafinainfo.com