UNION DES FORCES DU PROGRÈS-UFP-
Déclaration à la mémoire des victimes de la funeste journée du 27 novembre 1990
Tard dans la soirée du 27 novembre 1990, une tragédie épouvantable s’est abattue sur des officiers, sous-officiers et soldats négro-africains dans la caserne d’Inal à plusieurs kilomètres de Nouakchott. Vingt-huit d’entre eux, tous d’origine Hal Pulaar choisis au hasard par certains de leurs compagnons d’armes obéissant à des ordres criminels, en dehors de tout cadre judiciaire, à toute morale et en violation des principes les plus sacrés de l’Islam, ont été, les uns après les autres, extraits de force de là où ils étaient entassés sans aucun jugement et exécutés par pendaison, dans des circonstances qui défient l’imagination dans l’horreur et le sadisme.
L’intention explicite de ce crime contre l’humanité était de consacrer définitivement la division de notre nation, en souillant cette date du 28 novembre qui marque l’anniversaire de l’accession de notre pays à l’indépendance nationale, en tentant ainsi de rompre à jamais l’unité de notre peuple autour de la commémoration partagée jusqu’alors dans la joie des festivités de cette date sacrée.
Depuis lors, année après année, ce crime abject, qui est au cœur du passif humanitaire hérité du régime de Maouwiya Ould Taya, continue d’interpeller la conscience des patriotes de toutes nos communautés qui n’ont jamais cessé de témoigner aux victimes et à leurs ayant droits, la compassion et la solidarité agissante face à l’impunité insupportable dont ont bénéficié les criminels. Les efforts déployés, notamment la déclaration historique reconnaissant la responsabilité de l’Etat dans le passif humanitaire, par feu le Président Sidi Oud Cheikh Abdallahi, pour le traitement de cette souillure de l’unité nationale, à la demande des forces démocratiques, dans le cadre d’un processus de reconnaissance des crimes, d’établissement de la justice dans la vérité des faits et pour une réelle réconciliation – comme n’ont cessé de le revendiquer les ayant droits-, ont été malheureusement compromis par le Coup d’Etat de 2008 de M. Mohamed Ould Abdel Aziz et sabotés depuis lors par son régime. Aujourd’hui, un certain espoir renaît dans le pays avec le consensus de la classe politique favorisé par la mise en œuvre d’une politique d’apaisement par le régime du président Mohamed Ould Ghazouani qui a accepté d’ouvrir avec l’opposition démocratique et la société civile un dialogue national inclusif et sans tabou.
Face à cette évolution favorable, l’UFP réitère sa détermination à agir de concert avec le reste de la classe politique et avec toute la société civile pour convenir, à l’occasion du prochain dialogue, de la meilleure manière de traiter et de clore définitivement le douloureux dossier du passif humanitaire, en réglant toutes les questions en suspend à ce propos, en particulier celles liées à cet épisode sanglant du crime commis contre les 28 soldats de notre armée nationale, pour redonner au 28 novembre son lustre d’antan en tant que symbole intangible de notre indépendance nationale et de l’unité indéfectible de notre peuple multinational.
Pour un règlement définitif du Passif humanitaire!
Vive l’unité indéfectible de notre peuple multinational!
Nouakchott le 27 novembre 2021
La Permanence du Parti