Il y a maintenant 59 ans, naissait à Addis-Abeba, Capitale symbolique de l’Afrique insoumise l’Organisation de L’Unité Africaine, O.U.A.
L’OUA a été forgé par un compromis politique sans précèdent dans une Afrique qui, après avoir subi des siècles de désarticulation démographique, économique, sociopolitique, et ultimement culturel et psychologique, faisait ainsi valoir à l’unisson sa personnalité trop longtemps et abusivement dévaluée, en réclamant fort sa propre construction nationale au prix de la décolonisation totale du continent et de son unification effective.
La journée du 25 mai est célébrée dans tous les Etats africains comme journée de l’Afrique.
L’OUA est donc l’instrument politique conçu par une unité idéologique spécifique.
Celle de valoriser l’Afrique globale, et de revendiquer sa place de droit dans un monde en mutation continue. Celle de libérer le continent et sa grande diaspora pour que ses peuples jouissent, sous toutes les latitudes, d’une souveraineté n’ayant jamais garanti.
Pour se faire, L’OUA dans cet esprit souverain a mis en place des structures et institutions, définies, un fonctionnement qui aurait permis la prise en compte direct et réels des volontés des masses africaines à travers les panafricaines des jeunes, des femmes et des travailleurs. Cette vision est l’organisation singulière qu’elle a générée appelant à la promotion, à l’échelle de toute la nation africaine de la démocratie participative direct qui garantit le renforcement de capacités, donc des pouvoirs de catégories sociales que sont les jeunes, les femmes, et les travailleurs.
Par ces biais et d’autres, l’OUA a ainsi rempli en parti les objectifs qu’elle s’était assigné.
L’Afrique est formellement indépendante, l’apartheid est devenu un passé de plus en plus lointain. La citoyenneté de tout africain est égal, en théorie à tout autre dans le monde. Les Etats indépendants d’Afrique sont présents dans la plupart des organisations nationales et participent, ou tout au moins témoignent de la définition des stratégies et programmes qui déterminent la marche de l’humanité.
Ainsi nous rendons un vibrant hommage aux pères fondateurs : l’osajyego Kwame Krumah, l’artisan Ahmed Sékou Touré, Modibo Keïta, le Negus Haïlé Sellasié 1er, le Roi Mohamed V et tant d’autres vaillants fils africains.
Malgré ces avancés incontestable et leurs effets induits, force est d’admettre que l’Afrique aujourd’hui piétiné et a même connu un recul relative considérable par rapport à elle-même d’une part et d’autre part par rapport au reste du monde qui se globalise avec une Afrique plus sujet qu’objet,
Pourtant, longtemps, déjà, des critiques ont porté sur la nécessité de préserver et de renforcer le caractère populaire de l’organisation continental, lui évitant de devenir ‘’le syndicat des chefs d’Etats” et de continuer d’en faire un instrument unissant les peuples de la nation africaine.
Hélas !
A l’instar des reculs qui ont caractérisé la marche récente de la très grande majorité des Etats-nations africains, avec leur cortège d’inclusion extérieur manifesté par coups d’Etat militaire ou constitutionnel…, et guerres civiles à coloration ethnique, le terrorisme. l’OUA a évolué en s’éloignant de ses idées fondatrices.
Ainsi, exprimant une volonté dite de renouveau, une vague révisionniste a fait muer l’organisation continentale en Union Africaine. Se faisant, la tendance à se conformer, pire encore, à calquer le modèle européen, afin de croire en s’assurer d’une prétendue facilité d’intégration au système globale de gestion de l’humanité a fini par s’imposer.
Hors, comme les politiques d’ajustements structurels ont anéanti les embryons d’économies nationales qui ont souvent suivi les indépendances politiques de beaucoup de pays africains, les contraintes d’une application forcées et indiscriminé de la “démocratie occidentale” ont entraîné trop souvent l’éclatement, le morcellement sur des lignes ethniques de nos états-nations déjà trop réduit par les frontières artificielles coloniales.
Le problème revient à l’évidence à la profonde perturbation que provoque dans nos sociétés l’imposition de model excentré et leur acceptation par nos élites complexées.
Certes, ces modèles se justifient et sont parfaitement fonctionnels pour les sociétés et les nations qui les réfléchissent, les formalisent, et les mettent en œuvre. Cependant, ces modèles s’avèrent disruptifs et préjudiciables aux nations qui les appliquent sans en être les gestatrices et génitrices.
Cette tendance est celle qui, malheureusement domine aujourd’hui dans la quasi-totalité des pays d’Afrique et la plupart de ceux de sa diaspora. Elle se reflète également au niveau des entités sous régionales et régionales africaines avec plus ou moins d’acuité.
Les désarticulations provoquées par ces déséquilibres entraînent nos sociétés en une existence à deux vitesses :
1) Celle d’une superstructure et plutôt extravertie.
2) Celle d’une société réelle qui évolue en marge des politiques fondamentales qui déterminent son existence.
Le drame de cette situation s’amplifie parce que ces deux réalités progressent parallèlement sans vraiment se mêler.
Ainsi, s’installe un équilibre factice qui encourage et enracine la crise endémique que souffre nos pays et leurs sociétés, les prédisposant ainsi systématiquement aux violents soubresauts qu’ un tel dilemme engendre.
Cet état de fait est d’autant vrai pour presque chacun de nos pays que pour notre organisation continentale.
Nous pensons quant à nous la crise dont l’unité africaine souffre n’est pas de prime abord structurelle. Elle est d’abord idéologique et politique.
C’est en fait de la définition précise d’objectifs idéologiques et politiques, c’est-à-dire d’une imagination propre de notre devenir commun singulier et de notre volonté à sa mise en œuvre que des structures et leur fonctionnement adéquat naîtront.
En effet, c’est la fonction qui crée l’organe.
C’est pourquoi en ce jour symbole, nous exhortons tout africain du continent ou de la diaspora, de s’outiller d’imagination créative et de proposer des solutions viables pour le devenir harmonieux et heureux de nos peuples.
En cela, nous encourageons fortement tous ceux désireux de poursuivre la construction africaine, de revisiter activement la pensée et la hardiesse, à concrétiser de nos devanciers, fondateurs de l’unité africaine.
Étudier donc assidûment et restituer correctement Kwame Nkrumah, Cheick Anta Diop, Ahmed Sékou Touré, Julius Nyerere, Kwame Touré…, contribueront sans faute à rétablir le panafricanisme dans son acte original.
Dans la même veine le Parti Démocratique de Guinée (PDG) et le Parti Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance (SADI) ont engagé depuis 2018, la construction d’une nouvelle plateforme politique, L’Unité pour la Révolution Démocratique Africaine (URDA). Nous invitons tous les partis et organisations politique frères à venir participer avec nous à sa consolidation pour les objectifs de bâtir la nation africaine.
Notre foi en la capacité infinie de nos peuples à réaliser l’idéal africain de grandeur dans la paix et pour la prospérité reste sans équivoque.
Vive le PDG-RDA !
Triomphe à L’URDA !
Vivement les États-Unis d’Afrik !
Prêt pour la Révolution Démocratique Africaine !
Mohamed Touré, Le Secrétaire Général
P/O Honorable Oyé Beavogui
Secrétaire Général par Intérim