Farafinainfo.com Actu Sociopolitique – Mory Condé, Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, était, ce lundi 20 juin 2022, l’invité de l’émission «Mirador» de nos confères de FIM FM pour parler de la toute dernière actualité guinéenne notamment l’immersion gouvernementale dans la Guinée profonde, la marche du jeudi 23 juin projetée par le FNDC…
L’objectif de l’immersion gouvernementale ? «L’idée de l’immersion est partie du fait qu’il fallait faire partir les membres du gouvernement à l’intérieur du pays pour vivre le quotidien des administrateurs et cadres de l’Etat à tous les niveaux, mais aussi voir les conditions dans lesquelles ils exercent la représentativité de l’Etat à l’intérieur du pays. Globalement, de N’Zérékoré à Kindia, nous avons constaté presque l’absence de l’Etat dans la plupart des localités», constate le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation avant de faire cette remarque pertinente : «Au niveau des infrastructures, vous remarquerez que même les régions qui ont connu les fêtes tournantes d’’indépendance, il y a un sérieux problème d’infrastructures au niveau de la représentativité de l’Etat. Et cela s’ajoute aussi au manque criard des cadres à l’intérieur du pays. Aujourd’hui, même si nous avons envie d’engager des reformes assez courageuses au niveau du fonctionnement de l’administration générale, mais vous remarquerez qu’on a un déficit total des cadres à tous les niveaux».
Les questions liées à la santé. «Vous remarquerez dans la plupart des localités, il y a eu très peu d’investissement dans les infrastructures socio sanitaires à l’intérieur du pays. Ce qui fait qu’aujourd’hui vous avez encore des collectivités où les femmes enceintes doivent faire dix (10) voire vingt (20) kilomètres pour pouvoir aller accoucher dans des conditions qui ne sont pas vraiment des meilleure», rappelle Mory Condé.
Les questions liées à l’éducation. «Nous avons constaté, par endroit, une sorte de pléthore d’infrastructures socioéducatives et un manque criard d’encadreurs, donc d’enseignants. Et de l’autre côté, vous avez aussi pratiquement une certaine disparité entre les infrastructures qui devaient servir les enfants pour aller l’école, le nombre d’enfants scolarisés et le nombre d’enfants scolarisables dans certaines localités. Vous remarquerez également surtout dans la région de Kankan une sorte d’abandon total des administrateurs – à Mandiana et à Siguiri- qui vont dans les mines. Ce qui voudrait dire dans les cinq voire dix prochaines on n’aura pas de cadres dans ces localités : Si c’est les élèves qui désertaient pour aller dans les mines, maintenant ce sont les enseignants qui abandonnent les salles de classe au profit de l’exploitation artisanale des mines. C’est un problème réel et sérieux ! Si avant, on disait qu’il faut faire une campagne de sensibilisation des parents pour maintenir les enfants à l’école, aujourd’hui la question n’est plus là. Un travail de réflexion va être rapidement engagé afin de voir ce qu’il faut faire pour sédentariser les acteurs du système éducatif au niveau de l’intérieur notamment dans les zones minières», martèle Mory Condé
Les infrastructures routières. «Vous savez dans la plupart des localités en dehors de la route nationale qui traverse plusieurs préfectures allant jusqu’à Kankan et à N’Zérékoré, et vous remarquerez que le transport entre les différentes préfectures, il n’y a pratiquement pas d’infrastructures routières. Contrairement aux autres ministres (…) En gros, vous avez une certaine absence de l’Etat à l’intérieur du pays… », constate et signale le MATD, Comme pour dire que tout est priorité dans le pays du Colonel Mamadi Doumbouya, le Chef de la junte qui a renversé le Pr. Alpha Condé, le désormais ancien Président de la République.
Hadja Fanta Touré