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Pr. Sow : « La pandémie du COVID 19 et la perturbation des piliers du vivre ensemble »

Par Professeur Abdoulaye Doro Sow

La pandémie du COVID 19 et la perturbation des piliers du vivre ensemble

Un proverbe Haalpulaar dit que « Le jour où les hommes n’auront plus de quoi manger, ils vont manger des êtres humains » Autrement l’homme qui est un être de besoins doit obligatoirement manger. La privation de la nourriture peut le dépouiller de sa dignité « Komi dimo Komi dimo koso heege acci » et le pousser à la désobéissance et à l’anarchie.

La fin de l’histoire annoncée par Francis FUKUYAMA qui voyait dans le capitalisme et la démocratie libérale une panacée s’est avérée fausse. La démocratisation des biens de consommation a permis aux classes moyennes de mieux vivre mais n’a pas fait disparaître les inégalités sociales.
La pandémie du coronavirus a faut ressortir de manière saillante les limites et dangers du néolibéralisme.

La primauté accordée aux logiques du profit et à la sacralisation des libertés individuelles ont généré des déchirements et des drames. Une autre hiérarchie des priorités est devenue une nécessite. Cette pandémie a mis à nu les raisons et les sources des inégalités sociales dans le monde. Le vivre ensemble a été perturbé par la montée des égoïsmes nationaux et étatiques (le détournement par les américains des cargaisons de masques destinées à d’autres pays) et le mercantilisme de la Chine.

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Les grands ensembles économiques et politiques se sont fissurés et c’est le chacun pour soi(UE) pendant que d’autres sont tétanisés et voir impuissants(UA). Il faut ajouter à cette panoplie le déficit et les disparités régionales des infrastructures sanitaires, les arnaques rendues possibles par la peur et la quête des biens (prétendus fabricants de masques) et la simplification des rites funéraires qui accentuent et amplifient l’angoisse métaphysique.

Les gestes barrières et la distribution des biens sont les deux réponses face à cette pandémie et portant tout le monde est convaincu que ce sont mesures ponctuelles ne résisteront pas au temps. L’Afrique ne peut et ne doit pas rester les bras croisés et au lieu de multiplier les Universités, il va falloir mettre en place deux ou trois grandes Universités Africaines d’excellence.

L’Union Africaine doit piloter ce Projet d’universités dotées en ressources humaines hautement qualifiées et dotées des équipements performants.

Le vivre ensemble ne peut pas aller de pair avec la réémergence de la perception coloniale des peuples africains, la logique du pus fort, avec la spéculation et la vente aux enchères des médicaments et des molécules nécessaires à la réanimation. La mise entre parenthèse de toutes les règles et conventions au nom de l’idéologie « des situations exceptionnelles requièrent des mesures exceptionnelles » comporte de multiples dangers.

Abdoulaye Doro Sow