Ce lundi 27 juin 2022, la Rédaction de Farafinainfo.com a fait réagir l’un de ses chroniqueurs, Mohamed Touré, Professeur de son état aux faits marquants de l’actualité de la semaine écoulée en République de Guinée et dans la sous-région – Actu de la Semaine en 3 Questions – Entretien …
Mohamed Béavogui, Premier Ministre /Chef du Gouvernement de la Transition, a annoncé l’ouverture très prochaine «d’un véritable dialogue sans tabou, franc et inclusif» au cours d’un point de presse qu’il a animé, le lundi 20 juin 2022. Le lundi 27 juin, les frères guinéens doivent se rencontrer dans un hôtel réceptif à Conakry. A votre avis, pourquoi les autorités de la Transition guinéenne ont mis tant de temps avant d’accepter le Cadre de dialogue réclamé à cor et à cri par la classe politique et la Coordination nationale du FNDC (Front National pour la Défense de la Constitution) ?
Vous savez, cela est devenu une coutume en Guinée, les cris avant les solutions. Ce qui rend le Gouvernement guinéen plus faible or, un Gouvernement doit toujours être en avance sur son peuple en comprenant ce que veut le peuple, ce dont il a besoin qu’il vienne vers le Gouvernement ou pas, en sachant comment il fonctionne, qu’il soit dans les activités ou non. Donc, c’est une grosse faiblesse pour le gouvernement de la transition d’avoir accepté la réclamation de ce qui ne mérite pas d’être réclamé par le FNDC en se référant sur les erreurs du passé dont cette négligence a toujours été à la base. Le Gouvernement doit comprendre que l’une de ses missions principales, est le dialogue national dans lequel toutes les entités sociales sont nécessaires pour pérenniser la paix et la quiétude au sein de la cité.
L’opposition sénégalaise et le pouvoir sont à couteaux-tirés à la veille de l’élection législative. Ousmane Sonko, président du Pastef (les Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethnique et la Fraternité) et ses alliés politiques annonce une autre manifestation pour le mardi 29 juin 2022 après avoir lancé et brillamment réussi dix minutes de concert de casseroles et de klaxons «pour protester contre le régime du Président Macky Sall». Quelle lecture faites-vous de ce bras de fer préélectoral au pays de Léopold Sédar Senghor sachant que le Conseil Constitutionnel a rejeté la liste de l’opposant Ousmane Sonko ?
C’est une lecture de faiblesse au niveau du gouvernement dans la mesure où celui-ci n’est pas parvenu à empêcher ce mouvement en s’inscrivant dans l’acceptation de toutes les candidatures et ce, conformément aux lois de l’alternance ainsi que la sauvegarde de la paix et la quiétude sociale. Il faut que les Africains soient courageux de reconnaître leurs faiblesses et d’accepter que d’autres aussi puissent intervenir dans le développement de nos pays car, chacun peut un peu dans peu. La compétence d’une personne est pour un temps et non pour tous les temps.
Kaïs Saeïd, Président de la République Tunisienne, a confirmé le mardi 22 juin 2022, que l’islam ne sera pas inscrit comme «religion d’Etat» dans la nouvelle Constitution qu’il soumettra à référendum le 25 juillet prochain. La République Tunisienne sera laïque ou ne sera pas au sortir des urnes le 25 juillet 2022 n’est-ce pas ?
C’est effectif, la Tunisie connaitra une révolution dans le domaine de la religion après les élections législatives. Mais, ce qu’il faut retenir, la laïcité ne dérange pas, c’est sa gestion qui importe ainsi que sa praticabilité. Pour terminer, aucune religion n’est mauvaise en soi. Toutes les religions ont pour mission principale, la soumission aux règles et principes divins. Il est important de tenir compte du contenu et de la forme de ces religions. Merci de m’avoir posé ces différentes questions.
Rédaction de Farafinaino.com