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Reporter, témoin des faits

A la rencontre d’Alpha Oumar Bah, un vulcanisateur nonobstant son handicap

Farafinainfo.com – A la rencontre de … – Une nouvelle rubrique de votre organe  de presse qui mettra sous les projecteurs des personnes ou des lieux voire des contrées, qui ne sont  pas du tout comme les autres. Alpha Oumar Bah est malheureusement l’une de ces personnes pas comme les autres. Il est vulcanisateur de son état nonobstant son état de handicap. La triste histoire singulière d’un homme passionné et passionnant …

Alpha Oumar Bah n’était pas un élève studieux et avait une autre ambition que d’aller au bout des études. Pour cause, Alpha Oumar n’est pas resté longtemps sur les bancs de l’école. «J’ai abandonné l’école en classe de 6ème année après avoir fait plusieurs fois la classe de 4ème année. Car chaque fois que je passais en 5ème année, mon père me ramenait en 4ème année, sous prétexte que je n’avais pas le niveau», se confie notre interlocuteur avant de lever un coin de voile sur son ambition pour ne pas dire ses tergiversations professionnellement parlant en ces termes : «Je voudrais devenir mécanicien moto. Une ambition (noble) que j’ai abandonnée après juste deux (2) ans d’apprentissage de ce métier. Parce que mon maitre avait voyagé. Son ami, qui gérait le garage, ne voulait pas de moi comme apprenti. Il ne s’en cachait pas pour me le faire savoir pour que je parte du garage de moi-même. C’est ainsi que j’ai opté pour la mécanique automobile.»

Séjour au Sénégal. Alpha Oumar Bah raconte sa mésaventure au pays de la Téranga et son retour en Guinée : «Je suis allé au Sénégal afin de voir si la chance pourrait me sourire après avoir maitrisé et exercé la mécanique de plusieurs années. Mais, hélas ! J’y ai fait pas mal de petits boulots, entre autres, serveur dans les restaurants pour dire que ce n’était pas du tout facile. Finalement, j’ai décidé de rentrer au pays. Revenu à Conakry et ne voulant pas rester sans rien faire, parce que je ne voudrais plus me retourner au garage pour y travailler. Je me suis dit avec mon expérience en mécanique que je serais un bon chauffeur. J’ai commencé à conduire le camion. On transportait les bagages de Conakry à N’Zérékoré et d’autres contrées de la Guinée.». Un moment de stabilité que le sort a choisi de s’acharner sur Alpha Oumar, qui a été contraint de quitter derrière le volant. Oui, la vie est, parfois, affreuse. «Quand nous avons eu beaucoup d’apprentis, mon patron,  qui était à la fois mon oncle et propriétaire du camion, m’a instruit de rester au garage pour réparer les camions en panne avec d’autres mécaniciens. Une instruction que je n’ai pas du tout appréciée. Par conséquent, j’ai fini par prendre un peu de recul pour ne pas dire abandonner.»

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Accident tragique. Alpha Oumar Bah ne rejoindra pas le garage et a signé son retour à Cosa. «Revenu au quartier Cosa, j’ai repris la mécanique, mais faute de garage, je partais dépanner les véhicules à la demande des clients.», rappelle-t-il tout en racontant les tristes circonstances dramatiques de la perte de ses membres inférieurs et sa nouvelle vie en ces termes : «Un jour après une dispute avec un ami que je prenais financièrement en charge. Je me suis fâché, je suis allé m’asseoir sur les rails et je me suis endormi à poings fermés. Je me suis réveillé avec les jambes coupées par le train. Cet accident tragique s’est passé en 2010, juste dix (10) jours après l’investiture de l’ancien Président Alpha Condé. C’est à cause de mon handicap, je suis devenu vulcanisateur et réparateur des vélos des enfants pour que je puisse subvenir à mes besoins, car je ne peux plus porter des objets lourds. N’ayant pas certaines clés, je suis obligé d’aller les emprunter chez les confrères.».

Abdoulaye Baldé