Au nom d’un pouvoir discrétionnaire de nomination communément appelé décret, certains dirigeants Africains abusent de leurs administrés à travers des choix contestables et injustifiés. Cela est absolument préjudiciable à l’efficacité de leur gestion d’autant plus qu’une forte concentration des pouvoirs dans les mains d’une seule personne est toujours un danger pour l’ensemble de la société.
En effet, les modèles de gestion du pouvoir politique qui prévalent dans nos États sont généralement loin de correspondre aux besoins réels des populations. Un président, qu’il soit bien élu, mal élu ou non élu (putschiste) peut disposer du droit d’usage incontrôlé du décret de nomination à tous les postes civils et militaires; cela de la base au sommet.
Quel que soit le bénéficiaire de telles prérogatives, en l’absence des contre-pouvoirs efficaces, il aura toujours la tentation d’en abuser. C’est pourquoi, dans ce genre de système politique, l’engouement pour la conquête et l’exercice du pouvoir vient plus des avantages et privilèges qu’il confère que des responsabilités et obligations qu’il impose.
Par ailleurs, chaque dirigeant, peu importe la source de son pouvoir, peut se donner le droit de parler et agir au nom du peuple. C’est encore plus remarquable et abusif pour ceux qui n’ont bénéficié d’aucun mandat électif qui confère une telle légitimité.
Cela est tellement flagrant et fréquent que le mot ‘PEUPLE” dans leurs discours est une sorte de pâte dentifrice dont ils peuvent faire usage pour nettoyer leur bouche et cracher après avoir savouré la fraîcheur (les intérêts).
Alors si nous voulons que nos dirigeants soient efficacement au service de l’intérêt général en étant moins arrogants et prétentieux, nous devons créer des mécanismes d’encadrement très contraignants pour les fonctions auxquelles ils aspirent.
Autrement, n’importe qui fera n’importe quoi au nom d’un pouvoir discrétionnaire souvent autoritaire qui fait des citoyens des sujets du chef, les lois ses instruments et les institutions son décor.
Arrêtons de créer les dictateurs qui finissent toujours par nous dévorer !
Aliou BAH