Farafinainfo.com – Actualités Sociopolitiques Mauritaniennes – Farafinainfo célèbre deux femmes mauritaniennes pionnières qui ont lutté pour les Droits de leurs compatriotes.
Aïssata Kane, première Femme Ministre en Mauritanie, Féministe convaincue …
Dans une interview accordée à AMINA magazine, Aïssata Kane disait haut et fort : «Je suis féministe à mes heures et convaincue constamment, parce que tant qu’il aura catégorie homme, catégorie femme. Il faut bien qu’il ait des féministes pour faire le rappel que la femme est-là. Même si le concept genre est admis, accepté et adopté. Il faut quand même que la femme se manifeste. Qu’elle a des devoirs certes, mais qu’elle a des droits aussi. Et qu’elle est citoyenne à part entière et doit bénéficier comme les autres citoyens de même droit, de même accès au même poste de responsabilité. Surtout mon féministe, c’est ce que moi, je persiste à dire que l’égalité de diplôme, c’est l’égalité de compétence, il faut absolument qu’il y ait l’égalité de responsabilité. Ce n’est pas qu’on a le même diplôme homme et femme qu’on donne le privilège au diplôme de l’homme plutôt au diplôme de la femme. S’ils ont fait le même cours, il doit avoir certainement la même compétence. L’accès des femmes au poste de responsabilité est encore très limité. On est obligées de nous manifester en tant que féministe pour qu’on attire l’attention sur le droit de la femme à accéder au poste de responsabilités utiles. Donc, je reste féministe.»
Dans une entrevue accordée à Mauritanies1, Mariem Daddah a rappelé : «Le 10 juillet 78, j’étais, depuis quelques jours, à Dakar pour une conférence de la Fédération Internationale des Femmes Juristes dont j’étais membre. C’est à l’issue de la séance d’ouverture de cette conférence que l’aide de camp de madame Senghor m’a tendu un télégramme qui annonçait que le Président Moktar Ould Daddah avait été l’objet d’un putsch et qu’il était en résidence surveillée. J’étais avec une délégation d’une demi-douzaine de femmes. L’Ambassadeur de Mauritanie accrédité à Dakar nous a réunies et tout le monde pleurait. J’avais pour ma part réussi à garder mon sang froid. Seulement est-ce utile de vous dire mon angoisse concernant le sort du Président d’abord, mais aussi celui de nos trois enfants qui devaient ce jour-là, parce qu’ils étaient en vacances, me rejoindre à Dakar pour passer quelques jours avec moi. Ce moment a été très difficile pour moi, non pas parce le Président avait perdu le pouvoir, dont il disait toujours qu’il était éphémère, mais plutôt par la manière dont il l’avait perdu. Il y a donc eu chez moi un sentiment d’injustice que je continue à ressentir encore aujourd’hui car je considère que le Président a beaucoup apporté au pays. Cela a été une douleur insupportable. Le retour au pays le 17 juillet 2001 a été pour moi un grand soulagement, avec cependant une joie altérée par l’état de santé du président qui était déjà préoccupant.»
Rédaction de Farafinainfo.com