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Reporter, témoin des faits

Awa Seydou Traoré, Journaliste & Blogueuse: «J’aime l’ouverture vers l’autre, diversifier l’information, aller voir la réalité des choses sur le terrain pour rapporter les faits et non les commentaires.»

DOSSIER – Presse Africaine –Awa  Seydou Traoré, Journaliste & Blogueuse manager du Blog «Reines d’Afriques» – Une signature connue et reconnue en République Islamique de Mauritanie. Elle est admirée et appréciée pour son engagement et son dévouement à informer juste et vrai au nom de la sacralité des faits. Rencontre avec une Grande Reporter qui n’admire que le terrain.

 Farafinainfo.com : Qui est Awa Seydou Traoré ?

Je vous remercie d’abord pour l’immense honneur que vous me faites en m’accordant cet entretien. Je suis une malienne de 36 ans, natif de Kati, situé à 15km de Bamako .J’ai passé une grande partie de mon enfance au quartier présidentiel dénommé «Koulouba». Une époque marquante d’où je garde un grand souvenir de la passion de la lecture et des révisions sur la colline ayant une belle vue sur la ville de Bamako.

Ce fut aussi une prise de contact avec la nature, un refuge de concentration dont je garde de beaux souvenirs. J’ai fréquenté l’école fondamentale de Koulouba, puis Point G et le lycée LBAD (Lycée Ba Aminata Diallo) .

J’ai un profil littéraire. La carrière de mon père militaire de son état, plus tard Aide de Camp du président Alpha Oumar Konaré, nous a amené en Mauritanie, où il est devenu Consul du Mali. C’est ici que j’ai eu le Bac en 2000 au Petit Centre, avant de sortir Major de ma promotion du département Lettres Modernes à l’Université de Nouakchott en 2005.

Passionnée de journalisme dès ma tendre enfance, j’ai intégré suite à un concours le CESTI (Centre d’étude des Sciences et Techniques de l’Information) de Dakar, une école de formation référence en Afrique de 2006-2009. Mauritanienne par alliance, je suis de retour ici depuis 2010. En 2015, j’ai été distinguée par la Jeune Chambre de Commerce, à travers son initiative «Mauritanienne d’Exception».

Un pays où j’ai côtoyé la presse à partir de 2010. Une expérience dont je partage souvent avec les jeunes afin de transmettre ce que j’ai appris de l’exercice du 4e pouvoir. J’ai été lauréate de plusieurs Prix de journalisme, membre fondatrice du CJJ (Club des Jeunes Journalistes), Chargée de Communication de plusieurs initiatives culturelles et associatives. Je suis consultante en Communication, par ailleurs blogueuse depuis 2008. Je suis membre de la plateforme mondoblog de RFI (Radio France Internationale) depuis 2014 à travers mon blog dénommé Reines d’Afrique www.awaseydou.mondoblog.org.

 A quelle période de votre scolarité, vous avez décidé que vous serez journaliste ?

 Si mes souvenirs sont bons, je crois que cela remonte avant même mon entrée en 6e. En fait j’ai été touchée par la voix d’un de mes doyens du nom de Sori Ibrahim Keita (SIK), Journaliste d’investigation dotée d’une voix unique. Je  suivais ses revues presse de hebdo sur l’ORTM (Office Radiodiffusion Télévision du Mali). J’ai été beaucoup impressionnée par sa simplicité, son humilité et sa rigueur professionnelle. Plus tard, j’ai eu la chance de le rencontrer, lors de mes séjours au pays

 Pourquoi avez-vous choisi d’être journaliste ? 

 Au départ, c’était par simple curiosité et l’ouverture vers l’autre. Au fur et mesure j’ai su qu’il avait un rôle extrêmement important de par son rôle d’informer l’opinion sur la marche du pays et de contribuer à l’ancrage de la démocratie par la liberté d’expression.

Racontez-nous votre admission à la prestigieuse école du journalisme, CESTI (Centre d’Etudes des Sciences et Technique de l’information) à Dakar ?

Durant des années, j’ai nourri sans cesse le vœu d’être admis au CESTI, j’ai bossé dur pour y arriver car c’était un rêve. Une des forces a été l’encouragement de mes parents, cela me touche énormément. Je suis de la 35e promotion de cet établissement qui est un carrefour de retrouvaille de plusieurs nationalités, bref une convergence de médias.

 Quelques souvenirs marquants de vos années d’études dans la capitale sénégalaise ? 

Je garde de mon séjour sénégalais beaucoup de souvenirs indélébiles professionnels & personnels. Le CESTI c’était l’école de la rigueur, mes encadreurs professionnels, un personnel chaleureux, une directrice d’école charismatique à l’époque Eugenie R.Aw, mon premier stage à la Radio Océan Fm, mon immersion à l’ONG RAES au service de l’éducation au TIC. Ces années au pays de la Téranga marquent mes premières années sur le terrain, le charme du journalisme. Une profonde reconnaissance aussi envers mon hôte Aminata Ndiaye dite Yaye chez qui j’ai vécu durant ces années Cestiennes.

De retour à Nouakchott, pourquoi vous avez choisi L’Eveil Hebdo ? 

Je voulais approfondir mon expérience du terrain, en plus c’était un journal qu’on m’avait toujours recommandé, car son nom est lié à l’histoire de la presse mauritanienne.

De cette époque à nos jours, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et Awa Seydou Traoré, la jeune journaliste a accumulé des années d’expérience professionnelle. Quel bilan faites-vous de ces années de reportages pour ne pas dire de course sur le terrain ?

Beaucoup d’expériences avec des hauts et des bas, des prix gagnés, comme on dit on apprend beaucoup de nos expériences. J’ai collaboré avec plusieurs sites, magazines, rencontrer les citoyens lambda, des autorités etc. Toutes ces découvertes, je le dois au journalisme qui nous permet de  lire, faire lire, voir, faire voir, d’écouter, faire écouter, (presse écrite, tv, radio) à travers une info désormais globalisée (presse en ligne).

 Qu’est-ce que vous aimez ou vous n’aimez pas dans ce métier ?

J’aime l’ouverture vers l’autre, diversifier l’information, aller voir la réalité des choses sur le terrain pour rapporter les faits et non les commentaires. Je n’aime pas qu’on confond les faits et les commentaires car il est toujours bon à savoir que : «les faits sont sacrés et les commentaires libres». Bref faire la part des choses en distinguant tous les jours l’objectivité et subjectivité.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes journalistes qui aimeraient se lancer dans les études journalistiques ?

Je leur conseille d’aimer ce métier car c’est une profession exceptionnelle. Je leur dis d’exceller dans leur domaine de spécialité ou de production, de rendre compte des faits car ils sont sacrés. Et j’invite mes consœurs à converger davantage vers ce métier dont elles peuvent tenir les reines par leur dynamisme et professionnalisme. Merci encore à Farafinainfo.com de m’avoir tendu son micro virtuel pour une plongée sur mon parcours de Farafina Mousso.

Interview réalisée par Camara Mamady