Farafinainfo.com – Actu Sociopolitiques Guinéennes – Ce lundi, les Guinéens, qui ont respecté le mot d’ordre du Mouvement Syndical Guinéen, n’ont pas travaillé et sont restés à la maison. D’autres ont tranquillement vaqué à leurs occupations quotidiennes et estiment que «la grève n’est pas faite pour les pauvres»
«Nous connaissons déjà les impacts voire les conséquences d’une grève illimitée, donc aucun Guinéen ne voudrait vivre cette situation. Mais à un moment donné, nous sommes obligés de passer par la vitesse supérieure pour se faire entendre (par nos gouvernants). Nous vivons dans une transition pour ainsi dire un régime d’exception. Et nous sommes dans une crise exceptionnelle, qui est malheureusement caractérisée par la restriction de l’internet, le brouillage des médias, l’emprisonnement des journalistes, la hausse des prix des produits de première nécessité menace le panier de la ménagère». C’est ainsi que Mohamed Bamba Camara, Enseignant-Chercheur, plante le décor de la triste situation actualité des Guinéens.
«La grève n’est pas faite pour les pauvres»
Avant de rappeler l’importance du dialogue social dans un Etat démocratique : «Nous sommes à la maison avec nos enfants tout en espérant que les autorités (publiques) vont trouver une solution afin d’échanger avec le Mouvement Syndical Guinéen, parce qu’en démocratie, il faut privilégier le dialogue. Ensuite, ils doivent savoir à un moment donné, il faut laisser une partie de ses exigences au profit de l’intérêt général». Moustapha Kallo abonde cette triste situation dans un autre sens : «Cette grève illimitée déclenchée par le Mouvement Syndical Guinéen vient s’ajouter à d’autres crises qui durent et perdurent». «Malgré les efforts fournis par les syndicalistes afin de trouver une solution consensuelle à leurs différentes requêtes revendicatives, ils n’ont pas pu trouver un terrain d’entente avec les autorités publiques. Nonobstant le mot d’ordre des syndicats, nous ne pouvons pas rester à la maison, parce que nous ne pouvons pas rester sans travailler. La grève n’est pas faite pour les pauvres citoyens qui arrivent peine à faire bouillir la marmite familiale. Les autorités ne doivent surtout pas jouer avec le peuple». Même sonnette d’alarme chez Abdoulaye Barry, conducteur de tricycle, qui ne compte pas respecter le mot d’ordre de grève, malgré les instructions données par le syndicat des transporteurs. «Nous ne pouvons pas rester sans travailler, il faut qu’on travaille pour obtenir de quoi à manger. Un sac vide ne peut pas s’arrêter. Cependant les clients sont rares sur les voiries. Mais on se débrouille quand même et pour éviter des altercations avec les syndicats, nous disons aux passagers de descendre avant d’arriver au niveau des grands carrefours», dit-il pour justifier sa présence dans la circulation.
Abdoulaye Baldé
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