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Reporter, témoin des faits

Ahmed Kourouma, président du FNG «Je n’ai jamais été fâché contre El Hadj Papa Koly et je ne le serai jamais en tout cas si lui, il veut se fâcher et il le fera tout seul, sans moi»

Il a entamé sa carrière politique sous la houlette de feu Jean-Marie Doré, un homme d’Etat, un grand homme politique, ancien Premier-ministre, une bibliothèque mobile, ancien fonctionnaire international aimé et apprécié loin des frontières guinéennes. Il a évidemment hérité le talent oratoire de son mentor politique. Il a été le porte-parole de l’Opposition guinéenne dont Cellou Dalein Diallo est le Chef de file. Il, c’est Ahmed Kourouma. Il est désormais président du FNG et a pour ambition de démocratiser la politique. Rencontre avec un homme politique qui a une grande ambition pour son pays, la Guinée. 1ère partie de cette Grande Interview.

Présentez-vous à nos lecteurs ? 

Je m’appelle Ahmed Kourouma. Je suis ancien vice-président du parti GRUP (Génération pour la Réconciliation, l’Union et la Prospérité). Je suis aussi le président du FNG (Front National Guinéen). C’est un jeune mouvement politique, qui va mettre la Guinée et les Guinéens avant tout.

                     (… notre génération a envie de démocratiser la politique par des mouvements, pas par des partis. Parce que je ne crois plus aux partis politiques tels qu’ils ont été créés dans les années. )

Quel est votre état d’esprit depuis votre départ du parti GRUP d’El Hadj Papa Koly ? 

Un état d’esprit très combatif. Pour la toute première fois, je me suis retrouvé à la tête d’un mouvement  politique dont je suis fondateur.  Je suis très combatif. J’aime mon pays. Comme  vous le savez bien, je suis battant donc je viens de créer ce mouvement pour la nation Guinée et les Guinéens pour qu’il y ait une pluralité d’opinions et pour qu’il y ait le renouvellement de la classe politique. Cela me paraît très important aujourd’hui d’en finir avec les partis politiques dits caciques tels qu’ils ont été conçus dans les années 80 c’est-à-dire  avec un chef suprême à la tête, qui décide tout et de rien d’ailleurs. Donc notre génération a envie de démocratiser la politique par des mouvements, pas par des partis. Parce que je ne crois plus aux partis politiques tels qu’ils ont été créés dans les années. Il faut qu’on en finisse avec çà. Donc, je suis combatif et je suis très optimiste pour l’avenir  parce que je suis dans l’un des plus beaux pays du monde et une partie de la jeunesse me fait confiance.

«Cela me paraît très important aujourd’hui d’en finir avec les partis politiques (…) avec un chef suprême à la tête». Cela voudrait-il dire que Papa Koly Kourouma est l’un de ces leaders que vous venez de caricaturer à l’instant ?

Non, je ne parle pas de lui. Vous savez, moi je ne fais de débat de personnes. J’ai parlé de la conception des partis politiques dans les années, c’est-à-dire que vous avez des partis politiques pyramidales avec un roitelet au-dessus, qui finance en général le parti politique dont tout le monde est obligé de se soumettre. Pour notre mouvement, il aura des cotisations par mois, parce que cela sera le signe de l’engagement. Il aura la démocratie à l’intérieur du FNG. Moi qui ai fondé le mouvement, je n’en serai pas forcément le président. Il va y voir un vote collégial avec les adhérents, avec le bureau politique.  Les adhérents du FNG décideront au sein des instances. Tout serait fait de manière transparente. Les discussions seront retransmises via internet à part les réunions restreintes et énormément stratégiques. En fait, on va essayer de moderniser. Si vous vous voulez de mettre un coup de pied dans la fourmilière, cela me paraît plus important.

               « Donc je n’ai jamais été fâché avec lui et je ne le serai jamais en tout cas si lui, il veut se fâcher et il le fera tout seul sans moi (Rires, rires)»

Etes-vous fâché contre vos anciens camarades de la GRUP, particulièrement son leader?

Je n’ai jamais été fâché contre mes anciens camarades de ce parti, encore moins contre son leader, Koly Kourouma. Je le redis à chaque interview. Les Guinéens aiment bien quand il y ait des bisbilles. Quand on dit qu’on n’aime pas un tel. Cela fait du buzz. Moi, j’ai toujours dit que j’étais parti avec élégance. Ma lettre de démission était élégante. Je suis un homme élégant, surtout un  Africain, qui a énormément de respects pour les aînés. Mon mentor en politique s’appelle Jean-Marie Doré. J’ai le plus des grands respects pour ce grand homme. El Hadj Papa Koly m’a énormément apporté en termes de stratégies et de compréhension de la vie politique guinéenne. J’ai énormément appris avec lui. C’est quelqu’un avec qui j’ai d’abord des relations hors politique, parce que c’est la famille. Et puis, c’est quelqu’un pour qui j’ai le plus grand respect. C’est un grand frère quand même (Rires, rires). Donc je n’ai jamais été fâché avec lui et je ne le serai jamais; en tout cas si lui, il veut se fâcher et il le fera tout seul sans moi (Rires, rires)

De toute façon, on ne quitte pas les personnes qu’on aime de gaieté de cœur ?

Oui, cela a été, croyez-moi, une rupture très douloureuse. J’ai mis beaucoup de temps comme vous le savez à prendre cette décision. La conviction l’a emportée sur l’affectif ou sur l’émotion, mais ce n’était pas évident de partir de ce parti politique, duquel on a assisté la naissance. Partir, c’est quelque chose qui est très fort émotionnellement, mais je l’ai fait. Au-dessus de tout cela, il y’a l’amour de mon pays et mes convictions personnelles.

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«Si malheureux l’on se doute de tout, heureux l’on ne se doute de rien et je pars heureux», connaissez-vous l’auteur de cette citation ?  

 Oui ! Alors attendez ! Je crois que c’est un homme politique moderne !

Pourtant, c’est vous qui avez écrit cette citation dans votre lettre de démission, non ?

Ah oui, c’est moi.

Oui, c’est vous mais cette citation n’est pas de vous ?

Oui, c’est une citation, je crois de … Il semble si mes souvenirs sont bons, c’est une citation que j’ai prise …

C’est une citation de Joseph Roux !

Effectivement, effectivement, c’est Roux. D’accord oui.

« …, et je pars heureux » Etes-vous vraiment heureux aujourd’hui ?

Oui, oui je suis parti  heureux. Bien sûr, je suis parti heureux ! Je vais vous dire il n’y a rien de gratifiant, de plus exaltant pour un homme politique ou pour un homme de mon acabit que de travailler pour l’évolution ou pour le développement de son pays. C’est la tâche la plus noble qu’elle soit. En plus, je fais ce que j’aime faire. J’ai été banquier économiste, ce n’était pas ma vocation première. Je l’ai fait pour nourrir ma famille. Je l’ai fait pour avoir une assise financière. Présentement, je vis la plus belle période de ma vie, parce que je suis en face de vous en interview puis je travaille pour mon pays. Quelle plus belle tâche que de travailler pour bâtir sa nation ! C’est vraiment magnifique ! Voilà, oui je suis un homme heureux bien sûr.

 Grande Interview réalisée par Camara Mamady