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Reporter, témoin des faits

FIN/TRANSITION/31DÉCEMBRE : La junte lance une offensive info-communicationnelle

DÉCRYPTAGE. La junte militaire au pouvoir à Conakry met les petits plats dans les grands du point de vue communicationnel. Ses deux Porte-paroles – le Général Amara Camara, Ministre/Secrétaire Général et Porte-parole de la Présidence de la République. Et Ousmane Gaoual Diallo, Ministre des Transports et Porte-parole du Gouvernement de la Transition Guinéenne – ont fait face, vendredi 25 juillet 2024 à Conakry, à la presse nationale et internationale pour évoquer l’actualité sociopolitique particulièrement le rapt des leaders du FNDC, le chronogramme de la transition…   

« … chaque Etat régit le fonctionnement des organes de presse dans son pays», laisse entendre Ousmane Gaoual Diallo avant de s’interroger tout en minimisant le retrait des agréments de ces trois groupes de presse : «Il n’y a que trois organes de presse qui sont sous sanction. Pourquoi vous tous, vous êtes là ? Vous exercez, j’estime, librement, en tout cas, je n’ai pas le sentiment qu’on vous contraint de faire ce que vous êtes en train de faire. Certains d’entre vous sont critiques vis-à-vis de ce que nous faisons. Mais cela reste dans le cadre de la critique légitime, et même … »

«L’Etat assume pleinement son rôle … »  

Et le Général Amara Camara de renchérir : «Le retrait des agréments n’est pas fait à visage caché. Cela voudrait dire que l’Etat assume pleinement son rôle de bien-être et de stabilité pour tous les fils du pays.» tout en affirmant sans ambages que des voix de recours existent : «Maintenant, il existe des processus et des voix absolument légaux de faire des recours pour dire qu’on n’est pas d’accord pour telles ou telles mesures ! Et la justice viendra dire qu’il y a eu des abus ou qu’il n’y a pas eu des abus (…). Un pays ne se limite pas à trois (3) organes de presse.» Comme pour ainsi dire qu’il y’a plus important que ces trois organes de presse.    

«Une campagne de discrédit contre la Guinée».

«Le fait de porter plainte pour le compte de qui ils veulent, parce qu’ils ne voient pas une personne, c’est légitime. Mais le fait d’assimiler (à une arrestation), qu’ils sont arrêtés, mis dans un camp de concentration et torturés. Ce sont des allégations mensongères qui ne reposent sur rien». C’est ainsi que le Porte-parole du Gouvernement a  balayé d’un revers de  main les différentes accusations des parents des leaders du FNDC (Front National pour la Défense de la Constitution» portés disparus depuis des jours. Et le Porte-parole de la Présidence de la République n’y va pas avec le dos de la cuillère et indique : «Il faut retenir qu’il y’a d’autres enjeux. Un avocat, globalement, il est payé pour ce qu’il fait, pour ce qu’il dit. Les procès que tu gagnes ou tu perds, tu paies quand même un avocat. Donc c’est le seul qui gagne globalement dans un procès. Qu’ils viennent dire ce que moi, j’appelle, avec tout le respect que je vous dois, à chacun de vous ici, des grossièretés à l’encontre de notre pays, et quand c’est dirigé contre le  Chef de l’Etat, ça s’assimile un peu à la grosse bêtise… »

«Il y’a quelqu’un qui a vu une date, le 31 décembre … »

Ousmane Gaoual Diallo, Porte-parole, a dit à qui veut l’entendre : «(…) nous travaillons pour que le référendum se tienne en fin d’année. Le retour en ordre constitutionnel est enclenché. Cela voudrait dire que nous, nous travaillons pour doter notre pays d’une Constitution… nous avons des objectifs (social, politique économique …) qui sont en train de structurer tous les autres éléments y compris le calendrier qui va être fait. Il y a des objectifs qui sont assignés à tout ça.» Quant au Porte-parole de la Présidence de la République, il a fait preuve de pédagogie en revenant sur le fameux courrier que les autorités de la Transition ont échangé avec les dirigeants de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest). «Je ne suis pas sûr que le courrier que beaucoup d’entre vous, peut-être, ont eu le courrier et/ou ont eu le temps de parcourir le courrier qui était échangé entre la CEDEAO et les autorités de la transition par rapport au chronogramme de la transition, dit-il avant de lancer cette invitation, je vous demande vivement de chercher à vous en approprier (…). La date du 31 décembre 2024 est effectivement mentionnée dans ce courrier-là, mais la phrase, qui est, avant, d’annoncer cette date-là (…). Cette phrase n’intéresse personne. Cela voudrait dire à chaque étape, on va s’asseoir avec la CEDEAO pour faire des évaluations, pour réajuster …, mais cette phrase n’intéresse personne. Et des préalables pour arriver à cette date-là, c’est également dans le même courrier, mais ça n’intéresse personne. Il y ‘a quelqu’un qui a vu une date de 31 décembre, et dis voilà il faut que ce soit le 31 décembre (2024) … Il va falloir que tout le monde soit sensibilisé au fait qu’une élection c’est dans la paix, la quiétude et la concorde. Et nous, on va concourir pour que cette paix et cette quiétude soient garanties pour que cette transition ne soit pas interrompue … »       

 

Hadja Fanta Touré

 

Farafinainfo à l’honneur : Le journaliste Chahreddine Berriah, lauréat