Par Moussa Diop, journaliste Farafinainfo.coma
JUSTICE. Lauréat du prix Goncourt 2024 pour son roman Houris, Kamel Daoud est au cœur d’une affaire judiciaire dans son pays d’origine l’Algérie. Ce roman, inspiré de la guerre civile algérienne, explore la mémoire collective et le traumatisme des survivants. Cependant, une polémique a éclaté lorsqu’une rescapée d’un massacre a accusé Daoud et son épouse d’avoir exploité son histoire sans consentement.
Deux plaintes ont été déposées au tribunal d’Oran le 18 novembre, elles émanent de Saada Arbane, une survivante de la décennie noire. Les accusations incluent la violation du secret médical et l’utilisation non consentie d’événements réels dans une œuvre de fiction. La plaignante affirme avoir confié des détails intimes à l’épouse de Daoud, psychiatre, détails qu’elle retrouve dans le personnage principal du roman. Cette situation soulève des questions éthiques sur la frontière entre fiction et réalité, mais aussi sur le respect du secret médical. Aussi, l’avocate de la plaignante, Me Fatima Zahra Benbraham, accuse Kamel Daoud d’avoir « construit sa gloire sur le malheur des faibles ». Elle qualifie le livre de « supercherie » et critique également l’éditeur français Gallimard, l’accusant de prioriser des intérêts financiers au détriment de l’éthique littéraire. En attendant la convocation de Kamel Daoud et de son épouse pour la tenue du procès, à Oran, il semblerait bien que le dossier médical de Saâda Arbane a disparu de l’établissent sanitaire, selon l’avocate.
En Algérie les médias et les réseaux sociaux ont condamné Daoud et son épouse, le roman a été exclu du Salon du livre d’Alger. La guerre civile algérienne a été marquée par des souffrances profondes, pas plus de 70 romans en parlent tant la mémoire est toujours habitée par des milliers de morts et les violences.
M.D
Farafinainfo à l’honneur : Le journaliste Chahreddine Berriah, lauréat
