OPINION. Cette année, la célébration de la Journée internationale des droits de l’homme en Guinée revêt un caractère particulièrement ironique. Alors que le monde entier se mobilise pour défendre les droits fondamentaux, notre pays assiste impuissant à une dégradation sans précédent de la situation. Paradoxalement, c’est au moment où l’on célèbre ces droits que nous les voyons bafoués de manière aussi flagrante.
Sous le régime du CNRD, les libertés fondamentales sont systématiquement violées. La fermeture arbitraire de médias indépendants, les arrestations massives de manifestants pacifiques, les disparitions forcées et les exécutions extrajudiciaires sont autant d’atteintes graves aux droits de l’homme. Ces actes ne sont pas isolés, mais s’inscrivent dans une stratégie visant à instaurer un climat de terreur et à museler toute opposition. Les cas de Habib Marouane Camara, Foniké Mangué et Billo Bah, parmi tant d’autres, illustrent la détermination du pouvoir à museler les voix dissidentes. Ces arrestations arbitraires et les conditions de détention inhumaines violent non seulement les droits individuels, mais également les normes internationales en matière de droits de l’homme.
La justice, loin d’être un rempart contre l’arbitraire, est devenue un outil de répression au service du pouvoir. Le procès des massacres du 28 septembre 2009, bien que symbolique, ne doit pas faire oublier les crimes commis depuis le coup d’État de 2021. Les auteurs de ces exactions doivent être traduits en justice et condamnés pour leurs actes.
La tragédie de N’Zérékoré, où plus de 135 personnes ont perdu la vie dans des circonstances atroces, est un rappel brutal de la violence qui règne en Guinée.
Nous appelons la communauté internationale à condamner fermement ces violations des droits de l’homme et à exercer des pressions sur le régime en place afin qu’il mette fin aux exactions et engage un dialogue inclusif en vue d’une transition démocratique.
La Guinée aspire à un avenir où règne la justice, la liberté et la démocratie. Nous ne cesserons de lutter pour nos droits et pour ceux de tous les Guinéens.
Souleymane Souza KONATÉ, Président de la Commission Communication de l’ANAD et Conseiller Chargé de Communication de Cellou Dalein Diallo.
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