CESSEZ-LE-FEU. Après 15 mois de violences meurtrières, Israël et le Hamas ont signé un cessez-le-feu grâce à une médiation internationale. Cet accord, bien qu’encore fragile, suscite des espoirs de répit pour les populations de Gaza, victimes d’une crise humanitaire sans précédent. Mais les défis restent immenses.
Par Moussa Diop, Journaliste Farafinainfo.com
L’État hébreux et le Hamas ont finalisé, le 16 janvier 2025, un accord de cessez-le-feu après plus d’un an de violences intenses ayant causé plus de 46 000 morts, majoritairement parmi les civils palestiniens. Ce compromis, fruit d’une médiation pilotée par le Qatar, soutenue par les États-Unis et l’Égypte, est perçu comme une lueur d’espoir dans une région dévastée par les conflits. Prévu pour entrer en vigueur aujourd’hui dimanche 19 janvier 2025, cet accord repose sur plusieurs points essentiels :
- Cessation des hostilités
Les forces israéliennes se retireront progressivement de Gaza, marquant ainsi la fin des affrontements armés.
- Échanges de prisonniers
Le Hamas s’est engagé à libérer 33 otages, parmi lesquels des femmes et des enfants, tandis qu’Israël relâchera des prisonniers palestiniens vulnérables, notamment des mineurs et des malades.
- Aide humanitaire accrue
Une coalition internationale, comprenant notamment des acteurs africains comme l’Afrique du Sud et l’Union africaine, participera à acheminer une aide vitale. Priorité sera donnée à l’accès à l’eau potable, à la nourriture et aux soins médicaux.
- Réouverture des frontières
La réactivation des points de passage permettra la circulation des personnes et des marchandises, un élément crucial pour relancer l’économie locale.
Impact humanitaire
Pour les 2,3 millions d’habitants de Gaza, cet accord constitue une bouffée d’air face à des conditions de vie désastreuses. Les infrastructures de base, notamment les hôpitaux et les écoles, détruites lors des frappes, devraient être reconstruites avec le soutien d’organisations internationales. L’accès à l’électricité et à l’eau, actuellement limité à quelques heures par jour, pourrait également être amélioré. Sur le plan psychologique, la libération de prisonniers représente un soulagement pour de nombreuses familles palestiniennes, renforçant l’espoir d’une vie plus stable. Malgré ces avancées, plusieurs obstacles pourraient entraver la pérennité de ce cessez-le-feu. Les questions fondamentales, telles que le blocus imposé à Gaza depuis 2007, la colonisation israélienne en Cisjordanie, et le statut des réfugiés palestiniens, demeurent sans réponse. De plus, la méfiance historique entre Israël et le Hamas complique la mise en œuvre des engagements pris.
L’Afrique et le conflit israélo-palestinien
Pour l’Afrique, ce conflit résonne particulièrement en raison des parallèles historiques avec les luttes pour l’indépendance et la justice sociale. Plusieurs pays africains, dont l’Algérie et le Sénégal, ont activement plaidé pour une solution équitable au sein des instances internationales, tout en apportant une aide humanitaire à Gaza. Dans ce contexte, l’Union africaine pourrait jouer un rôle plus central en promouvant des initiatives de dialogue régional et en facilitant l’aide humanitaire, renforçant ainsi la position de l’Afrique sur la scène internationale.
Cet accord de cessez-le-feu marque une étape importante dans la quête de paix au Moyen-Orient. Cependant, pour les populations de Gaza, il ne s’agit que d’un premier pas vers une normalisation de leur vie quotidienne. Une coopération internationale renforcée, incluant une participation africaine, sera nécessaire pour transformer cette trêve fragile en une paix durable.
M.D
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