AGRICULTURE. L’Algérie se tourne vers un trésor naturel pour booster son agriculture : le ministre de l’Agriculture annonce le lancement d’un projet de plantation d’arganiers dans plusieurs wilayas, avec l’objectif de produire localement l’huile d’argan, prisée à l’international pour ses multiples vertus.
Par Marwa Sid Ahmed, Journaliste Farafinainfo.com
L’Algérie s’apprête à lancer un ambitieux projet agricole visant à promouvoir la plantation d’arganiers dans plusieurs wilayas (départements) du pays. Cette initiative, annoncée par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, depuis Blida, marque une étape importante dans les efforts de diversification économique et de valorisation des ressources naturelles locales. Le projet a été dévoilé lors de la clôture du Salon national des agrumes, en présence du ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig. Dans un premier temps, les opérations de plantation se concentreront sur les wilayas de Tindouf, Béchar, El Bayadh, Naâma, Mostaganem et Chlef, avec pour objectif d’étendre ces activités à d’autres régions à l’avenir.
Ce projet, bien que ambitieux, nécessite une mise en œuvre rigoureuse et un suivi constant pour garantir son succès. Il pourrait non seulement renforcer le positionnement de l’Algérie comme acteur clé dans la production d’huile d’argan, mais aussi ouvrir la voie à de nouvelles perspectives de coopération régionale en matière de développement agricole durable.
Stratégie globale
Cette initiative repose sur un partenariat stratégique entre le gouvernement algérien et une entreprise algéro-italienne spécialisée dans la production de plants d’arganier. Grâce à des technologies modernes, cette collaboration permettra de produire les quantités nécessaires de plants pour garantir le succès du projet. L’arganier, arbre emblématique des zones arides, est endémique à la wilaya de Tindouf en Algérie. Ce projet ne se limite pas à la seule plantation d’arbres : il s’inscrit dans une stratégie globale visant à développer une filière économique autour de l’huile d’argan. Réputée pour ses nombreuses vertus et son importance économique, cette huile est très prisée dans les secteurs cosmétique, pharmaceutique et alimentaire à l’échelle internationale.
Expérience marocaine
Le développement de la filière arganier pourrait avoir des répercussions positives considérables pour l’économie locale et nationale. En Afrique du Nord, l’arganier a déjà démontré son potentiel, notamment au Maroc, où il constitue une source importante de revenus à l’exportation et un levier de développement rural. Ce modèle pourrait inspirer d’autres pays africains disposant de conditions climatiques similaires, comme la Mauritanie ou le Niger, en exploitant les ressources naturelles pour créer des emplois et renforcer l’économie locale. Par ailleurs, l’impact écologique de l’arganier est tout aussi important. Cet arbre joue un rôle essentiel dans la lutte contre la désertification, la conservation des sols et la préservation de la biodiversité dans les régions arides. Sa plantation contribue ainsi à un développement agricole durable, en ligne avec les efforts mondiaux pour lutter contre les changements climatiques et leurs effets sur les écosystèmes fragiles.
Exemple pour l’Afrique
Ce projet pourrait inspirer d’autres pays africains disposant de zones arides, comme le Niger ou la Mauritanie, à exploiter leurs ressources naturelles pour créer des filières économiques durables. Partout dans le monde, l’huile d’argan constitue un levier économique. En Afrique du Nord, l’industrie de l’huile d’argan génère des emplois dans la transformation, le conditionnement et l’exportation, notamment pour les femmes rurales, ce qui contribue à réduire les inégalités sociales. C’est aussi un très bon secteur pour lutter contre la désertification. En plus de son potentiel économique, l’arganier joue un rôle écologique majeur en freinant l’érosion des sols et en améliorant la biodiversité locale.
M.S.A
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