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Mémoire, Vérité et Réconciliation : Pour un Débat Responsable et Apaisé

L’histoire de la République de Guinée est jalonnée d’événements qui ont profondément marqué les différentes communautés du pays. Le débat sur la mémoire, les responsabilités et les injustices du passé refont régulièrement surface, souvent sous des formes passionnées et parfois polarisantes. Pourtant, si nous voulons bâtir une nation forte et unie, nous devons dépasser la rancune et la haine pour embrasser la vérité, la justice et le pardon.

L’un des pièges les plus dangereux dans les débats sur l’histoire, l’évolution d’un pays, les arguments identitaires est la généralisation. L’histoire n’est jamais monolithique, et aucune communauté ne peut être collectivement responsable ou victime d’un régime ou d’une politique donnée. Comme l’a toujours souligné Ahmed Sékou Touré, la critique politique ne doit jamais se transformer en rejet d’un groupe ethnique ou social. Les souffrances du passé ne peuvent être comprises qu’avec nuance et objectivité.

L’histoire politique de la République de Guinée a connu des périodes de troubles et d’injustices où toutes les communautés ont, à des degrés divers, été touchées. Il est essentiel de reconnaître cette réalité et d’éviter de réduire notre passé à un affrontement entre groupes ethniques. La vérité historique doit être recherchée non pas pour accuser, mais pour comprendre et avancer.

Si nous avons le devoir de mémoire, nous avons aussi le devoir de transmission d’un message de paix aux générations futures. La mémoire, ce n’est pas un outil de division, mais plutôt un moyen d’apprendre du passé pour ne pas le reproduire. Le pardon, sans être un oubli, est une démarche essentielle pour la construction d’une société harmonieuse. Il ne s’agit pas d’effacer les blessures, mais de faire en sorte qu’elles ne soient plus des sources de division et de conflit.

Les intellectuels, écrivains, historiens et leaders d’opinion ont une responsabilité particulière dans la construction d’un débat apaisé. Ils doivent s’élever au-dessus des ressentiments personnels et des interprétations partisanes de l’histoire pour promouvoir un dialogue fondé sur des faits et non sur des émotions. Encourager la compréhension mutuelle plutôt que l’hostilité est la seule voie viable pour une nation en quête de cohésion.

L’unité nationale ne se décrète pas, elle se construit. Elle repose sur un effort collectif de dépassement des blessures du passé et sur une volonté commune de bâtir un avenir où chaque guinéen, quel que soit son origine, se sente pleinement chez lui. C’est dans cet esprit que nous devons aborder notre histoire avec lucidité, mais aussi avec un profond engagement en faveur du pardon et de la réconciliation.

L’histoire ne doit pas être une prison, mais un guide vers un avenir meilleur.

Soninké DIANÉ

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