#ACTU_SOCIOPOLITIQUE_GUINÉENNE. Alors que les féminicides se multiplient en Guinée, un collectif féministe dénonce la passivité des autorités et exige des mesures urgentes pour protéger les femmes et briser l’impunité.
Par Marwa Sid’Ahmed, Journaliste Farafinainfo.com
En Guinée, une série de féminicides et d’agressions violentes a déclenché une vive mobilisation des associations féministes, exigeant une action immédiate de l’État. Le Collectif des associations et féministes contre les violences basées sur le genre a réagi après l’agression filmée de prostituées dans le quartier Kipé à Conakry par une milice locale, ainsi que le cas emblématique de la chanteuse Djelykaba Bintou, battue par son conjoint .
Oumou Khairy Diallo, membre du collectif, dénonce « l’inaction des politiques publiques » et la banalisation des violences par le gouvernement. Elle cite en exemple la récente déclaration d’un ministre prônant la « réconciliation » entre Djelykaba Bintou et son agresseur plutôt qu’une poursuite judiciaire : « Cela nous a toutes mises KO ! Nous sommes toutes en danger » . Les féministes pointent du doigt le manque d’accès à la justice pour les victimes et l’absence de réforme légale protectrice, malgré la ratification du protocole de Maputo en 2014 .
Le gouvernement promet désormais une « tolérance zéro face à l’impunité », mais les actes peinent à suivre les discours. En mars 2025, la ministre Charlotte Daffé a condamné un féminicide à Kankan, réclamant « la peine la plus sévère » pour l’auteur, tout en soulignant les progrès guinéens en matière d’autonomisation des femmes . Pourtant, les obstacles restent immenses : normes socio-culturelles restrictives, violences systémiques et défaillances institutionnelles .
Avec 27 % des Guinéennes ayant subi des violences physiques selon l’OMS, et face à une recrudescence de crimes sexuels, notamment pédocriminels, les associations réclament des politiques concrètes : application stricte des lois, campagnes de sensibilisation et protection des victimes . La mobilisation, tant locale qu’internationale, rappelle que l’éradication des violences de genre passe par un engagement sans faille des pouvoirs publics – un défi urgent pour la Guinée.
M.S.A
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