Soninké Diané, Acteur Du Développement : «Le Mali N’est Pas À Partager Et Le Peuple Malien N’est Plus Là Pour Se Faire Manipuler.»
Ce lundi 31 août 2020, la Rédaction de Farafinainfo.com a fait réagir son invité aux faits marquants de l’actualité de la semaine écoulée en République de Guinée et dans la sous-région –Actu de la Semaine en 3 Questions– Entretien…
La CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) a pris acte de la démission du Président IBK, mais elle ne lâche pas la junte militaire au Mali. Quelle analyse faites-vous de cette nouvelle donne ?
Ce sont les condamnations de principes. Le pouvoir ne se ramasse pas, il faudra passer par les urnes. Et ça, il faudra bien attendre d’abord le temps pour l’armée de mettre de l’ordre dans certains domaines: de la vie publique sociale, ce qui n’est pas aisé de le faire. De toute les façons une transition est une période d’exception, ce n’est pas un projet de société et de gouvernance. L’armée doit pouvoir axer la transition sur quelques points principaux : les réformes de la gouvernance, les réformes des défenses et sécuritaires, les réformes électorales, l’organisation des élections transparentes et inclusives… les forces vives maliennes et autres acteurs de la vie sociopolitique du pays doivent formuler une offre de sortie de crise d’envergure pour amener la CEDEAO à coopérer. Cette offre de par sa pertinence doit servir de tremplin pour baliser le terrain et éventuellement éviter un tel scénario qui n’honore pas ce grand pays.
Crise politique en Guinée. Que pensez-vous de la médiation entamée par Lansana Béavogui Diallo connu sous le nom de Bea Diallo ?
C’est une bonne action pour la nation, si un Guinéen peut apporter la paix, la Concorde entre ses frères et sœurs. Il y’a pas meilleure action pour la République. Dans un pays, quand on arrive plus à se parler, à se regarder, à échanger sur nos incompréhension, c’est qu’il y’a une déchirure du tissus social. Il faut éviter que notre pays de vivre au rythme des humeurs des politiques et de certains acteurs sociaux du pays. On doit pouvoir se parler, il y’a même des mécanismes traditionnels prévus dans la constitution. Les Guinéens doivent se parler et trouver des solutions internes à nos crises. Une initiative à saluer. Toute entreprise allant dans ce sens est citoyenne et républicaine. Le dialogue est une vertu africaine. Ne l’oublions pas… Notre organisation Agir pour le Développement est à la disposition de telle initiative citoyenne et sociale.
Un mot sur la conversation privée du Ministre Kiridi Bangoura qui circule sur la toile ?
Je ne trouve rien de malsain dans ses propos ! Mieux, j’ai toujours pensé que le Général Sékouba Konaté et Moussa Dadis méritent un meilleur traitement. Il faut que les Guinéens arrêtent d’enregistrer des conversations privées. Il faut donner une suite juridique à de telles pratiques.
Visiblement Imam Mahmoud Dicko n’est pas content de la junte militaire au pouvoir au Mali, c’est très tôt non ?
Pourquoi le M5 et de ses ramifications sont pressés ? Mais attention aux assoiffés du pouvoir, qui pensaient que le pouvoir était un acquis servi dans un plateau d’or. Certes M5 et ses acolytes ont bataillé en demandant la démission du président IBK, mais cela ne donne droit à personne de réclamer sa part du gâteau. Le Mali n’est pas à partager et le peuple malien n’est plus là pour se faire manipuler. On commence à voir clair l’ambition démesurée de certains opposants. Donc on ne s’est donc pas battu pour le peuple malien. Si l’opposition, la société civile, les religieux, la jeunesse, les femmes et les sages se sont battus pour le Mali et les Maliens. Personne ne doit être pressée pour la mise en place des lois et règlements pour l’intérêt de tous. Reconnaissez qu’il est facile de détruire que de construire ou reconstruire. Laissons le temps à l’armée et certainement avec les meilleurs cadres pour mettre en place tout ce qui peut être utile pour la démocratie et la bonne gouvernance. C’est vrai aussi avec la complémentarité (militaires et civils) pour tout mettre en place pour des élections transparentes, propres et inclusives. L’armée n’a promis qu’au peuple malien, pas aux partis politiques ou aux religieux. Laissons l’armée travailler à son rythme. Si les civils étaient capables, l’armée ne serait pas tentée de faire quoique ce soit. Celui qui est pressé, doit attendre jusqu’après la mise en place, et la correction ou amendements de la constitution. La légitimé ce n’est pas dans la rue, c’est dans les institutions, c’est à dire suite aux élections.
La Rédaction de Farafinainfo.com