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Reporter, témoin des faits

Lettre d’Algérie : La constitution de président malade est passée sans le peuple

Par Chahredine Berriah

Mohamed Charfi, président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) a proclamé, aujourd’hui lundi,  les résultats du référendum portant sur le projet de révision de la constitution: avec un taux de participation de 23,7 % soit, 5.586.256 sur les 24 millions d’électeurs algériens, le « OUI » l’a emporté avec 66,8% des voix, c’est-à-dire 3 millions.

En d’autre termes –et c’est l’éternelle exception algérienne- c’est la minorité qui commandera la majorité. Dorénavant, 3 millions d’Algériens « dicteront » leur loi à près de 44 millions de leurs concitoyens. Et tout cela, par la magie d’une logique que personne ne connaît.

On pourra toujours nous reprocher de contester des résultats acquis par la force des urnes, c’est-à-dire démocratiquement, sauf que nous, nous n’avons pas été dans les bureaux de vote et personne n’a cherché au fond des urnes le contenu des bulletins. Car les Algériens ont massivement boycott cette consultation électorale… en l’absence du chef de l’Etat, hospitalisé dans un établissement allemand à Cologne.

Une absence, qui risque de se prolonger, qui nous a évités un discours jubilatoire fastidieux.

Le régime vient de faire passer sa constitution sans gloire. Et pour une fois, nous ne sommes pas en colère, parce que nous ne attendions pas à un résultat contraire, puisque depuis plus d’un mois, le pouvoir a mobilisé ses ministres, ses commis de l’Etat au niveau des wilayas, ses médias, ses associations, ses partis, son chef militaire pour nous imposer son « livre magique » pour nous sortir de l’hérésie et la risée du monde.

Nous ne sommes pas en colère, nous rions… à gorge déployée devant l’arrogance et le manque de respect à la mémoire de 1 millions et demi millions de martyrs ayant, un premier novembre 1954, déclenché la guerre de libération du pays. Un jour, le premier novembre, que le pouvoir a choisi pour organiser son référendum de la honte.

Un pouvoir qui cherche à faire oublier ou carrément dévoyer un événement historique par un vote truqué, ne peut être digne de confiance.

C.B