Le Pr. Alpha Condé avait beaucoup à perdre qu’à gagner en engageant un bras fer avec ses homologues présidents de la sous-région ouest-africaine pour ne pas dire de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Il a très bien compris et il s’est irrémédiablement plié en reportant sine die le double scrutin du 1er mars.
Le locataire de Sékhoureyah (Palais présidentiel en Guinée) ne pouvait vraiment pas faire autrement que de se plier. Finalement, il a compris et il s’est plié que mettre ses homologues présidents de la CEDEAO et de l’Union Africaine (UA) sur le dos. Le Pr. Alpha Condé qui aime tant mettre en exergue son panafricanisme : Ancien président de la Fédération des Etudiants d’Afrique noire en France (FEANF), ancien président en exercice de l’Union Africaine. Ce passé a pesé très lourd sur la balance. Il a fait pencher la balance. Autant dire sans ambages que le tout premier président démocratiquement élu de la République de Guinée a été évidemment rattrapé par son passé de panafricaniste.
Reporter les élections sans perdre la face
Le Président guinéen s’est livré à un magnifique jeu d’équilibriste dans son discours annonçant le report «léger» de deux semaines de ce double scrutin (référendaire et législative). «Il est de la responsabilité d’un Chef d’Etat de défendre les intérêts de son pays, mais aussi des intérêts de la sous-région et de l’Afrique», a-t-il tenté tant bien que mal de se justifier voire de justifier sa décision de reporter ces élections. Et de s’adresser à ses militants et sympathisants y compris ses opposants bien sûr en ces termes : «Ce n’est ni une capitulation, ni une reculade qu’on a accepté un report léger de ces élections.» En bon stratège politique, il n’a pas du tout manqué de rassurer les candidats en lice pour ces élections contestées par les leaders du FNDC (Front National pour la Défense de la Constitution). « Seuls les partis politiques déjà engagés dans la course, seront retenus pour le vote»
El Madios Ben Chérif