L’Activiste Abass D : “L’exclusion des principales formations politiques (…) fragilise la crédibilité du scrutin …”

REGARD D’UN ACTIVISTE. Diagana Abass, activiste de son état, se prête aux Questions de Farafinainfo.com et pose son regard sur les trois (3) faits d’actualité marquants de la semaine du lundi 25 août au dimanche 31 août 2025 en Guinée, en Afrique et dans le Monde pour votre site panafricain d’informations générales [ACTU DE LA SEMAINE EN 3 QUESTIONS].

Abass Diagana, activiste mauritanien 

 

                               « Une loi qui aurait pu changer le destin d’Ousmane Sonko »

1)– [SÉNÉGAL] – L‘Assemblée Nationale sénégalaise a voté, mardi 26 août 2025, un texte de loi qui protège les lanceurs, parmi trois (3) autres lois visant à renforcer la transparence et la bonne gouvernance dans les pays. Qu’en pensez-vous ?

 L’Assemblée nationale du Sénégal vient de voter une loi historique pour protéger les lanceurs d’alerte. Une avancée longtemps attendue dans un pays où la dénonciation des abus a souvent coûté cher à ceux qui osaient briser le silence.

L’exemple d’Ousmane Sonko reste le plus emblématique. Inspecteur des impôts combatif, il avait multiplié les alertes sur les dérives de l’État avant d’être radié de la fonction publique. Si la loi adoptée le 26 août avait existé à l’époque, son parcours professionnel aurait sans doute pris une autre tournure. Une loi qui aurait pu changer le destin d’Ousmane Sonko

Mais cette victoire législative ne suffira pas sans garde-fous. La question de la rémunération et du statut des lanceurs d’alerte doit être clarifiée pour éviter que la loi ne devienne un instrument de règlement de comptes. Bien encadrée, elle pourrait cependant marquer un tournant décisif dans la lutte pour une gestion saine et transparente des ressources publiques au Sénégal.

« Une participation élargie de toutes les forces politiques et de l’ensemble des composantes sociales serait la meilleure garantie d’une paix durable et d’une relance effective des grands chantiers de l’État. »

2)- [GUINÉE] – Le dimanche 21 septembre 2025, les 6.768.458 électeurs guinéens inscrits sur le fichier électoral seront appelés aux urnes pour se prononcer sur le Projet de nouvelle Constitution. La campagne s’ouvre ce dimanche 31 août 2025 ! Qu’est-ce qu’on pourrait souhaiter à la Guinée ?

Référendum en Guinée : une nouvelle Constitution sous tension. Le 21 septembre 2025, les 6 768 458 électeurs guinéens inscrits seront appelés à se prononcer sur le projet de nouvelle Constitution. Dans une démocratie, une telle consultation constitue un moment fondateur, car de son issue dépend la stabilité politique et institutionnelle de tout un pays. Le principe du référendum apparaît donc légitime, à condition qu’il soit conduit dans un climat inclusif et transparent.

Pourtant, le processus suscite déjà de vives inquiétudes. L’exclusion des principales formations politiques, quelles qu’en soient les justifications, fragilise la crédibilité du scrutin et alimente les soupçons d’agenda caché du gouvernement du colonel Mamadi Doumbouya. Ce choix, jugé inopportun par une partie de l’opinion, pourrait raviver les tensions dans un pays marqué par une histoire politique tourmentée.

Face à ce contexte, plusieurs voix appellent l’exécutif à réviser sa stratégie. Elles rappellent que le peuple guinéen, éprouvé par des décennies de crises et de divisions, aspire avant tout à la réconciliation nationale et à la stabilité. Une participation élargie de toutes les forces politiques et de l’ensemble des composantes sociales serait la meilleure garantie d’une paix durable et d’une relance effective des grands chantiers de l’État.

« … de nombreux observateurs saluent en elle une personnalité ambitieuse et déterminée, dont le parcours professionnel témoigne … »

3) – [MAURITANIE] – Aissata Lam quitte ses fonctions de Directrice Générale de l’Agence de Promotion des Investissements de Mauritanie (APIM). Cette décision inattendue, elle l’a annoncée le mercredi 27 août 2025 après avoir déposé sa lettre de démission « pour aller, apprend-on, poursuivre ses études aux États-Unis d’Amérique. » N’est-ce pas que cette décision surprise a pris de court plus d’un Mauritanien y compris ceux et celles qui clamaient haut et fort et réclamaient à corps et à cris son limogeage ?

 La Directrice générale de l’Agence de Promotion des Investissements de Mauritanie (APIM), Aïssata Lam, a annoncé sa démission ce mercredi 27 août 2025, après plus de quatre années passées à la tête de cette institution étatique. Son départ marque la fin d’un mandat caractérisé par des initiatives visant à renforcer l’attractivité économique de la Mauritanie et à promouvoir les investissements étrangers dans le pays.

Bien que n’ayant pas de liens personnels directs avec Mme Lam, de nombreux observateurs saluent en elle une personnalité ambitieuse et déterminée, dont le parcours professionnel témoigne d’une volonté affirmée de relever de nouveaux défis. Sa décision de quitter ses fonctions est perçue comme un geste fort et courageux, traduisant une aspiration à occuper d’autres responsabilités au service du développement national ou international.

Du point de vue académique et citoyen, de tels choix sont à encourager. Ils reflètent l’importance de la mobilité des cadres dans la construction d’une administration moderne et dynamique. En tant qu’enseignant-formateur, il convient de souligner que ces initiatives contribuent au renforcement des compétences, à l’élargissement des perspectives professionnelles et, in fine, au bénéfice des populations qui aspirent à une gouvernance plus efficace et orientée vers l’avenir.

Rédaction de Farafinainfo.com

 

Farafinainfo à l’honneur : Le journaliste Chahreddine Berriah, lauréat