A propos de la phobie d’une certaine élite politique Guinéenne contre les critiques constructives assorties d’alternatives de solutions (Mansdiara Keita)

La critique sur tout quand elle est constructive est généralement une panacée pour stimuler des remises en causes qui restent pour les âmes intelligentes le tremplin de tout progrès individuel ou collectif.

Dans une démocratie, la règle est de mise et l’opposition politique quoique qu’importante ne peut pas toujours afficher l’objectivité et la neutralité nécessaire dans l’analyse des faits et les recommandations qui en résultent dans l’intérêt du peuple.

C’est pourquoi, à côté des critiques entre acteurs politiques opposés, il y’a celles des personnes ressources neutres et généralement apolitiques qui loin de s’opposer aux dirigeants, les alertent sur les dérives du pays en prenant grand soin de proposer des alternatives de solutions aux manquements dénoncés.

En Guinée, il y’a amalgame car toute critique qui met en exergue la responsabilité d’un bord politique est automatiquement assimilée à une accointance avec le camps opposé.

Le silence olympien qu’observe la majorité des intellectuels guinéens face aux problèmes brûlants du pays est une des conséquences gave de cet état de fait qui n’aide pourtant le pays à avancer.

Dès lors que cette peur d’être étiqueté s’empare de l’intelligentsia d’un pays, c’est la catastrophe du silence qui immobilise ou désoriente un peuple.

Il faut donc absolument créer les conditions qui favorisent les analyses ciblées et techniques par les intellectuels, des problèmes de fonctionnement normatif de tous les secteurs vitaux assortis de propositions de solutions à l’adresse du gouvernement.

Si non, toutes les personnes ressources vont soit se taire ou soit rejoindre les camps de l’opposition pour les plus courageux et téméraires, soit le camps de la Soupe pour les peureux et moins courageux.

 Alors que nos critiques n’ont pas de cibles irréversibles parce qu’objectives, chacun des bords nous menace et nous invectives en fonction des sujets analysés et des responsabilités indexées comme étant la cause du problème.

Quand des politiques hauts placés de l’État nous traite de personnes « VULGAIRES » dès lors qu’ils se reconnaissent coupables à travers nos analyses, les opposants nous traitent de « MANIPULÉS » par le pouvoir, dès lors qu’ils se sentent également visés par une autre analyse, nous ne savons plus à quel saint se vouer.

C’est vrai pour reprendre la célèbre citation de Denis-Diderot: « On avale à pleine gorgée le mensonge qui nous flatte, et l’on boit goutte à goutte une vérité qui nous est amère. »

Peut être que nous seront obligés d’observer comme beaucoup d’intellectuels guinéens « UN SILENCE COUPABLE » pour éviter d’être étiqueté et présenté tel que nous ne sommes pas et tel nous serons jamais!

Pourtant nos réflexions diffusées sur la toile ne visent aucun camp singulièrement mais, s’adressent à tous y compris le peuple de Guinée qui subit directement les affres de ces déviances que nous dénonçons.

-Personnellement, beaucoup d’amis, de frères de lutte, de compagnons à des heures difficiles etc. nous ont définitivement claqué la porte à cause de divergences de vue sur certains aspects de la vie sociopolitique et historique de notre pays.

Encore une fois la Guinée va plus mal par rapport au mode de pensée individuelle et collectif sur tout au niveau de fausse et médiocre élite politique.

Malheureusement, les jeunes politiques sur les quels se fondait notre espoir pour changer les paradigmes de ces modes de pensée d’un autre âge et accélérer le développement de ce pays se montrent actuellement plus irresponsables et dangereux que leurs aînés sur les quels ils avaient initialement jeté tout le dévolu.

Le constat que je fais n’est ni un constat de néophyte encore moins de théoricien. Il est celui d’un des premiers coachs guinéens qui a accompagné aux premières heures (vers les années 2000 l’époque qui a symbolise le point culminant des politiques d’exclusion des jeunes de Guinée), presque toute la crème actuelle de jeunes leaders politiques et de la société civile guinéenne.

Tous sont passés 1, 2, 3 ou même plus au Cabinet TIRAD et ont bénéficié de l’assistance nécessaire à l’époque pour prendre l’envolée qui les a aujourd’hui propulsé.

Aussi bien je suis satisfait de la constance, reconnaissance et intégrité de certains parmi les milliers qui ont passé dans mon cabinet d’alors, je suis autant déçu de plusieurs d’entre eux pour la folie de grandeur qui les caractérisent en raison des positions par fois non méritées qu’ils occupent.

J’assure les uns et les autres que je reste fier et très fier de moi et que pour aucune raison je ne baisserai les bras pour défendre les idéaux d’intégrité et de modestie qui m’ont toujours caractérisés.

La vie ne saurait qu’être une course de vitesse mais bien au-delà, c’est une marche sans fin vers la défense des valeurs.

En attendant, nous continuerons à faire des analyses indépendantes assorties de propositions de solutions sur tous les secteurs vitaux du pays.

Qu’il n’en déplaise à ceux qui sont devenus des petits Dieux à cause d’une position politico-administrative et qui sont prêts à marcher sur même ceux qui ont on contribué à leurs promotion humaine.

Que Dieu sauve ce pays (affaire à suivre)

Par Mansdiara Keita