Farafinainfo.com – Actualités Sociopolitiques – Abdoulaye Kourouma, ancien Député et président du RRD (Rassemblement pour la Renaissance et le Développement), était l’invité de l’émission «Rien à cacher» de nos confrères de l’Evasion TV pour passer en revue l’actualité guinéenne particulièrement le Grand Oral de Dr. Bernard Goumou, Premier Ministre / Chef du Gouvernement de la Transition et la conduite de cette Transition sous l’égide Colonel Mamadi Doumbouya, Président de la Transition Guinéenne.
Portant son regard critique sur le discours de politique de Bernard Goumou, l’ancien député de la 9ème législature dit sans ambages : «Je parle en tant qu’ancien député et ancien coordinateur de la Cellule d’action de la Primature sous Jean-Marie Doré, (ancien Premier Ministre / Chef du Gouvernement de la Transition Guinéenne, ndlr) lors qu’il est question qu’un Premier Ministre vient décliner son programme, autrement dit sa politique générale, c’est une manière d’établir un pont de confiance entre l’exécutif et la population, c’est-à-dire ça doit ressortir des ambitions pour la santé, pour l’éducation, pour des infrastructures. Ça, ce n’est pas un simple discours, ils vont nous dire qu’est-ce qu’ils comptent faire dans le domaine de l’agriculture, qu’est-ce qu’ils comptent dans le domaine de la santé, qu’est-ce qu’ils comptent dans le domaine de l’éducation, et comment ils comptent mobiliser les fonds pour pouvoir subvenir aux besoins de la population. Ce qui amène la population à accorder un bénéfice de doute au Gouvernement s’il faut les accompagner, s’il faut les soutenir ou pas, mais il n’a pas le rôle de venir nous dicter tout ce que nous savons déjà. Lui, il parle le contexte dans lequel le changement est intervenu ! Lui, il n’a pas été associé au changement, c’est un groupe de militaire qui a procédé à l’opération pour renverser le Président (de la République, ndlr). Il n’était pas là, et ce n’est pas son rôle de venir nous dire dans quel contexte le changement est intervenu. Donc, il devrait nous dire sur une période de deux ans qu’est-ce qu’il a comme projet à vendre au Peuple de Guinée, mais si vous lisez le discours de la page une à la page dix-huit, il ne parle que de ce que toi et moi savons déjà. Donc étant quelqu’un qui a vu assez de discours de politique générale d’un Premier Ministre, même qui a été associé à élaborer souvent ces discours, je me dis qu’il n’y a rien de nouveau. Si le Premier Ministre doit passer devant les élus (du Peuple) ou Conseillers (du Conseil National de la Transition), ce n’est pas seulement son Cabinet, seul, qui travaille, chaque département vient avec ses ambitions, avec son service technique, c’est-à-dire on prend en compte l’ambition de chaque département. Le projet sur deux ans, trois ans de chaque département. Son discours ressort avec même des chiffres ou des pourcentages des budgets à mobiliser par département».
«Le PM devrait nous faire rêver, nous donner la confiance … »
Et le président du RRD de marteler : «Moi, je pense que le Premier Ministre ne devrait pas venir vraiment nous lire un simple discours, il devrait venir vraiment nous faire rêver, nous donner la confiance pour les accompagner en attendant. Quand il a parlé de croissance, il a parlé du budget des élections (…), en attendant comment il compte améliorer nos santés. Aujourd’hui en Guinée, nous avons besoin des hôpitaux de référence. Combien il compte investir ? Comment il compte mobiliser les ressources au ministère de la Santé. Je vous ai dit la dernière fois et je répète, il y a au moins deux-cent Guinéens qui traversent la frontière chaque jour pour aller se faire soigner au Sénégal. Ça a amené les Sénégalais à conduire des hôpitaux de référence dans les provinces, le minimum des frais de consultation est de 100.000 Francs CFA, ce qui fait 1.300.000 Francs Guinéens. Vous avez un minimum de 200 Guinéens qui traversent les frontières tous les jours que Dieu fait, vous comprenez ! Qu’est-ce que lui compte faire pour améliorer le secteur de la santé ? Il n’y a pas de réforme sans mesure d’accompagnement, ils ont interdit la vente des produits. Qu’est-ce qu’ils comptent pour que les sous-préfectures, les districts et les préfectures soient approvisionner sans qu’il n’y ait vraiment la rupture des stocks dans les régions en matière des produits … »
Hadja Saran Camara