REGARD D’UN UNIVERSITAIRE. Mohamed Touré a bien voulu se prêter aux Questions de la Rédaction de Farafinainfo.com. Et est ainsi revenu sur les faits marquants de l’Actualité africaine de la Semaine écoulée particulièrement au Sénégal, aux Comores et en Guinée [Actu de la Semaine en 3 Questions]
Mohamed Touré, l’Universitaire
« Aucun pouvoir ne peut accepter une politique contraire à sa politique de développement … »
1) – Bassirou Diomaye Faye, Président de la République du Sénégal, a prononcé, ce jeudi 12 septembre 2024, à Dakar, une adresse à la Nation, dissous l’Assemblée Nationale et fixé les prochaines élections législatives au 17 novembre 2024. Son acte de dissolution de l’Assemblée Nationale est diversement apprécié par ses compatriotes sénégalais. Ses partisans jubilent. Et l’opposition très amère, Amadou Mame Diop, le désormais ancien président de l’Assemblée Nationale dissoute, prend acte, félicite l’administration parlementaire, ses collègues députés et rend hommage à Macky Sall, ancien Président de la République du Sénégal. Quelle analyse faites-vous de la menace de motion de censure des députés de l’opposition qui a provoqué la dissolution de l’Assemblée Nationale ?
Le Président Diomaye Faye & son prédécesseur Macky Sall
Merci pour ce questionnaire Monsieur Camara que je commence à répondre ainsi. S’agissant de mon analyse relative à cette motion de censure, je vais commencer par dire qu’aucun pouvoir ne peut accepter une politique contraire à sa politique de développement. Sur ce, Monsieur Diomaye Faye a certainement compris que ses projets de développement ne peuvent pas influencer ce parlement qu’il faut dissoudre. C’est une Assemblée Nationale qu’il a trouvée venant de l’ancien Président qui était opposé à sa candidature et dont la majorité des députés appartiennent à celui-ci. Donc, l’opposition des députés n’est pas fondamentale dans cette affaire mais plutôt, les projets du Président pour faire voter par des députés étant dans son esprit et conformément à sa volonté. Pour ce faire, il lui faut une nouvelle équipe bénéficiant de ses privilèges pour faire passer ses projets.
« Monsieur le Président doit renforcer sa sécurité afin d’éviter que des personnes pareilles … »
2) – « Le Président des Comores Azali Assoumani ‘’a été légèrement blessé à l’arme blanche’’ vendredi, annoncé la Présidence de cet archipel de l’Océan indien à l’histoire jalonnée de coups d’Etat, sans évoquer le mobile de l’attaque. L’agression s’est produite dans la commune de Salimani-itsandra lors de funérailles d’un grand Cheikh (notables) du pays … L’agresseur est entre les mains des services de sécurité’’ selon le communiqué qui ne contient aucun autre détail, que ce soit sur les circonstances de l’attaque », rapporte France 24. Quel commentaire faites-vous de cette situation incroyable qui se passe de tout commentaire ?
Le Président Assoumani
Pour cette deuxième question, je crois qu’il est difficile d’assimiler cela à un coup d’Etat dans la mesure où c’est un individu ayant une arme blanche et non celle automatique, pour parler d’une attaque militaire. Néanmoins, Monsieur le Président doit renforcer sa sécurité afin d’éviter que des personnes pareilles ne s’infiltrent dans les cérémonies où il serait présent. Il s’agit donc, de comprendre le motif de cette attaque que de parler d’un coup d’Etat. Ce Monsieur a fait cela soit pour être distingué ou bien il a été victime de quelque chose. En tout cas, il n’y a rien pour rien.
« En Guinée, on considère toujours les personnes ayant les gros diplômes et ne sachant rien faire que des personnes ayant des petits diplômes mais avec des qualités indéniables, … »
3) – Charles Paquille, le Sélectionneur – choisit par Bouba Sampil (président de la Féguifoot) et Lappé Bangoura (directeur Technique National) pour remplacer Kaba Diawara- a mis à profit la trêve internationale pour étaler ses nombreuses lacunes en matière de coaching en faisant deux défaites en autant de matchs. Quel regard portez-vous sur ces deux piètres prestations du Syli National de Guinée contre à la RD Congo et la Tanzanie ?
C. Paquille, le Sélectionneur du Syli National de Guinée
Parlant de la dernière question, j’ai un regard de regret et de déception. Il est important que les Guinéens comprennent que ce n’est pas le diplôme qui travaille, mais plutôt, l’être humain qui travaille et qui doit être accepté pour ce qu’il fait et non pour ce qu’il est. En Guinée, on considère toujours les personnes ayant les gros diplômes et ne sachant rien faire que des personnes ayant des petits diplômes mais avec des qualités indéniables, excellentes et qui ne sont jamais choisies. Donc, il s’agit de faire la différence entre celui qui a beaucoup étudié et celui qui a bien étudié. On a vu Lapé Bangoura et Aboubacar Titi à ce poste, qui n’ont pas de gros diplômes mais, qui se sont illustrés, ont fait avancer l’équipe nationale quand même, contrairement à Kaba Diawara et Charles ayant de gros diplômes, mais sans résultat de ce pour lequel ils sont choisis. Aujourd’hui, dans tous les services de la Guinée, ce même problème est remarquable. La formation est bonne mais, la pratique est mieux. Formation sans pratique est une ignorance. Merci beaucoup Farafinainfo.com pour cette confiance. Que Dieu améliore la paix dans notre pays
Rédaction de Farafinainfo.com
Farafinainfo à l’honneur : Le journaliste Chahreddine Berriah, lauréat
