Conakry, le 21 mars 2022 – Saïd Djinnit, ancien Représentant du Secrétaire Général des Nations-Unies de la résolution de la Crise guinéenne, était l’invité de l’émission «On refait le monde» de nos confrères de Djoma TV pour passer en revue l’actualité guinéenne et feuiller son livre – témoignage relatant la crise guinéenne née lors de la Transition de 2010 à la République de Guinée, un pays qu’il «aime tant»
«Le coup d’Etat (du dimanche) 5 septembre (2021), je l’ai appris par la presse comme tout le monde. Je ne suis jamais surpris d’apprendre un coup d’Etat en Afrique, malheureusement. Et en Guinée en particulier», a dit Said Djinnit pour répondre comment il a pris le coup d’Etat contre le Pr. Alpha Condé. Et en Guinée en particulièrement, il laisse entendre : «Parce ce que tant que nous n’avons pas réussi en tant qu’Africain à assoir la démocratie, une démocratie pérenne basée sur les institutions fortes, qui portent en elles la démocratie et des hommes respectueux des institutions et de la Constitution». Evoquant le cas particulier de la Guinée. « Non, on ne peut pas avoir des signaux, mais à partir du moment, où on se hasarde à aller au-delà de ce qui est entendu à la fin de son mandat notamment le terme du troisième mandat, il y a des risques évidemment, et nous l’avons vu sous d’autres circonstances, nous l’avons vu au Niger lorsque le Président (Mamadou) Tandja a voulu changer la Constitution pour faire un autre mandat. Nous l’avons vu au Sénégal lorsque le Président (Me Abdoulaye) Wade a voulu utiliser les institutions pour rester au pouvoir. A chaque fois qu’on va au-delà des termes prévus par la Constitution, il y a des risques qu’il y ait un coup d’Etat. Et en général, c’est l’armée qui intervient».
Son livre intitulé : «Le dialogue à tout prix au cœur de la crise politique de 2013 en Guinée», qu’il vient juste de publier.
«J’ai écrit ce livre pour raconter ce que j’ai vécu intensément en Guinée, comme j’étais en Afrique de l’Ouest, d’abord par rapport à ma passion pour mon continent: l’Afrique. Et la passion que j’ai eue pour la Guinée et que j’ai toujours pour ce pays, la Guinée qui est un grand pays, un grand peuple avec une situation économique difficile et politique instable. Donc, c’est une contribution pour la stabilisation. Un témoignage d’une médiation réussie. J’ai voulu livrer cette expérience documentée utile à ceux qui s’intéressent à des problèmes de médiation : étudiants, chercheurs … pour dire qu’il est possible de prévenir les conflits. Je le crois, car je suis passionné de la prévention des conflits et de la médiation.. Et je pense qu’on ne fait pas suffisamment de préventions des conflits et de la médiation», dit-il pour étaler ses raisons d’avoir écrit ce livre témoignage.
Hadja Saran Camara