Alphonse Charles Wright, l’instrument judiciaire des putschistes (Par Sekou Koundouno)

Le démagogue Alphonse Charles Wright démontre tous les jours que sa mégalomanie est sans limite. Dans une de ses sorties désordonnées et incohérentes, il affirme que  » Si tout est calme aujourd’hui à Conakry c’est parce que la justice a pris ses responsabilités « .

En réalité, c’est une preuve éloquente de l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques. Alphonse Charles Wright qui tente de faire croire que la justice est indépendante sous le régime CNRD est tout simplement un démagogue. Qui ne sait pas en Guinée que la justice a toujours été sous les ordres de l’Exécutif, qu’il soit issu d’une élection ou d’un putsch. Les magistrats ont d’ailleurs reconnu publiquement ce que tout le monde savait : ils ne sont pas indépendants ; ils exercent sous la pression de l’Exécutif. Malheureusement, ils n’osent pas se battre pour la protection et le renforcement de leur indépendance, à l’exception notable de quelques-uns comme le juge Mohamed Diawara que le narcissique ministre de l’injustice a arbitrairement suspendu.

Alphonse Charles Wright vient d’ailleurs de subir un camouflet dans le différend très personnel qui l’oppose à ce valeureux magistrat. D’une manière générale, les magistrats se contentent de leurs salaires mirobolants et pense qu’ils sont redevables du pouvoir. Ils ne font rien pour lui déplaire. Est-cela que Alphonse Charles Wright appelle  » prendre ses responsabilités  » ? Engager des procédures farfelues contre des acteurs politiques ou de la société civile, les maintenir indéfiniment en détention dans le but de les neutraliser, est-ce de cette manière que la justice a pris ses responsabilités ? Si Alphonse Charles Wright avait une petite dose de gêne, il devrait s’abstenir d’une telle déclaration. Que dire de la procédure ridicule engagée contre M. Abdourahmane Sano ?  » Participation délictueuse à des réunions non autorisées. Avec le régime précédent, la justice était tombée très bas. Mais avec Mamadi Doumbouya et son laquais Charles Alphonse Wright, elle risque de se retrouver un trou.

Alphonse Charles Wright, l’instrument judiciaire des putschistes et assassins du 5 septembre, pense que c’est en agitant l’épouvantail de la justice qu’il fera peur aux militants pro-democratie. Mais il se met le doigt dans l’œil. Il est trop petit pour cette mission que lui a confiée la junte militaire.

L’ensemble des forces patriotiques opposées à la conduite solitaire, arrogante et méprisante de la transition travaillent d’arrache-pied pour tuer dans l’œuf toute velléité de confiscation du pouvoir. Personne n’a élu Mamadi Doumbouya. Son pouvoir n’est pas légal et a perdu le peu de légitimité qu’il pouvait se targuer d’avoir.

La justice qu’il manipule aujourd’hui contre les acteurs politiques et de la société civile sera la même qui lui fera rendre compte très prochainement. Que ce soit pour les crimes de sang commis le 5 septembre, les militants pro-démocratie tués pendant les manifestations pacifiques du FNDC, les détentions arbitres ou pour l’enrichissement illicite dont son entourage et lui-même se rendent coupables. Tout le monde voit la maison à étages qu’il construit à Kipé et les concessions avoisinantes qu’il rachète. Et avec cela, il prense qu’il lutte contre l’enrichissement illicite, la corruption et les détournements de fonds publics. Personne n’est dupe.

Le temps de la reddition viendra inéluctablement. Et il est très proche.

SEKOU KOUNDOUNO, RESPONSABLE DES STRATÉGIES ET PLANIFICATION DU FNDC