Bah Oury justifie l’interdiction des manifs et affirme : «Il ne faut pas s’étonner de ce qui peut arriver… »

Farafinainfo.com – Actualités Sociopolitiques & Judiciaires – Bah Oury, leader de l’UDRG (Union des Démocrates pour la Renaissance de la Guinée), était, ce lundi 24 octobre 2022, l’invité de l’émission «On refait le monde» de nos confrères de Djoma TV pour évoquer les questions brulantes de l’heure en République de Guinée notamment la convocation des leaders politiques, le procès des massacres du 28 septembre 2009…

« … la vie est sacrée, elle mérite d’être protégée, c’est le premier aspect. Le second aspect, ce n’est pas la première fois qu’il y a eu des manifestations dans des conditions. Combien de morts ont été enregistrés ? Moi, je pense qu’il faut faire preuve de responsabilité. L’interdiction des manifestations était une décision qui aurait pu être modulée autrement par rapport à chaque manifestation, cas par cas pour dire si vous voulez manifester, celle-ci risque de mettre en péril la sécurité nationale donc elle n’est pas opportune, elle est interdite pour ne pas généraliser.» justice Bah Oury l’interdiction des manifestations par le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), la junte au pouvoir en Guinée tout en fondant ses dires : «Mais le droit de dire qu’on peut manifester n’importe où ! Même si à chaque fois, on peut compter le nombre de morts, moi je pense que c’est quelque chose qui est assez cynique (…). C’est à ce niveau (généralisation de l’interdiction des manifestations), il (CNRD) aurait pu se passer de la généralisation de l’interdiction de la manifestation.». Mieux, il décèle le problème guinéen en ces termes : «Le problème n’est pas là. Le problème, c’est cette volonté de répéter toujours les mêmes choses et de dénombrer des morts.»

«Il ne faut pas s’étonner de ce qui peut arriver par le biais de la justice»

Et l’animateur de l’émission de répliquer : «Si ceux, qui manifestent, font les mêmes choses. Et ceux, qui tuent, font quoi donc ?». Bah Oury, ancien militant des droits humains de demander au journaliste : «Qui tue ? Cela veut dire si vous donnez le prétexte dans un contexte de l’extrême fragilité à ce qu’il y ait des violences qui sont contenues avec des projections ou des projets occultés, troubles, il va de soi vous qui décidez de manifester, vous avez une part non négligeable de responsabilités, c’est comme dit l’adage : si tu as de la poudre au niveau de la paume de la main, si le vent souffle si tu ne fermes pas ta poignée, il va de soi que toute la poudre va s’en aller, donc dans le cas d’espèce, il faut savoir utiliser les droits, utiliser les opportunités en préservant au maximum les vies humaines et la sécurité nationale. Si vous passez outre et,  vous faites comme bon vous semble. Il ne faut pas s’étonner de ce qui peut arriver par le biais de la justice».  

Hadja Saran Camara