Dans un arrêté publié le 30 septembre 2022, le Premier Ministre (PM), Dr Bernard Goumou, a procédé à la mise en place des facilitateurs nationaux du cadre de dialogue inclusif qui ont pour rôle de :
- Présider les plénières :
- modérer les discussions ;
- faciliter la bonne communication entre les parties prenantes ;
- rapprocher les positions des parties prenantes ;
- veiller au respect des modalités pratiques du dialogue ;
- œuvrer pour l’atteinte des objectifs escomptés par le dialogue.
La mise en place de ce Groupe de facilitateurs nationaux a été suivie par la nomination, dans un autre arrêté du PM, de trois personnalités dont le rôle, comme souligné plus haut, est de faciliter le dialogue inclusif.
La réaction des acteurs socio-politiques les plus représentatifs du pays ne s’est pas fait attendre, comme en témoigne le rejet de ce cadre de dialogue par cette frange la plus représentative des acteurs socio-politiques, qui trouve cette démarche unilatérale.
Ce difficile démarrage du dialogue interguinéen doit inquiéter plus d’un aujourd’hui, car une transition sur fond de tiraillements et de déclarations qui n’arrangent personne, a toutes les chances de prendre du sable, de tanguer.
Ne nous méprenons pas : ni Monsieur Cellou Dalein Diallo, ni Monsieur Sidya Touré, ni Monsieur Sékou Koundouno, ni Foniké Minguè, ni le RPG Arc-en-ciel, ni l’UFDG, ni l’UFR, ni personne de ceux-là ne seront responsables demain de l’issue de la transition en cours dans notre pays. Le seul qui en sera responsable, c’est bel et bien le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) qui est la clé de voûte de cette transition. Il est, comme indiqué dans la Charte de Transition qui fait office de Constitution pendant cette période charnière de l’histoire de notre patrimoine commun, « l’organe central de définition et d’orientation stratégique de la politique économique, sociale, culturelle et de développement du pays. »
D’ailleurs, pourquoi les autorités n’échangeraient-elles pas préalablement avec l’ensemble des acteurs socio-politiques sur les conditions de mise en place de ce cadre de dialogue, avant de prendre toute décision ?
La transition guinéenne sera ce que le CNRD veut qu’elle soit ! Si elle réussit, c’est le CNRD ; Si elle échoue également (que Dieu nous en garde), c’est le même CNRD. Attention ! Le tribunal de l’histoire s’ouvrira un jour ou l’autre sur la facette de l’histoire que nous vivons aujourd’hui. Si nous ne nous disons pas les choses telles qu’elles sont, nous nous mentirons. Et si nous nous mentons, la transition prendra de l’eau. Elle en a suffisamment pris. Il faut éviter qu’elle en prenne davantage.
Diantre ! La méthode Dr Goumou aussi en panne ? Il faut trouver rapidement des pièces de rechange pour que le dialogue interguinéen puisse réellement et effectivement commencer. En Guinée, sans le RPG Arc-En-Ciel, l’UFDG et l’UFR dans un dialogue, c’est comme monologuer, car ces formations politiques représentent, à elles seules, près de 95% des suffrages exprimés. C’est une évidence. Puisse Dieu guider et éclairer nos pas. Amine !
Sayon MARA, Juriste