Source bilbasi.com – Dieynaba Ndiom est une Mauritanienne née en 1991 à Nouakchott, grandit dans un quartier périphérique de la capitale Sebkha.
Elle a fait ses études primaires à l’école Annexe puis Bama, et secondaire au Lycée El-Mina où elle obtient son Bac en 2010. Elle s’inscrit à l’Université de Nouakchott pour obtenir son premier diplôme d’étude supérieur Licence en sociologie en 2013. Elle obtient son Master en Migration et Territoire dans la même université en 2015.
Elle débute sa carrière dès ses premières années à l’université, elle passe de volontaire ou même bénévole au statut d’employé.
Elle acquiert beaucoup de responsabilités et d’expérience dans le milieu associatif, la société civile mauritanienne, notamment les associations de jeunes. Tout en restant très active dans le milieu associatif, et dans des réseaux régionaux et internationaux
Elle obtient ses premières responsabilités dans une ONG locale AGD (Association des Gestionnaires pour le Développement), où elle était d’abord dans la période de 2012-2014 la coordinatrice de projets santé sexuelle et reproductive puis promue chargée de programmes de l’association de 2014 à 2016
– En 2016-2017 Elle fût coordinatrice pays de IYAFP (International Youth Alliance for Family Planning).
– En 2016-2017 Elle fût également la présidente de JASRPF AOF l’Alliance Régionale de Jeunes Ambassadeurs de la Santé de la Reproduction dans Pays de l’Afrique de l’Ouest, qui regroupe les neuf pays du partenariat de Ouagadougou.
Depuis plus de 3 ans, elle travaille dans un programme d’accompagnement des associations de jeunes, nommé FAJR. Où, elle assure le suivi et évaluation des projets financés ; le suivi des activités terrain et la tenue des ateliers de bilan collectif.
Elle fait également des prestations (formations) sur la santé de reproduction sur :
-Planification familiale
-Mutilations génitales Féminines
-Les IST/VIH
– Violences Basées sur le genre.
Ton militantisme dans le milieu politique ?
Que dire ? (Rire) c’est tout un parcours…
Comme beaucoup de jeunes mauritaniens de ma génération, je pensais que le milieu politique était réservé aux véreux, aux démagogues et autres. Ma vision des choses a évidemment bien évolué (rire).
Je reviens à l’essence même de la politique qui est « l’art de gérer la cité ». Comme j’ai eu à le dire plus haut, j’ai toujours été très active dans le milieu associatif et syndical aussi. J’ai milité dans le Syndicat National des Etudiants de Mauritanie (SNEM), c’est peut-être là qu’à commencer mon amour du terrain, de la revendication, de la confrontation directe (dangereuse parfois) et de la réflexion sur les problèmes et solutions etc.
J’ai participé au premier Université d’Été des Forces Progressiste du Changement (FPC) en tant que simple « curieuse ». Ce fut un vrai déclic. Des questions majeures de notre pays furent posées et traitées sous des angles que je ne connaissais pas. Des diagnostics, analyses sans complaisance de nos réalités étaient faits.
J’ai alors commencé à participer aux différentes activités des FPC. Je suis progressivement passée de curieuse à sympathisante et de sympathisante à militante convaincue et active.
Durant la présidentielle 2019 nous vous avions remarqué très active dans la campagne électorale de la Coalition Vivre Ensemble (CVE) que dirigeait Dr KANE Hamidou Baba, quel rôle avez-vous jouez au sein de cette organisation ?
Un honneur, et une grande aventure, d’entrée de jeu, j’aimerais préciser que le travail que j’ai pu faire n’a été possible en grande partie que grâce à la confiance que notre parti FPC (Forces Progressiste du Changement) m’a accordée et aussi aux équipes avec lesquelles j’ai eu à travailler.
J’ai vécu activement cette aventure.
J’ai été tour à tour, chargée de l’organisation de l’Assemblée Générale qui a abouti au choix du candidat de la CVE ; chargée de l’organisation du meeting d’investiture de notre candidat et la présidente de la commission sensibilisation au niveau national.
Être jeune femme et avoir de telles responsabilités dans le milieu politique, est- ce évident ?
Pas du tout !
Il faut rappeler que traditionnellement, le milieu politique est un milieu très macho. Où, pour avoir des responsabilités, il faut être un homme, d’un certain âge (regardons nos actuels leaders politiques, toutes tendances confondues).
J’ai toujours été convaincue par une chose, dans tous les domaines de la vie, la place qui nous revient est celle qu’on accepte d’occuper.
A travers votre page Facebook, nous remarquons que vous êtes très active dans le milieu Féministe, qu’est-ce qui vous motive ?
Dans une société aussi patriarcale que la Mauritanie, où les femmes sont reléguées au second plan, ne jouissant pas de leurs droits et libertés individuelles, où elles sont violentées et traitées comme des sous-êtres, le féminisme devient un engagement patriotique et une nécessité, pour ne dire vitale.
Dans vos combats pour le féminisme qu’avez-vous fait qui puisse impacter sur la condition féminine en Mauritanie.
Je suis membre d’un collectif de jeunes féministes mauritaniennes, nommé “Voix Des Femmes”, nous avons mis en place des espaces de débat pour les femmes et les jeunes filles, dans pratiquement toutes les communes de Nouakchott et certaines à l’intérieur du pays. Dans ces espaces de débat, tous les sujets sont abordés à raison d’une séance par mois dans chaque espace. Nous avons également fait une performance scénique intitulée “Témoignage du corps” qui mettait en lumière le regard de la société/ les violences sur chaque organe de la femme.
Nous avons aussi commencé des podcast (émissions en ligne) qui traitent des droits des femmes et les luttes féministes en Mauritanie.
Votre Mentor.
J’ai plusieurs mentors dans différents domaines et surtout plusieurs personnes qui m’inspirent quotidiennement, d’autres qui me donnent de la force. Je ne saurais lister ce monde
Votre journée type
La journée au travail, le soir je peux enchaîner au moins avec deux réunions associatives, -politico-militantisme féminisme…sinon des activités-terrain, du coup, je reviens généralement 20h passé à la maison.
Votre conseil pour la jeunesse africaine et Mauritanienne en particulier
Je suis une personne humaine, une citoyenne consciente du rôle central que les partis politiques peuvent jouer pour changer positivement le destin de notre pays. Être une femme de surcroît jeune, est un atout et non une faiblesse pour moi.
J’invite les jeunes (hommes et femmes) à s’engager dans les partis politiques. Je lance un appel aux jeunes femmes, les femmes ont toujours tenu le rôle des « applaudisseuses » et danseuses, dont on ne se rappelle que durant les campagnes électorales. A nous de changer cette situation, non en critiquant seulement, mais en nous engageant et militant activement dans les partis politiques !
Source Bilbasi
https://www.bilbasi.com/f/s/bilbasi/Portraits-et-reportages/a/204787VMTSVHUXEH/Dieynaba-N%E2%80%99diom-%3A-F%C3%A9ministe%2C-femme-politique-et-militante-pour-la-sant%C3%A9-de-la-reproduction-%C2%A0?fbclid=IwAR0vrfGbsgR18Eb7qCC4KDkyGLtKvKc1xoBehPIREwuDE5zLmqIF4jvy5go