Farafinainfo.com – Actualités Sociopolitiques Guinéennes – Dr. Alhassane Makanéra Kaké, Universitaire, était, lundi 31 janvier 2023, l’invité de l’émission «On refait le Monde» de nos confrères de Djoma TV pour parler du Décret libéralisant le secteur des jeux de hasard en République de Guinée.
L’universitaire égrène le chapelet de problèmes que le Décret du Colonel Mamadi Doumbouya, Président de la Transition pourrait poser : «D’abord en étant juriste et financier, je commence par dire que le Décret, par sa nature, est légal, mais le problème que pose normalement quand on prend un acte, il faut faire la distinction entre les actes à incidence financière et les actes n’ayant pas à incidence financière. Malheureusement, le Décret, qui est pris, ne se range pas dans le cadre des actes qui n’ont pas d’incidence financière, c’est ce qui complique le problème. Parce que quand on libéralise, ça signifie pas seulement un investisseur national, mais quand on libéralise un secteur économique, ça veut dire les investisseurs nationaux, sous régionaux, régionaux et internationaux peuvent compétir, mais nous regardons la nature de l’activité.»
«Qui paie les services de LONAGUI ?»
Dr. Alhassane Makanéra s’interroge et révèle : « Qui paie les services de LONAGUI ? Souvent ce sont les désœuvrés, les petits fonctionnaires, les petits employés, les petits cireurs qui cotissent. La logique voudrait que cette manne d’argent récupérée puisse être utilisée dans l’intérêt de tous, c’est-à-dire qu’on investisse pour que chacun puisse en bénéficier. Mais si vous donnez à un particulier, on a prélevé l’argent malheureusement chez les pauvres, la classe moyenne, la classe pauvre puis on donne soit à un riche, on enrichit un individu ou bien on a enrichi les riches de l’étranger. Parce qu’il ne faut pas exclure. Quand on dit libéraliser si nous parlons de Monsieur Antonio (Souaré), mais vous savez que les Chinois sont sur le marché guinéen. Il y a des Turcs et autres. Donc ceux-ci, on ne va pas les refuser lorsqu’ils vont remplir les conditions (…). Le Général Lansana Conté, en son temps, a privatisé et liquidé plus de 365 entreprises sous le nom de libéralisme. Et nous savons ce que cela nous a amené. Même la bougie, il y a eu à un moment, était importée, les allumettes étaient importées. Lorsqu’on avait l’usine de tabac et allumettes en Guinée… »
El Hadj Karamoko Touré