Ely Abdellah, Journaliste : « Je crois qu’en Afrique de façon générale, on doit être très prudent … »

Ce lundi 4 janvier 2021, la Rédaction de Farafinainfo.com a fait réagir de l’un de ses désormais invités, Ely Abdellah, journaliste-formateur de son état, aux faits marquants de l’actualité de la semaine écoulée en République de Guinée et dans la sous-région Actu de la Semaine en 3 Questions– Entretien…

Le gouvernement mauritanien a annoncé une aide de 1,5 Milliards MRO aux écoles privées, qui sont fortement impactées par le Covid-19. Une aide qui vient à point nommé, n’est-ce pas ? Sauf que la distribution se fera «sur demande des établissements scolaires répondant aux conditions requises». Quelles seraient ces conditions requises ?

En Mauritanie, il y a beaucoup à redire sur l’enseignement de façon générale. Il y a une terrible baisse des niveaux qui décrédibilise l’école et ses produits. On parle beaucoup de triche et de faux diplômes, ce qui aggrave cet enseignement déjà en proie à la précarité. Le président Ghazouani a promis de s’attaquer aux problèmes posés à l’école mauritanienne. L’aide de 1,5 milliards d’anciennes Ouguiyas affectée aux établissements d’enseignement privés illustre la volonté des pouvoirs publics de réhabiliter l’école mauritanienne et de lui donner les moyens de dispenser un enseignement répondant aux normes pédagogiques dument établies. Quelles les écoles éligibles à cette aide? Je ne saurais répondre à cette question pour le moment parce que, à ma connaissance, les critères devant présider à la répartition de cette enveloppe n’ont pas encore été arrêtés. Mais je présume que le ministère compétent va fixer les conditions d’éligibilité à cette aide qui pourraient comprendre le nombre d’élèves par classe, le nombre d’admis au bac ou à l’entrée en première année du collège durant la scolarité passée. Il y a surement beaucoup d’autres critères qui pourraient être fixés par les services compétents qui s’y connaissent mieux que moi. Mais, pour dire vrai, je crois que cette aide ponctuelle ne saura résoudre les inextricables problèmes dans lesquels se débat notre école aujourd’hui. Je crois que le problème est autrement plus complexe et demande des études, une concertation globale et une réflexion qui verra la participation de l’ensemble des acteurs qui sauront tracer une feuille de toute pour notre école et en suivre l’application. Je crois que l’Etat mauritanien réfléchit à des solutions de cette sorte.

La vaccination anti-Covid-19 a commencé en République de Guinée. Selon la presse mauritanienne, Mohamed Ould Ghazouani, Président de la République Islamique de Mauritanie, aurait dit que «la Mauritanie a reçu 5.000 doses du vaccin anti-Coronavirus». La vaccination massive des populations annoncée un peu partout  dans le monde. Est-ce une bonne nouvelle ou pas pour les Africains ?

Vous savez, la Covid 19 est une pandémie qui n’a pas encore livré tous ses secrets. Pas plus tard que la semaine passée, on découvert de nouvelles versions du virus. La communauté scientifique reste perplexe devant ces versions du virus sans cesse mises à jours par les savants. Dans ces conditions, il y a à se demander si, vraiment, des vaccins fiables sont déjà découverts. La question se pose d’autant mieux que des personnes vaccinées ont eu à souffrir de certaines effets pouvant aller jusqu’au retrait du vaccin administré. En plus de ces effets, il y a énormément de rumeurs qui circulent sur les nanoparticules et la volonté de Bill Gates de contrôler la démographie mondiale. Ça, c’est autant d’éléments qui hypothèquent l’avenir vaccinal. C’est pourquoi, on ne sait pas vraiment s’il faut, oui ou non vacciner les populations. La Mauritanie a effectivement reçu 5000 doses de vaccins provenant d’un pays frère, elle recevra en février prochain des quantités de vaccins encore plus importantes. Mais je crois qu’en Afrique de façon générale, on doit être très prudent et n’utiliser que des produits dont l’innocuité est avérée. Je pense que les Africains ne doivent pas se presser au risque de servir de cobayes pour les autres. Nous avons déjà beaucoup souffert et nous souffrons et nous ne devons pas rajouter de nouvelles souffrances. La prudence doit, je crois, être de mise et elle commande de ne faire vacciner les populations que lorsque la fiabilité des vaccins aura été dûment établie.

«C’est difficile d’être loin de son pays et plus difficile encore pour quelqu’un qui a beaucoup de responsabilité», a déclaré Abdelmadjid Tebboune, Président de la République Algérienne démocratique et populaire, de retour en Algérie après deux mois de séjour médical en Allemagne pour se soigner du Covid-19. Une bonne nouvelle pour l’Afrique vient de perdre l’opposant Soumaila Cissé, mort du Covid-19. Un retour qui met fin à certaines interrogations particulièrement «Tebboune pourrait-il continuer à diriger ? » n’est-ce pas ?

Permettez-moi d’abord ici de prier pour le repos de l’âme de l’ancien Premier ministre malien, Soumaïla Cissé, qui venait à peine d’être libéré d’une captivité dans le maquis des mouvements jihadistes du Nord Mali. Pour le président algérien Teboune, l’issue qui se dessine est un peu plus heureuse parce qu’il semble que le successeur de Bouteflika se soit rétabli. Comme vous l’avez souligné, le rétablissement d’Abdelmadjid Tebboune est effectivement une bonne nouvelle pour l’Afrique. Mais notre continent, qui compte de brillants toubibs dans la diaspora, doit pouvoir voler de ses propres ailes et soigner ses fils par des compétences africaines et dans des structures médicales africaines. C’est comme ça et comme ça seulement que nous pourrons avancer. Pour ce qui de M. Tebboune, je sais qu’il est déjà assez âgé mais je crois qu’il s’est remis de la Covid-19 et qu’il ne court plus de grands risques. Donc, il n’y a pas à s’inquiéter outre mesure pour le président algérien ou pour son peuple.

Rédaction de Farafinainfo.com