« Mon ONG a pour mission d’aider les femmes vulnérables »
Dans cet entretien exclusif, Mariama Simo Sylla, journaliste et présidente de l’ONG Les Icônes, revient sur son parcours inspirant, ses engagements pour l’autonomisation des femmes en Guinée, et ses aspirations professionnelles. Entre passion pour la communication et combat contre les inégalités, elle se livre avec sincérité et détermination.
Entretien réalisé par Hadja Saran Camara, Journaliste Farafinainfo.com
1)- Qui est Mariama Simo Sylla, une présentation pour nos lecteurs ?
Je suis Mariama Simo Sylla, journaliste présentatrice à la télévision Évasion Guinée et présidente de l’ONG Les Icônes, qui vient en aide aux femmes.
2)- Pouvez-vous décrire votre parcours académique et professionnel ?
J’ai effectué mes études primaires et secondaires à l’école Lansana Béavogui de Matoto. Après l’obtention de mon BEPC, j’ai poursuivi ma scolarité au lycée Oumar Camara, où j’ai décroché mon baccalauréat unique en 2013. Par la suite, j’ai intégré l’université Mahatma Gandhi, où j’ai étudié la communication pendant trois ans, jusqu’à l’obtention de mon diplôme en 2016.
3)- Devenir journaliste-présentatrice du journal télévisé était-il un rêve d’enfant ?
En partie, oui. À l’origine, je rêvais de devenir animatrice. Lorsque j’étais au collège, je regardais souvent Aya Diawara à la télévision et disais à mes frères que je voulais être comme elle. Mon ambition était de devenir une grande animatrice. J’ai d’ailleurs commencé par cette voie, effectuant un stage à Radio Love FM, où je présentais la matinale et une émission appelée Univers des stars.
4)- D’où est venue l’idée de créer une ONG ?
L’idée est née d’un constat alarmant : le taux de chômage en Guinée est très élevé, touchant particulièrement les femmes. Ces dernières sont souvent confrontées à des fléaux comme le mariage précoce, le mariage forcé, le harcèlement scolaire et professionnel, ainsi que la violence conjugale. Ces obstacles les empêchent souvent d’atteindre leurs objectifs. En tant que citoyenne, j’ai estimé qu’il était de mon devoir de contribuer au développement de mon pays. C’est ainsi qu’est née l’ONG Les Icônes, avec pour mission d’aider les femmes vulnérables et de venir en aide à mon pays.
5)- Quel regard portez-vous sur la presse guinéenne en général et le Groupe Evasion en particulier ?
Le regard que je porte sur la presse guinéenne, je ne saurai apporter une réponse convaincante, je m’abstiens.
6)- A quoi ressemble votre journée idéale au Groupe Evasion Guinée ?
Mes quotidiens à Evasion c’est incroyable, je passe des journées passionnantes, entre le stress et la joie de vivre avec les collègues !
7- Parlez-nous du « Projet d’Autonomisation et d’insertion professionnelle des femmes en situation de chômage en Guinée » porté par votre ONG Les Icônes ?
Le projet d’Autonomisation et d’insertion permet aux femmes d’être elle et moi, d’apprendre un métier qui pourra leur guider vers un avenir radieux.
8)- Quels ont été les critères de sélection des 15 femmes et une fille qui seront les bénéficiaires de cette 3ème édition dans la région de Boké ?
Les critères de choix retenus pour la région de Boké. Il faut d’abord être en situation de chômage ou de vulnérabilité, être âgée de 18 à 40 ans.
9)- Et les critères du choix des 5 villes retenues pour la présente 3ème édition du Projet d’Autonomisation et d’Insertion professionnelle des femmes en situation de chômage en Guinée ?
Les critères de choix des 5 villes sont : ces villes ont été choisies suite à des sondages et après réflexion. Quand tu prends Boké par exemple, la majeure partie des femmes préfèrent se lancer dans la prostitution au lieu d’apprendre un métier qui leur sera bénéfique.
10)- Quel bilan faites-vous des deux premières éditions du Projet d’Autonomisation et d’Insertion professionnelle des femmes en situation de chômage en Guinée ?
C’est un bilan satisfaisant. À partir du moment où à chaque fin d’édition du projet des femmes sont embauchées par certaines grandes sociétés.
11)- La perte récente de votre papa a été une terrible épreuve, comment l’avez-vous surmonté ?
Je savais que mon papa allait mourir tôt ou tard. Quand même parce qu’on est tous venus sur terre pour répondre à l’appel de Dieu un jour. Mais si on me disait que son tour était prévu pour cette année, je n’allais pas y croire. Je pleure mon papa jusqu’à présent. J’essaie d’être forte comme il nous a toujours conseillé, mes frères et moi. J’ai grandi avec mon homonyme depuis quand j’avais 3 mois. Je n’ai pas connu l’amour d’une mère. Mon papa était tout pour moi, à travers lui, j’ai connu l’amour d’un parent, avant je me cachais pour pleurer quand je voyais mes copines avec leur papa.
13)- Un dernier mot pour conclure cette interview ?
Je vous remercie pour cette interview.
Quelques photos de la présentatrice présentable
H.S.C
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