ÉLECTIONS. Depuis le coup d’État du 30 août 2023 qui a renversé Ali Bongo Ondimba, le Gabon traverse une phase de transition politique majeure. Ce renversement du régime est intervenu après plusieurs contestations sur la transparence des élections et la gouvernance d’Ali Bongo, au pouvoir depuis 2009.
Par Marwa Sid Ahmed, Journaliste Farafinainfo.com
Son père, Omar Bongo, avait dirigé le pays durant 41 ans, faisant du Gabon un symbole de continuité dynastique en Afrique. À la suite de ce coup d’État, le général Brice Oligui Nguema, chef de la Garde républicaine, prend les rênes du pays. Il a promis une refonte institutionnelle et un retour à l’ordre démocratique.
Dans le cadre des réformes politiques, un référendum constitutionnel a eu lieu en novembre 2024. Ce scrutin, ayant recueilli plus de 91 % de votes favorables, a introduit d’importantes modifications institutionnelles. La nouvelle constitution limite désormais les mandats présidentiels à sept ans renouvelables une seule fois. De plus, elle supprime le poste de Premier ministre afin d’instaurer un régime présidentiel fort. Une autre disposition notable interdit les successions familiales à la présidence pour mettre fin à la logique dynastique qui avait marqué la scène politique gabonaise.
Vers une élection présidentielle décisive
Le 12 avril 2025 est la date retenue pour l’élection présidentielle, qui doit clore la transition et instaurer une nouvelle ère démocratique. Les préparatifs électoraux avancent rapidement avec la révision des listes électorales et l’adoption d’un nouveau code électoral. Ce dernier permet désormais aux militaires de se porter candidats, une mesure inédite qui suscite des interrogations quant à l’impartialité du processus. Bien que le général Oligui Nguema n’ait pas encore annoncé sa candidature, les récentes réformes laissent supposer une possible participation.
Enjeux politiques et attentes nationales
Cette élection représente une étape cruciale pour le Gabon, car elle doit restaurer la légitimité démocratique du pouvoir. Cependant, des inquiétudes persistent quant à la transparence et à l’équité du processus électoral. L’implication de l’armée et les nouvelles conditions d’éligibilité soulèvent des débats. Si cette élection se déroule dans un climat apaisé, elle pourrait marquer un véritable tournant démocratique pour le Gabon.
M.S.A
Farafinainfo à l’honneur : Le journaliste Chahreddine Berriah, lauréat