Farafinainfo.com – Reportage, [le Quotidien des Guinéens] – La Guinée est un pays qui a tout économiquement parlant. Son sous-sol regorge d’immenses ressources naturelles, mais les Guinéens manquent tout après 65 années de souveraineté nationale pour cause de mal-gouvernance. Cette triste situation des citoyens guinéens ne fait que s’empirer depuis l’avènement du CNRD (Comité National du Rassemblement pour le Développement) du Général –Président Mamadi Doumbouya, le dimanche 5 septembre 20021.
«La restriction des réseaux sociaux (en Guinée) a été un véritable coup de frein à notre activité commerciale en ligne. Je travaillais péniblement avec le VPN qui expose malheureusement nos données personnelles ailleurs pour dire dans d’autres pays qui sont très loin de notre Guinée natale. Parce que nous devrions changer de VPN chaque semaine en cherchant évidemment les VPN gratuits pour pouvoir se connecter. Depuis quelques jours, la connexion a été rétablie après la dissolution du Gouvernement du Dr. Bernard Goumou. Mais le brouillage des médias continue de plus belle», se lamente Alpha Ahmed Baldé, acteur d’e-commerce.
Souffrances en partage
La souffrance est fâcheusement devenue la chose la mieux partagée présentement en Guinée. Les Guinéens pleurent : aucun secteur d’activité n’est épargné y compris la fameuse fonction publique. «On travaillait aisément et tranquillement dans notre salon de coiffure depuis quelques années déjà sans vraiment se soucier, quand est-ce que le courant va arriver ou partir ? Je ne vous apprends rien en disant qu’il n’y a plus de courant à Conakry toute la journée depuis quelques mois. Si les autorités publiques faisaient convenablement leur travail de nous fournir de l’électricité. On aurait utilisé cet argent pour développer notre activité. Pourquoi pas ouvrir un autre salon de coiffure pour former plusieurs autres personnes ?», s’indigne Fatou Sylla, patronne de salon de coiffure. Les cris de cette brave femme, qui est en train de former des jeunes filles, ressemblent étonnamment aux cris d’un tailleur qui n’arrive plus à travailler pendant la journée, pour faute d’électricité dans la capitale guinéenne. «Mes machines de coutures ne fonctionnent qu’avec le courant. Comme il ne vient que la nuit. Donc, je passe mes journées à ne rien faire à la maison. Parfois, je passe mes journées dans les cafés en train de débattre en attendant l’arrivée (très) tardive du courant pour commencer le travail jusqu’à minuit voire très tard la nuit. Je n’ai pas les moyens financiers pour m’acheter un moteur comme d’autres personnes. Car, j’ai trop de charges sur mes maigres épaules. Le courant était un acquis du régime du Prof Alpha Condé. Son tombeur, qui nous a promis monts et merveilles, vient de nous faire perdre cet acquis énergétique. C’est vraiment triste pour la Guinée et les Guinéens». C’est ainsi que maître tailleur, Mamadouba Fodé Camara a égrené son chapelet d’indignation. Et ce ne sont les seuls compatriotes du Général – Président Mamadi Doumbouya qui souffrent du fait de sa gouvernance de nos jours. Fatoumata Binta Barry, qui fait partie des fonctionnaires nouvellement mis à la retraite, a vraiment du mal à s’accommoder à sa nouvelle vie à la maison, à y rester sans rien faire. «Je passais le plus clair de mon temps à écouter les émissions des grandes écoutes des différentes radios du pays pour m’informer, mais depuis le brouillage des médias, je suis sevrée de l’actualité et de la bonne information, disons de mon droit de m’informer. Je suis une vieille de la vieille école. J’aime la radio, j’aime m’informer à travers les radios». C’est vraiment triste de voir les Guinéens souffrir autant. Et pourtant la Guinée est un pays, qui possède de nombreux atouts pour ainsi dire qu’il a tout.
Hadja Saran Camara
Farafinainfo à l’honneur : Le journaliste Chahreddine Berriah, lauréat