Guinée : 14è Assemblée Générale Virtuelle de l’UFDG, l’émouvante introduction de Cellou Dalein Diallo

Ce samedi 04 septembre 2021, Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG (Union des Forces Démocratiques de Guinée), a présidé la 14ème Assemblée Générale Virtuelle de sa formation politique et fait une entrée émouvante en prenant la parole après avoir évidemment écouté des victimes lors des manifestations contre le 3ème mandat. Une liste qui a été égrenée par Hadja Salimatou Baldé.

«L’émotion suscitée par la lecture de la liste de nos victimes pendant les manifestations contre le 3ème mandat. Cette émotion ne m’a pas quitté encore. Je comprends la douleur de Hadja Salimatou (Baldé, Secrétaire Administrative du Comité Nationale des femmes de l’UFDG, ndrl), parce qu’à côté de la liste, il y a les photos des victimes, parfois la photo du corps amputé souvent, où la balle sur le front est visible. Donc si elle n’a pas pu se retenir, moi qui ai vu la liste avant : je la comprends ! Le témoignage de Nadia (…) est  venu accroire ma propre émotion, parce qu’on revient encore à cette question : pourquoi tant de violences ? Pourquoi tant de vies perdues ? Pourquoi tant de haines entre Guinéens ?» a dit et martelé le candidat malheureux qui s’est autoproclamé vainqueur de la présidentielle guinéenne du 18 octobre 2020 avant de justifier son interrogation : «On ne peut pas ne pas se poser la question. Elle a donné la liste de 49 personnes : des jeunes abattus à la fleur de l’âge. Certains étaient simplement en train de manifester, suivre le mouvement lorsqu’ils ont écopé d’une balle au ventre, à la figure, et ils ont perdu la vie. Ils n’auront sans doute pas droit à la justice, en tout cas sous Alpha Condé (Président de la République de Guinée, ndrl) et moins encore pas à la réparation. Mais c’est triste, c’est émouvant. Je comprends Hadja Salimatou, Nadia et vous tous qui étaient émus. Parce que vous vous mettez à la place du père, à la place de la mère. Votre enfant revient, parfois de l’école, parfois il va au marché et, puis il rencontre la milice d’Alpha Condé dans l’armée, qui fait usage de son arme à feu. Une arme à feu achetée pour assurer la sécurité des citoyens. Des soldats, des gendarmes et des policiers recrutés et formés par l’argent du contribuable pour assurer la sécurité des citoyens. Voilà que ces hommes, voilà que ces armes tuent des gens qui ne faisaient qu’exercer un droit constitutionnel, parfois même pas la dame, mère de six (6) enfants qui était en train de vendre les galettes : je crois qu’elle s’appelle Mariame Bah, elle a été abattue. Son mari et ses enfants sont inconsolables…. »

Hadja Saran Camara