L’espace public guinéen ressemble à une foire politique aux vanités déconcertantes. Son analyse impose un effort gigantesque de réflexion et d’hypothèses, qui mérite l’objet des thèses d’agrégation tellement la sinuosité est de taille.
….Jupiter convoque les animaux. Le singe, l’éléphant, l’ours et la baleine viennent apporter leur pierre, chacun critiquant les autres pour tirer comiquement la couverture à soi. Jean de La Fontaine, dans sa fable La Besace, taquine ainsi les vanités : « Nous nous pardonnons tout, et rien aux autres hommes…
Tension, menaces , insultes ou mépris, la violence verbale est très souvent ressentie au quotidien comme le coucher du soleil au travers les tribunes, les réseaux sociaux, les AG (Assemblées Générales) des différents politiques. Ce qui dénote d’une inélégance exécrable.
L’animation d’une arène politique appelle à plus de courtoisie, de respect, de réflexion constructive, de débats contradictoires smart et riches et non ce que nous sert de part et d’autres les politiques, certains ministres, leaders d’opinion, artistes….
Du cycle de débats de caniveaux, nous migrons dans la galaxie de la violence verbale vernie d’acariâtreté à couper le souffle.
La violence semble s’être emparée de l’action politique depuis quelques années, de surcroît la violence verbale devient plus massive du fait de l’anonymat sur les réseaux sociaux, de la célérité de diffusion des écrits, de l’impunité érigée en boussole de gouvernance. La violence physique aussi ne disparaît pas pour autant.
Il faut de l’élégance en politique, le spectacle auquel nous assistons n’est pas non plus reluisant. Cette acerbité insupportable de nos plumes n’apportent aucune valeur ajoutée à la République, elle n’honore point l’essence littéraire et poétique.
Homme politique, ministre, universitaire, le profil est incompatible à la causticité qui imprime les différentes communications, qu’elles soient verbales et/ou écrites.
L’observation de la sociologie politique guinéenne amène à la compréhension de cette citation:
《Je sème la terreur et l’anarchie. Je supprime modestie, humilité et respect d’autrui. Démocratie avec moi n’est plus permise. Ce que je suis ? Je ne suis que la connerie》.
Mohamed Doussou KEITA
Consultant