Opinion de son auteur – Les privilèges du pouvoir ont tellement perverti notre société que rien d’autre ne semble plus compter aux yeux de certains. Dès lors que les postes de responsabilité publique donnent droit aux moyens d’influence et à une garantie d’impunité, la course aux nominations cesse d’être motivée par l’ambition de servir.
À cela s’ajoutent l’ignorance et la dépendance matérielle qui constituent un terreau fertile à toutes sortes de manipulations de la jeunesse. C’est ce qui explique en partie le fait que les sujets qui suscitent le plus d’intérêt auprès des jeunes sont sans pertinence pour leur avenir. Sont-ils suffisamment conscients de cela ?
Toujours est-il que le développement est avant tout un état d’esprit. Alors la passion excessive fait perdre la lucidité et le sens de discernement qui sont des facteurs indispensables pour effectuer un bon choix et avoir une meilleure compréhension des enjeux liés aux événements.
La plupart des raisonnements d’ordre public dans notre pays, portent sur les individus alors que l’essentiel est souvent ailleurs. Il suffit d’observer l’énergie qui se dégage dans les commentaires sur les aspects jugés négatifs de la vie d’une personne pour se rendre compte de la nécessité de revoir notre modèle de société et les fondamentaux de notre vivre ensemble.
En continuant d’avoir de la haine les uns contre les autres, nous risquons de vieillir dans la misère et la déception. Et notre pays continuera d’être pris en otage et pillé par une mafia locale et internationale qui s’organise autour du pouvoir.
Peut-être que cela aura au moins l’avantage de nous amener à comprendre que les conséquences d’un mal commun ne font jamais la différence entre les ethnies et les catégories d’âge que composent un pays.
Ayons l’ambition collective de bâtir enfin une nation au lieu d’une société de haine, de violence, de médiocrité et de mensonge.
Aliou BAH