Lettre ouverte au Colonel Mamadi Doumbouya président de la Transition, chef de l’État, chef suprême des Armées, Conakry,
Mon Colonel,
Comme vous le dites vous-même, vous êtes allé à la mort le 5 septembre dernier pour sauver la Guinée de ce qui allait être la plus grande tragédie de son histoire. Merci pour ce geste patriotique qui redonne l’espoir de mieux vivre à tout un peuple. Un peuple qui ne rate aucune occasion pour vous témoigner sa gratitude et sa reconnaissance car comme le disait Winston Churchill « la peur est une réaction le courage une décision ».
Vous vous êtes donc armé de courage pour libérer notre peuple de la dictature de Alpha Condé. Votre première déclaration de faire de la justice la boussole de tous les actes que vous allez poser à la tête du CNRD a eu un écho plus que favorable chez nos compatriotes si nombreux à être victimes du régime autocratique auquel vous avez mis fin il y’a juste trois mois et cinq jours.
Parmi ces victimes l’auteur de ces lignes qui vous a écrit à vous et au Premier ministre depuis deux mois afin d’être rétabli dans ses droits. Ceux de récupérer ses salaires bloqués depuis mars 2014 par le régime de Alpha Condé malheureusement jusqu’à date je n’ai reçu aucune réponse de votre part encore moins du Premier ministre.
Je continue de garder mon mal en patience et suis exposé aux tracasseries d’une administration au niveau de laquelle j’ai déposé mes dossiers qui ne souffrent d’aucune ambiguïté.
Pendant ce temps mon état de santé fortement entamé en prison se dégrade tous les jours. Faute de n’être pas entré en possession de mes droits, j’ai perdu tous mes rendez-vous médicaux en France à tel point que ma famille, mes amis et les organisations internationales de la presse s’inquiètent du silence des autorités de mon pays sur mon rétablissement dans mes droits.
Oui monsieur le président de la Transition, loin de moi de faire de l’aumône, je vous demande tout simplement de rendre justice à une victime qui s’est vue renvoyée de la RTG où elle était chef du service des sports, privée de salaire depuis mars 2014, et jetée en prison du 27 février au 19 mai 2021.
Je vous interpelle humblement en me fondant sur votre engagement à faire de la justice votre boussole et vous rappelle l’urgence sanitaire qui s’attache à ma situation sans faire mention des préjudices subis au plan administratif et familial.
Je me demande si affirmer avec force que c’est le général Lansana Conté qui a rénové le palais des nations aujourd’hui palais Mohamed 5 et non Alpha Condé, dénoncer avec vigueur la politique de « Manden Djallon » instaurée par lui pour diviser et détruire le tissu social au Fouta peuvent justifier tout ce dont j’ai été victime sous le régime de Alpha Condé.
Colonel Mamadi Doumbouya, depuis votre avènement à la tête de la Guinée, vous partagez la vie de vos compatriotes de toutes les couches sociales, de toutes les ethnies et de toutes les régions. Je réalise que vous n’étiez pas au courant de ma situation.
C’est pourquoi, je vous ai adressé cette lettre ouverte afin de bénéficier non seulement de votre attention mais aussi de votre réaction positive et urgente.
Vive la Transition.
Que DIEU bénisse la Guinée et les Guinéens.
Amadou Diouldé Diallo, journaliste-historien