Hafidjouh Baldé, Entrepreneur : « … de ces lois (…) d’un Etat fort auquel aspirent les autorités mauritaniennes»

Ce lundi 25 avril 2022, la Rédaction de Farafinainfo.com a fait réagir l’un de ses chroniqueurs, Hafidjouh Baldé, Juriste & Chef d’entreprise de son état aux faits marquants de l’actualité de la semaine écoulée en République de Guinée et dans la sous-région – Actu de la Semaine en 3 Questions – Entretien …

                            «M. Alpha Condé est libre, la junte militaire (…) a envoyé un message de gage à la CEDEAO»

«Le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) et son Président, S.E le Colonel Mamadi Doumbouya, Président de la Transition, Chef Suprême des Armées, informent l’opinion nationale et internationale, que l’ancien Président de la République, le Professeur Alpha Condé est libre», selon un communiqué du CNRD publié sur les antennes des médias d’Etat. Que pensez-vous de la libération de l’ancien Chef de l’Etat guinéen annoncée juste avant 25 avril 2022, la date butoir de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ?

En affirmant que l’ancien Président de la République de Guinée, M. Alpha Condé est libre, la junte militaire, qui dirige la Guinée actuellement, a envoyé un message de gage à la CEDEAO et un message d’apaisement et d’espoir aux partisans du président déchu.

Mais pour la classe politique qui a toujours combattu le régime dictatorial et ethnocentriste d’Alpha Condé, cette libération est un coup de couteau supplémentaire dans la plaie sociopolitique de notre pays. En effet, la capacité de nuisance de l’ancien président est aussi bien connue que redoutée. Étant libre, étant riche et ayant un carnet d’adresses et doté d’une mauvaise foi sans limite, l’ancien président pourrait passer par tous les moyens pour déstabiliser le pays. Les victimes du régime sanguinaire d’Alpha Condé et les forces vives de la nation devraient, dès maintenant, l’assigner en justice pour tous les crimes commis sous son règne.  Il serait d’ailleurs salutaire de créer une cour spéciale pour la répression des crimes politiques commis dans ce pays depuis 1958.

                                      «M. Alhassane Ouattara ne doivent pas occulter son troisième mandat illégal.»

«Lors du Conseil des Ministres, ce jeudi (21 avril, ndrl), j’ai demandé aux membres du nouveau Gouvernement de se mettre au travail afin de poursuivre les réformes pour dynamiser notre économie et accélérer la mise en œuvre de notre programme : une Côte d’ivoire solidaire pour le bien-être de nos populations», déclare Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’ivoire. Quel commentaire faites-vous de cette déclaration du Président ivoirien ?

L’actuel Président Ivoirien semble aller de l’avant en mettant un accent sur la nécessité d’améliorer les réformes de son pays. Il est à noter qu’il y’a encore un décalage entre les résultats économiques obtenus et « la réception » ou la retombée de ces résultats dans le panier de la ménagère ivoirienne. C’est certainement pour cette raison que le Président ivoirien parle de la nécessité d’une Côte d’ivoire solidaire et de bien-être de ses concitoyens.Ces efforts de M. Alhassane Ouattara ne doivent pas occulter son troisième mandat illégal. Ce chef de file des valets tropicaux de la françAfrique devrait aussi ramener son pays dans la légalité constitutionnelle.

                                           «… la chance égale à l’accès des citoyens aux services publics reste un grand défi.»

Mohamed Ould Bilal, Premier Ministre de la République Islamique de Mauritanie, a fait face aux élus du peuple, ce jeudi 21 avril 2022, pour présenter le programme de son Gouvernement et a dit : «… L’accès du citoyen aux services publics, avec dignité et équité, ne peut se faire qu’à travers un état fort et moderne, veillant à l’application des lois et règlements avec toute la rigueur requise et assurant la sécurité des populations et de leurs biens.». Que pensez-vous de cette nouvelle volonté affirmée des autorités mauritaniennes de mettre l’Etat au service des citoyens ? 

En Mauritanie, la chance égale à l’accès des citoyens aux services publics reste un grand défi. l’État fort et moderne dont font allusion les autorités Mauritaniennes, signifie qu’ils doivent se débarrasser des idées et des pratiques ancestrales d’esclavage et d’exclusion de la population noire du pays, qui est majoritaire . Pour les autorités actuelles de la Mauritanie, le seul fait d’en parler officiellement est une prouesse. En faire un cheval de bataille, c’est tout simplement historique. L’État doit non seulement voter de nouvelles lois, mais aussi dépoussiérer celles tombées en désuétude. Agir selon la loi et non selon des codes ancestrales pourraient sérieusement booster les réformes nécessaires déjà entamées par le gouvernement actuel. L’application de ces lois poserait les jalons d’un Etat fort auquel aspirent les autorités. C’est un engagement salutaire .C’est carrément une révolution dans ce pays.

 Rédaction de Farafinainfo.com