Immigration : Expulsés d’Algérie, les migrants ivoiriens bloqués à Agadez [Photoreportages]

Farafinainfo.com – Actualités Sociopolitiques Africaines – Des jeunes migrants ressortissants de la Guinée, du Mali, du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, qui ont été expulsés du territoire algérien, ont été accueillis par l’OIM à Agadez. Les Guinéens, Maliens et Sénégalais ont heureusement quitté cette ville nigérienne pour regagner leur pays d’origine. Seuls les Ivoiriens qui y sont  présentement abandonnés à leur triste sort au Niger. Et ne savent vraiment pas à quel saint se vouer pour se tirer de cette aventure ambiguë ?

«Avant de quitter la Côte d’Ivoire, je travaillais dans un magasin et je pouvais gagner journalièrement une somme comprise entre 2.000 et 3.000 F.CFA, certes, mais je ne pouvais faire aucune économie», se confie Idrissa Koné. Bien que cette somme soit si modique pour résoudre ses propres problèmes, le jeune ivoirien doit venir en aide de sa famille, son père n’étant plus en vie.  «J’avance en âge et je dois fonder ma famille. Et c’est entre autres, toutes ces raisons qui m’ont poussé à quitter mon pays, la Côte d’Ivoire», se justifie le compatriote du Président Alassane Ouattara, qui se trouve bloquer en terre nigérienne depuis plusieurs mois après avoir été expulsé par les autorités algériennes.    

Algérie, pays de transit

«L’Algérie n’était pas du tout ma destination, j’étais juste de passage pour rejoindre la Tunisie et tenter de rentrer en Europe. Malheureusement, nous sommes toujours bloqués ici (Niger). Et la situation est vraiment déplorable. Car, on mange mal et on dort mal. Et nos habits sont sales. Les autorités ivoiriennes semblent ne pas entendre nos cris de détresse et disent qu’elles sont en train de vérifier nos papiers. Mais cette vérification finira quand ?», s’interroge et se lamente désespéramment Idrissa Koné. Même son de cloche chez cet autre ivoirien en la personne d’Herman Mano : «Nous sommes bloqués dans les locaux de l’OIM (Organisation Internationale pour les Migrants) au Niger après avoir été expulsés de l’Algérie, qui n’était même pas de notre destination. Nous avons fourni les documents nécessaires aux autorités ivoiriennes pour notre identification, mais n’ont pas encore délibéré jusqu’à présent pour nous laisser-passer. «Le Niger nous traite comme des frères et nous donne la possibilité d’être assistés par l’OIM pour un retour rapide au pays». Quant à Bréma Diakité, il raconte sa mésaventure : «Personnellement après avoir perdu mon travail en Côte d’Ivoire, j’ai enfin décidé d’aller à l’aventure et voir si ma situation pourrait s’améliorer. J’étais juste de passage en Algérie pour rejoindre le Maroc puis aller en Europe», hélas, il n’est ni en Europe, ni en Côte d’Ivoire, mais bloqué au Niger. «Ici au Niger, ils nous aident comme ils peuvent le faire», dit-il pour vanter l’humanisme des Nigériens.

 

La triste réalité des migrants ivoiriens à Agadez, au Niger

 

 

Reportage d’Abdoulaye Baldé, Journaliste – reporter à Farafinainfo.com Tél /WhatsApp 620 05 64 64